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LE CIMETIERE

Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS
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Texte d'André Buffet
Photographie et mise en page de Jean-Michel Peers
Cartes postales de la Terra Foundation for American Art,
excepté "Vue sur l'église", collection Edith Buffet
Bulletin de la Société Normande d'Etudes Préhistoriques et
obsèques de Claude Monet sur Gallica/BNF, de François Suzé.
Archives Municipales
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Edifiée à flanc de coteau, l'église séculaire domine la Ferme de la Dîme et la propriété du Moutier.
Le presbytère qui remplace la maison d'école autorisée par ordonnance royale en 1843, contraste
par la fraîcheur de style de sa construction datée en 1875. A l'est les maisons les plus proches
s'assemblent en chapelet autour du café-restaurant J.Legrand. Les dépendances de l'ancienne
abbaye abritent quelques familles et forment une partie du noyau rural du "Bout de Giverny".
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Le cimetière occupe aujourd'hui la partie septentrionale de l'enclos paroissial. Il n'en a pas
toujours été ainsi. Avant son agrandissement en 1891, les sépultures entouraient
pratiquement l'église et incorporaient la "pierre Sainte Radegonde".



Ci-dessous, la photographie qu'en a fait Jean-Eugène Durand durant les années 1880 n'en
montre pas les limites, mais est éloquente quant à son état négligé voire dégradé.
La "pierre", non visible ici, est à droite de la photo.



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Il serait vraiment imprudent de dater l'origine de ce cimetière; cependant la présence du dolmen
laisse penser qu'il fut érigé en la mémoire d'un valeureux guerrier, d'un chef dont la probable
sépulture fut cette table de calcaire brut, élevée sur trois pierres distantes d'une quarantaine
de centimètres. François Lavallée, instituteur à Giverny de 1855 à 1862, accompagné
d'archéologues, fit creuser sous la pierre. Les fouilles furent infructueuses. Leur ténacité
leur permit de découvrir en 1860 « à huit mètres du dolmen un collier de verre et un plat
mérovingien très curieux sous le rapport de l'art. Ces objets ont été offerts par leurs
inventeurs au musée d'archéologie de la Seine- Inférieure.»
(cf. Gallica BNF La Normandie Littéraire)

Les recherches publiées dans cette revue mensuelle par notre éminent instituteur, nous informent
«qu'entre 1859 et 1860 des fouilles pratiquées pour les fondations du nouveau mur du cimetière,
ont révélé trois couches de terre formant un plan incliné de l'ouest à l'est. Dans la première
ayant une épaisseur d'un mètre cinquante environ, étaient des sépultures modernes. Dans la
deuxième, à un mètre au-dessous de la précédente et sur une longueur de cinquante mètres,
il n'y avait pas moins de trente cercueils de plâtre de différentes grandeurs. Enfin,
dans la troisième couche de terre, huit pierres brutes, longues de plus d'un mètre
et larges d'environ la moitié, recouvraient seulement des crânes et des ossements.
Les crânes étaient tournés vers le midi. Une de ces pierres étaient étrangère au
pays et paraissait provenir des environs de Chérence. A différentes reprises
ils ont trouvé dans le cimetière des tombes en pierre ayant la forme d'auges.
L'une contenait un reste de lance miné par la rouille et une autre qu'ils
ont remarquée était fermée d'un couvercle en os d'âne. Toutes les autres
étaient découvertes. La pierre de ces tombes est d'un grain fin et
paraît venir des environs de Magny. La coutume d'inhumer les morts
à découvert vient de ce qu'on ne tenait point de registres
mortuaires et que c'était là la seule manière de
constater publiquement le décès.

La même année une excavation produite dans les dépendances de la maison
d'école, (avant qu'elle soit remplacée par le presbytère), a mis au jour un souterrain
d'environ 6 mètres de long, 1m.50 de haut et 1m.50 de large se terminant
sous le cimetière. On y a trouvé un crâne humain.»

Les recherches entreprises sont intéressantes; elles permettent de noter que bien
avant la construction du premier édifice religieux chrétien, le lieu fut sacré
et destiné à l'ensevelissement d'un mort si l'on considère que le monument
mégalithique préhistorique a renfermé une dépouille, ou plus simplement
été élevé à la gloire d'un homme afin de le vénérer.

Notre archéologue givernois ne livre aucune conclusion personnelle quant à la situation,
la composition de la nécropole découverte. A peine connaît-on son orientation ouest-est
et devine-t-on son emplacement sous le talus que surplombe le haut pignon du bras sud
du transept. A l'époque, il devait y avoir une continuité dans la pente assez vive de
la colline, coupée par la Rue d'en Haut certainement moins large qu'aujourd'hui.
On devait accéder à l'édifice en cheminant à travers les tombes. Du fait de la
pente, les tombes devaient être orientées ouest-est, ce qui explique la position
de trente cercueils sur cinquante mètres. Evidemment cela n'est que supposition.

Les cercueils de plâtre sont caractéristiques de l'époque mérovingienne et utilisés jusqu'au XIIIe siècle.
F,C Lavallée ne précise pas s'ils étaient clos d'un couvercle de même nature. En tout cas il ne révèle
pas de mobilier funéraire. Peut-on penser qu'il s'agit ici d'ensevelissement de personnages
de condition modeste, peut-être des religieux de l'abbaye de Saint-Ouen de Giverny ?

Quant à la troisième couche de terre forcément plus ancienne que la précédente, les sépultures sont
plus rustiques. Néanmoins les fossoyeurs se sont attachés à protéger les corps de pierres
tombales. Il faut peut-être observer dans la direction des crânes orientés vers le sud
le sens symbolique d'un dernier regard vers le soleil, la lumière donc la vie, une
réminiscence du culte solaire. Généralement les corps alignés dans diverses
nécropoles visitées sont orientés nord-sud, de façon telle que les crânes
tournés de biais regardent l'église, espérant ainsi leur salut.
Faut-il voir à cette époque, l'absence d'une église
paroissiale ou d'une simple chapelle ?


Le cimetière à la fin du XIXème siècle a une surface restreinte, et se situe
autour de l'église à la place du monument aux morts actuel.

Le 11 juin 1891 à 14 heures, le conseil municipal délibère. La question du cimetière est à
l'ordre du jour. Sa surface est trop petite pour la population. Il y a urgence à agrandir.
Demande est faite à monsieur Augustin Singeot de céder le terrain, d'une superficie
de 11 ares, situé au nord de l'église. Cela correspond à l'emplacement actuel.
Monsieur Singeot refuse. Le maire demande au Préfet d'ordonner l'utilité
publique qui permettra l'expropriation. Clôture de la séance.

Nouvelle réunion du conseil municipal le même jour à 15 heures.
Monsieur Singeot fait l'abandon de la parcelle à la commune sauf
une réserve de 4 mètres carrés ... ça peut toujours servir !
La donation est acceptée.

Le nouveau cimetière est installé sur le coteau, derrière l'église en 1891.
En 1891, une concession perpétuelle valait 150 francs. Les 2/3
revenaient à la commune et 1/3 allait aux pauvres. A titre indicatif,
150 francs en 1901 correspond à 3092 francs (471 euros) de 2001.
(source Ministère de l'Economie et des Finances)






Au début du XXe siècle le nouveau cimetière est clos d'un mur de pierres. Toutefois à l'époque de
la carte, les tombes de l'ancien cimetière ne semblent pas avoir été relevées. Afin de permettre
l'érection du monument aux morts elles le seront durant la seconde décade du XXe siècle.



La place libérée permet l'érection du Monument aux Morts. Une souscription est
ouverte le 11 mai 1919, et l'inauguration a lieu le 9 novembre 1919.
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LE 8 DECEMBRE 1926

Les obsèques de Claude Monet ont lieu à Giverny. Sur cette photo, le cercueil
est posé devant le caveau où le peintre sera inhumé. Auparavant, le cortège, parti
de la maison de l'artiste a longé le clos Morin et suivi la route d'en haut, future
rue Claude Monet, pour arriver à l'église sainte Radegonde. Sur la photo,
on reconnaît, au fond, la ferme de la dîme derrière les arbres.
Voir aussi d'autres documents sur la page



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AUJOURD'HUI



Le cimetière de Giverny et l'église Sainte Radegonde reçoivent chaque année une foule de touristes
venus du monde entier pour la maison et les jardins de Claude Monet. La tombe familiale de
l’artiste est sobre et joliment fleurie. Elle borde l'escalier qui mène au cimetière, à droite.
Ci-dessous, on voit le cimetière depuis le côté colline. De l'église, en contrebas, on
voit surtout le toit, le clocher et le petit clocheton.



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Il est une tombe qui rappelle un épisode tragique de la vie du village,
survenu à la fin de la LA DEUXIEME GUERRE MONDIALE.
En 1944, suite au crash d'un bombardier britannique dans les AJOUX, ayant entraîné
la mort de tout l'équipage, 7 jeunes aviateurs furent enterrés ensemble au cimetière.







60 ans plus tard, à l'occasion de fouilles sur le lieu de l'accident, on retrouva des
bombes et des restes de l'avion, dont une pale d'hélice en bon état. Un monument
fut inauguré en 2004. La pale est sertie dans un bloc de pierre au sol, encadrée
de deux colonnes de pierre blanche. Au pied, une plaque commémorative.





En savoir plus ICI et ICI.




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