Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS _______________________________________
Textes d'André Buffet et de Jean-Michel Peers Documents de Madame Gollwitzer, rassemblés par André Buffet.
Photographie et mise en page de Jean-Michel Peers
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Claude Monet est un fin gourmet qui apprécie les bons produits du terroir.
Il souhaite pouvoir disposer d'un vrai potager. Les jardins de sa
maison du pressoir manquent de place et ne peuvent convenir.
Il achète donc la "Maison Bleue" au "Bout de Giverny".
The Blue House (vers 1910), par Guy Rose.
Cette grande maison est entourée d'un beau terrain qui pourrait très
bien devenir le potager de ses rêves. Claire Joyes nous apprend que
« le terrain aussi vaste que le jardin du pressoir, est idéal pour pratiquer tous les forçages imaginables,
y cultiver un jardin d'herbes fines et de légumes, d'aromates et de plantes potagères du midi dont
il raffole. Un jardinier à demeure veille aussi sur les châssis et les champignons de couche...
Marguerite, la cuisinière, n'ignore pas le solide appétit de Monet et la satisfaction du maître
pour les mets mijotés. Un va et vient quotidien s'établit entre la maison rose et la maison bleue.»
Mais auparavant, il a fallu engager un jardinier compétent en fruits et légumes et autres
bonnes choses agréables aux papilles. C'est ici que commence l'histoire givernoise de
Joseph Philippe, le jardinier de la "Maison Bleue".
Claude Monet insère donc une annonce dans un journal de Seine-Maritime.
Une certaine Madame Reber lit cette annonce et en informe par une carte
une de ses connaissances qui cherche un emploi. Sur sa carte, elle précise...
..."de ne pas perdre temps, sans être exigeant - on a tant de mal à trouver à se caser-".
Joseph Philippe répond de suite à l'annonce, et, le 25 avril, Monet lui écrit ...
"J'ai bien reçu votre lettre et j'écris pour avoir des renseignements mais je dois vous dire que j'ai besoin
de quelqu'un connaissant spécialement faire des primeurs et tous les légumes, ayant d'autres jardiniers pour
les fleurs, je veux que l'on soit très travailleur et absolument sobre. je donne 120 F de gages et le logement.
Lorsque j'aurai reçu les renseignements, je verrai si je peux donner suite à votre proposition, mais alors
il faudrait que je puisse vous voir et je me demande où, d'autant plus qu'il faudrait être prêt à entrer pour le 1er mai.
Je vous salue
Claude Monet"
L'affaire ne traîne pas, car le 29 avril, Joseph Philippe reçoit un télégramme du peintre...
Les références présentées par Monsieur Philippe sont convaincantes.
Né le 18 octobre 1861 à Sainte-Marie-du-Mont, Joseph Jacques Philippe est employé, à 32 ans, comme jardinier
au 60, rue Bouvreuil à Rouen ; puis du 4 février 1894 au 30 mars 1898, il rentre au service de Monsieur Vaussarez
à Montigny. Enfin du 1er février 1901 et durant quatre années, il garde et entretient la propriété de Monsieur Maugers
(ou Mauger), 5,7, rue Balles à Veules-les-Roses. Les deux certificats de travail présentés sont bons mais n'expliquent
pas pourquoi Joseph Philippe quitte ces deux places. Il a 44 ans quand il rentre au service de Monet.
Il est marié à Aurélie, Marie, Victorine Rivière, née le 16 février 1876 à Anneville-sur-Scie.
Aurélie a dix sept ans au moment de son mariage à Lintot le 12 décembre 1893.
Auparavant, elle était placée chez les soeurs, puis elle devient domestique au 30,
rue Socrate à Rouen. Elle a reçu une éducation religieuse dès sa prime jeunesse.
Le couple a un fils prénommé Joseph, Fernand, Marcel, né à Montigny le 18 avril 1895.
Il a 10 ans lorsque la famille arrive à la Maison Bleue, rue du Chêne, où elle loge.
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