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AGRICULTURE, MARAICHAGE, ELEVAGE

Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS
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Texte original d'André Buffet
Photographie,textes additionnels et mise en page de Jean-Michel Peers
Cartes postales de la Terra Foundation for American Art,
excepté "L'abreuvoir" (collection Edith et André Buffet)
Cartes postales de la famille Lebrun (collection Roland Sorin)
Album de la famille Lebrun (1910), de Louis Dhenin
John Leslie BRECK - Automne à Giverny (La Nouvelle Lune), 1889
Chicago, Terra Foundation for American Art, Daniel J. Terra Collection
Documents et photos de la ferme Ledanois et photos
de Gaston Boudeville, de Yvette Dufour-Ledanois.


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TOPOGRAPHIE

La superficie de la commune est de 660 ha.
Au début du 20ème siécle la surface non bâtie était de 628 ha.



En un siècle la vigne et les cultures céréalières ont été abandonnées;
la nature a repris ses droits, les buissons ont gagné sur les terrains.
Des plantations de conifères et des espèces envahissantes se sont développées.



Le territoire était fortement morcelé. Dans certains secteurs de terre réputée,
beaucoup de parcelles ne dépassaient pas 2,50 mètres à 3 mètres de largeur.



On dénombre plus de 200 parcelles entre le "Bout de Giverny" et le "Grand Val", soit sur
environ la moitié du village. Cela donne une idée des difficultés d'exploitation.
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L'ACTIVITÉ

Le secteur agricole représentait l'essentiel des activités professionnelles, que se partagaient
agriculteurs, vignerons, maraîchers, aviculteurs, oviculteurs, éleveurs et collecteurs de lait.
Il existait une vingtaine d'exploitations agricoles qui se partageaient 420 ha de terres,
soit en moyenne 20 ha par exploitation. Le reste de la surface non bâtie se répartissait ainsi:
prés ( 60 ha ), vergers et jardins ( 6 ha ), vignes ( 17 ha ), bois ( 106 ha ), landes ( 13 ha ), parc ( 4 ha ).









Il y avait aussi une entreprise de battage, un horticulteur,
un maréchal-ferrant et des pêcheurs en eau douce.

Le bétail à l'étable dans les fermes du village était mené à l'abreuvoir, puis à la prairie en empruntant
les transversales menant au petit ru que l'on pouvait franchir par de petits ponts de bois à plusieurs
endroits, en général près de lavoirs. Ici, on peut voir l'abreuvoir du déversoir. au bas de la rue
des corbichons (rue du colombier). Il fallait auparavant franchir la voie de chemin de fer...





.... et la franchir à nouveau pour remonter à l'étable, comme ici, par la rue des
corbichons. On reconnaît à droite la "maison rose"




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QUELQUES PERSONNALITÉS


LOUIS LEBRUN, maraîcher

Louis Lebrun, givernois depuis 1890, avait une petite entreprise de maraîchage en famille
à Giverny. Il vendait sa production rue Carnot à Vernon. Il eut 5 enfants, scolarisés
au village. Louis Dhenin, son petit-neveu par alliance a précieusement conservé
les albums photo de cette époque, et, grâce aux collectionneurs, nous avons
retrouvé des cartes postales réalisées par un photographe professionnel. Il n'en
fallait pas plus pour faire plus ample connaissance avec Louis Lebrun et sa famille


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ALBERT FRANCOIS PILLON, berger

Merci à Albert Pillon, petit-fils d'Albert-François Pillon et auteur
de "Ma Jeunesse à Giverny", grâce à qui il a été possible de faire revivre,
avec son grand-père, une des activités des givernois d'autrefois.





John Leslie Breck, New Moon, 1889

"La famille Pillon est une famille de bergers. Tout comme les saltimbanques, ils allaient de village en village au gré
des demandes des cultivateurs et ils ont marqué plus particulièrement les villages de Bois-Jérôme et de Giverny."
Ci-dessus, Albert François Pillon et ses moutons, peints par John Leslie Breck en 1889.
Ci-dessous, photographié sur plaque de verre négative,(circa 1900)



Son troupeau ne comptait pas moins de 500 têtes. Les animaux vendus pour la viande ainsi que la
laine tondue chaque année étaient d'un bon revenu pour la famille. Le grand-père Pillon possédait
de nombreuses petites parcelles sur Giverny et Bois-Jérôme sur lesquelles il installait le
parc à moutons. Certaines parcelles plantées de pommiers donnaient au berger son cidre et
le droit de distiller pour obtenir le calvados qu'on prend tous les matins avec le café.
Ainsi coulait le beau temps, de champs en champs, en mouvance continuelle, des Ajoux
à la plaine du Vexin, en passant par les Bruyères de Cossy ou le Fond des Marettes.



En dehors de l'hiver à la bergerie, le berger passait ses nuits dans une
cabane en bois avec roues et brancards pour être tirée par des chevaux
lors des déplacements de parcelle à parcelle. Cette cabane était munie
de deux fenêtres, d'un couchage et d'un tout petit poêle à bois.

La famille Pillon vivait à l'actuel 103 de la rue Claude Monet. La maison ouvrait au nord,
face à la grande porte cochère de la Ferme de la Côte, que l'on aperçoit à l'avant-plan.
A droite, on reconnait les colombages peints de la ferme de la famille Tersinet.



En 1910, la maison fut entièrement détruite par un incendie, mais reconstruite aussitôt,
ce qui prouve que le grand-père avait de l'argent pour ce faire. La nouvelle construction
avait une toiture plus basse et la façade fut placée au sud, à l'opposé de ce qu'elle était,
permettant ainsi d'ouvrir la maison sur la future rue Claude Monet et la rue du Pressoir.



Le 15 mars 1919, à l'âge de 59 ans, Albert François Pillon décède. Il sera le dernier berger
de la lignée Pillon puisque le troupeau et tout ce qui s'y rapporte sera alors vendu.
Les bergers ne disparurent pas pour autant de Giverny. La famille Boscher-Guillemard
nous a confié un document exceptionnel sur la page La Maison du Maréchal-Ferrant
avec le troupeau de Gaston Boudeville remontant la rue du Colombier.

Son fils, Albert Adrien Pillon, alors âgé de 19 ans, partit faire son service militaire,
puis revint à Giverny où il travailla aux pépinières Féron, puis pour Armand Picard.
Lire la suite...

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GASTON BOUDEVILLE, berger

Gaston Boudeville était le père de Julina Boudeville, qui avait épousé
Léon Ledanois, et de Renée Boudeville, épouse d'Adolphe Guillemard.
On le voit ici, vers 1939 dans le parc des moutons, avec ses 3 chiens.



Ci-dessous, toujours vers 1939, sur le terrain à gauche de l'église, jouxtant
le cimetière. A droite de la photo, au dessus des moutons, on peut voir
la croix du monument de la famille Cénac, propriétaires de l'hostellerie de Giverny



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LES FERMES DU VILLAGE

Le village vivant essentiellement d'agriculture et d'élevage entre 1890 et 1950, on y trouve
plusieurs fermes entre les hameaux de Maniteaux et de Falaise. Elles figurent ici dans un ordre
établi en fonction des documents dont nous disposons.


LA FERME HERVIEUX
(avec l'aimable collaboration de Nicolle Prier et de Françoise Echaubard)

Entre 1920 et 1925, à la ferme Hervieux




La ferme HERVIEUX et ses dépendances jouxtaient l'est de la propriété de Claude Monet.
Elles étaient séparées par la ruelle de l'Amsicourt. Sur cette photo traitée à partir d'un
négatif sur plaque de verre, on voit la famille Hervieux au milieu des années 20, posant pour le
photographe. De gauche à droite, Louise Hervieux (1886-1965), grand-mère de Nicolle Prier, Kléber
Hervieux, son grand-père (1881-1961), Pierre Hervieux, son oncle, né en 1914, puis son autre oncle,
Paul Hervieux (1908-1993). Sur la charette, on aperçoit sa mère, Suzanne Durupt, née Hervieux (1906-1999).





Une très belle scène rurale, comme les aiment les peintres et les photographes. Elle se situe entre
la ferme et la rue d'en bas, l'actuel chemin du Roy. On remarque la rangée de peupliers bordant le
ru de Giverny et une petite clôture en bois, comme celle qui longeait le chemin et la voie ferrée.

Cette tranche de vie aux champs est intéressante, lorsque l'on pense aux petits différends entre
Claude Monet et les paysans du village. L'un aurait aimé voir les meules rester le plus longtemps
sur place pour les peindre sous toutes les ambiances. Les autres étaient pressés de rentrer le
foin au sec avant les orages de l'été. La question se posait aussi avec les peupliers, qu'il
fallait bien élaguer de temps en temps, au grand dam de l'artiste. (voir à ce sujet la
correspondance entre Claude Monet, son notaire, et
Achille Delaplace, l'instituteur.


Vers 1900, dans les Ajoux



Sur cette photo, on voit Célestine Hervieux (1849-1926) et Leopold Hervieux (1843 -1925),
arrière-grands-parents de Françoise Echaubard. Léopold Hervieux fut maire en 1902. On peut
le voir à la même époque sur une photo en compagnie d'Achille Delaplace et Clément Singeot,
comparant les rendements de l'avoine selon que la terre avait été amendée ou pas (voir ICI).
A droite, Kleber Hervieux (1881-1961), le grand-père de Françoise, vers 20 ans. A l'arrière-plan,
une jeune femme et un enfant au béret basque difficiles à reconnaitre.



Cette photo de la ferme Hervieux se situe autour de 1900. On y reconnait Léopold et Kléber
Hervieux. Au fond, devant le pressoir à cidre que l'on devine, il se peut que la dame à gauche
de la charrette soit l'arrière-arrière-grand-mère de Françoise Echaubard,
née Suzé (décédée en 1904). Sous la toiture, deux pigeonniers.


Ci-dessous, on cultive aussi en face de l'Hôtel Baudy. Malgré l'évolution du village au début
du siècle avec l'arrivée des peintres américains, qui y avaient pris pension, l'environnement
reste agricole. Les dernières fermes cessent leur activité dans les années 70.
Ici, les peintres n'avaient pas à aller loin pour trouver des meules de foin !



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LA FERME SUZÉ

La ferme Suzé se situait à la sortie Est du village, vers Gasny, au hameau de Falaise.
Sa particularité est d'être adossée à la falaise et de comporter des cavités troglodytiques
creusées dans la paroi. Quelques documents figurent sur la page consacrée au Hameau de Falaise
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LA FERME LEDANOIS (18ème siècle)

Composée de plusieurs bâtiments, cette ferme était située centre-est du village,
au dessus de l'actuel carrefour entre la rue Claude Monet et le Chemin du Roy.
A défaut de photos, vous trouverez ci dessous un plan de géomètre datant
de 1828, précisant les limites d'un mur que le voisin avait commencé à construire
le long d'un chemin d'accès commun et qui avait conduit à un litige de voisinage.









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LA FERME LEROY(18ème siècle)

Cet imposant bâtiment adossé à la colline au nord, et bordant la rue Claude Monet au sud, se situe
à la hauteur de la rue des Grands Jardins. La construction remonte à la fin du 18ème siècle.
L'acquisition par la famille Singeot fin 19ème, permit des transformations. Alors que la
construction d'origine était faite de colombages et torchis, le rez-de-chaussée et le
premier étage furent reconstruits en matériaux solides. On retrouve ce témoignage
au bas du mur de façade en gros moellons de pays.



En 1945, la ferme passe à la famille Barbier et est louée à Monsieur Leroy, l'ancien régisseur de
la ferme de la Côte. Ce fut une des dernières fermes de Giverny où l'on pouvait aller chercher son lait
dans la salle de traite à gauche. Il y avait de la place. C'est là que Monsieur Guyader, le bouilleur de cru
remisait son matériel en attendant la période du pressage des pommes et la distillation du cidre.
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La FERME des AJOUX

Cette petite ferme de la rue du milieu et bien au centre du village appartenait au milieu des
années 1900 à Monsieur BREMS. Elle devint la propriété de Bernard BERCHE après la guerre.
Son nouveau propriétaire remplit plusieurs mandats de maire entre 1963 et 1992. Cette maison
a une toiture originale, dont le placement et la nature de certaines tuiles permettent d'en
deviner le nom. L'activité en tant que ferme cessa dans les années 80.



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La FERME DUBOC

C'est une importante ferme du quartier du Pressoir, située en face de la "Maison du Pressoir", résidence
de Claude Monet depuis 1890. Les batiments Duboc sont devenus la propriété de la Fondation Monet
lors de la restauration de la maison du peintre. La Fondation y a installé une partie de son administration.
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Les fermes de la Dîme et de la Côte, bien documentées, ont leur page dans l'album.
Le lait produit par la ferme de la Côte était vendu un peu plus bas dans le petit commerce situé à l'angle
de la rue Claude Monet et de la rue du Pressoir (actuellement atelier Claude Cambour)

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LES STATISTIQUES ANNUELLES AGRICOLES

Chaque année, avant le 25 novembre, la Commission communale de statistique
agricole envoie à la sous-préfecture l'état des récoltes de l'année, C'est la routine.
L'exemple ici date de 1915 et est signé par le maire, les membres de la commission
et le secrétaire (ici, Achille Delaplace, l'instituteur) qui fait office de secrétaire.
C'est la 1ère Guerre Mondiale, et le maire est François Leguay (par délégation)




NATURE ET RENDEMENT DES CULTURES EN 1914

BLÉ 55 quintaux sur 660 hectares
MÉTEIL 1 quintal sur 10 hectares
SEIGLE 15 quintaux sur 150 hectares




suite en préparation







LES ACTES DE VENTE DE L'EPOQUE

Autrefois la noblesse et le clergé avaient recours aux chartes pour exercer leurs
prérogatives, affirmer leurs droits, établir et enregistrer leurs biens temporels.
Depuis quelques siècles, la corporation des notaires traite les affaires de partages,
de cessions, ventes, échanges, donations, ect...dans un langage immuablement compliqué,
et parfois emphatique:





Les cartes postales datées du début du siècle dernier, mettent en évidence le morcellement des propriétés.
Les actes notariés le confirment; ainsi le partage entre les familles Himont, Singeot et Auvray enregistré
le 24 novembre 1866, indique que le lot attribué à madame Himont se compose de:





Avant que l'administration napoléonienne n'ait décidé d'inventorier les propriétés du
territoire français en 1838, les notaires désignaient le bien à transmettre de la façon
suivante dans un acte d'échange daté du 20 avril 1835, "Entre le sieur et
Dame Ledanois de Giverny et le sieur Jacques Singeot aussi de la commune de Giverny":










Mais les habitudes sont souvent bien enracinées; malgré la numérotation des parcelles
sur le premier plan cadastral national, il est encore d'usage en 1868 de désigner une
parcelle vendue par le sieur Saintard à Gustave Alexandre Auvray
"qui accepte une pièce de terre labourable sise dans le val, commune de Giverny,
contenant huit ares soixante sept centiares, d'un côté Jean Chevalier,
d'autre côté Jacques Le Doyen, des deux bouts les chemins".






La culture prépondérante était celle des céréales (3 moulins broyaient le grain).
On voit ci-dessous les nombreuses meules, chères à Claude Monet, qui s'étendent
du chemin des vignettes jusqu'au fond de la plaine des Ajoux.





La pomme de terre et la betterave étaient moins cultivées, mais, par contre,
la viticulture occupait 17 hectares de coteaux sur les 60 disponibles.
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