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Jean M. Ollivier | all galleries >> Scraps et souvenirs >> Secret pin's >> Dans le secret des Ollivier >> Compilé des meilleurs écrits et récits >> Les escalades arudyennes > 9 et 10 Nov 1963 Collectives à Sesto. Fais la connaissance de Chantal
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JMO

9 et 10 Nov 1963 Collectives à Sesto. Fais la connaissance de Chantal

Arudy - Pyrenees - Turon

Photo ; Philippe Laperne s'échauffe dans Medius (7a) Sesto - Secteur du Défilé

Samedi 9 Novembre 1963 – Bilan archéologique du Poueymau (Escargottière).
Escalade à Sesto.
Participants de la journée : Laplace, Jean, au Poueymau, Christine,
Bernard, Jean à Sesto.
Nouveaux visiteurs : Avec Leire et Podevin : Martine Lignac, Larrouy,
Serge Pommès. Ils vont à la voie du Bloc Coincé-Vire.
Véhicules : moto Triumph (pas sûr, mais j’ai une photo de cette moto,
prise à Arudy) pour Bernard et Christine, 500cc RGST pour Jean, voiture
pour Laplace. Peugeot 203 (Larrouy)…

Le matin est consacré à la visite de Laplace au Poueymau pour que
je rende compte de mes travaux de cet été. Il est assez satisfait,
quoique toujours râleur. Ah ces foyers qui ont été sectionnés et les
éléments dispersés etc…. Mais il ne me propose pas de venir fouiller
avec lui. Y est-il retourné au moins ? Rien n’est moins sûr. Il avait
sans doute un contrat d’aide patronné par le CNRS et devait donner des
justificatifs Cette Escargottière n’était qu’un prétexte. Il y avait
réalisé son travail de thèse de doctorat, trouvé des indices d’une ethnie
particulière à la vallée d’Ossau etc. Le filon était épuisé. Toujours
magouille et compagnie… et le pauv’ con de service, l’idiot utile complice
malgré lui de ces magouilles.
Je rejoins ensuite Christine et Bernard à Sesto au moment où ils viennent
de faire la voie en Z et la Verte.. Après avoir cassé la croûte nous
allons à la Dalle du Myrmidon, Bernard en tête. Christine renonce et
passe par la voie en Z.
En descendant le pierrier nous tombons sur toute une troupe qui monte
à l’assaut de « Sestograd-City » : Leire, Podevin, Martine Lignac,
Larrouy, Serge Pommès. Ils vont faire la maintenant classique voie
du Bloc Coincé-Vire.
Ça commence à être fréquenté, mais ce n’est rien à côté du dimanche qui suit !

Page 390 du Carnet II

Dimanche 10 Novembre 1963 – Collective à Sesto. Je fais connaissance
de Chantal Flouch.
Equipe : François, Jean, Philippe Fauville (Schmull)
Véhicule : 2 CV
Autres participants : JP Leire, M. Podevin, Martine Lignac, Chantal Flouch,
Conrad Drobny, P. Coqueret, Yves Gros, JP Debat, Larrouy et d’autres…
Véhicules : DS19 de Leire, et autres

François, Fauville (le Dr Schmull) et moi arrivons à Arudy peu après midi.
Nous repérons de suite la DS19 de l’ami Leire au parking. Du Pepsi-Cola
nous nargue sur la banquette arrière. Nous avons tôt fait de trouver la clé
de la voiture afin de nous désaltérer !
A Sesto quelle animation ! Podevin pendu comme une araignée sur la Dalle
et des cris d’un peu partout. François embouche sa trompette, ce qui
provoque encore plus de cris ! Au bivouac deux filles : Martine Lignac
que je connais déjà et une copine à elle, Chantal Flouch qui vient ici
pour la première fois et qui connaît certaines des sœurs de François
(au collège sans doute). Le monde est petit. Il y a d’autres personnes
que je ne connais pas.
Leire, Conrad Drobny et je ne sais qui, s’escriment au Nord du rocher
depuis deux heures.
Le bivouac, qu’heureusement nous avons aménagé, reçoit 10 personnes pour
le repas. Et quel repas ! On picore à droite et à gauche, Martine beurre
les tartines et les offre à tout le monde, bref on s’empiffre. Il se fait
même du thé sur un réchaud avec une casserole etc…
Alors que nous terminons ce mirifique repas, trois nouveaux arrivants
se présentent : Pierre Coqueret, Yves Gros et JP Debat. Nous voilà à 13 !
Pour digérer nous choisissons la Verte. Conrad, Chantal et Leire s’y
précipitent. L’attaque de la voie est trop difficile pour Chantal, qui
renonce. Le Dr. Schmull la remplace et réussit assez correctement le
passage. Leire veut éviter le dièdre de départ par la droite et
s’empoisonne. Suivent Jean, Martine et François qui se séparent au
relais. François prendra la tête d’une troisième cordée avec Yves Gros.
Entre temps, juste après le déjeuner Podevin tente la fissure directe
du Bloc Coincé et manque de dévisser à la sortie, envoyant une bordée
de cailloux sur les spectateurs. Pas prudent.
Une quatrième cordée investit la Verte, Podevin, Debat et Larrouy.
Pommès accompagne les efforts de Podevin à la trompette, à l’hilarité
générale. Larrouy coince complètement dans la fissure de la Verte
et il faut cinq personnes pour le hisser tant ce géant de deux mètres
est lourd, 110kg. Physique d’anti-grimpeur, nul en rocher. En bas,
dispersée dans la caillasse la galerie est nombreuse à se régaler
de cet exercice de secours en montagne improvisé. Il n’y a que Larrouy
qui ne rit pas. Normal, il est étouffé par la corde qui lui enserre
la taille et glisse vers sa cage thoracique qu’elle comprime fortement.
En ces temps-la, à l’issue d’un sauvetage, un accidenté en bonne santé était mort !
Je redescends ensuite en rappel au relais intermédiaire de la Verte,
suivi de Podevin qui ne demande qu’à s’enfuir vers le bas. Au relais
piétinent Conrad, Martine et Leire, bientôt rejoints par François.
Conrad et Leire font la Dalle du Myrmidon que Martine est incapable de
grimper. Elle rejoint donc la cordée François-Jean qui ouvre une variante
de sortie de la voie en Z en IV+, qui sera désormais nommée la voie Martine.
Nous rejoignons le bivouac à nuit tombante où un bon feu nous attend.
La plupart des gens sont partis. Il ne nous reste qu’à descendre
le pierrier dans le noir.


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