Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS _______________________________________
Texte d'André Buffet Photographie, texte et mise en page de Jean-Michel Peers
Cartes postales de la Terra Foundation for American Art Photo en-tête, roue du Moulin d'Andé (Eure)
Merci à Jean-Pierre Mortaud (Vernon)
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Les deux MOULINS
Le moulin de COSSY est sur l'Epte, tandis que le moulin des CHENNEVIERES, plus à l'ouest,
est sur le ru communal appelé aussi "Ru de Giverny", issu de l'Epte au pont de Limetz.
Avant de détailler les moulins, situons le RU de GIVERNY par rapport au village.
Ce petit ruisseau longe le sud de Giverny, alimente 5 lavoirs, les abreuvoirs
des vaches de la plaine et, au passage, le bassin de Claude Monet.
On trouve sur son parcours une vanne appelée "le déversoir",
qui permet de soulager son débit vers les prairies.
Ce ru longe le chemin de fer qui traverse Giverny, tantôt à gauche, tantôt à droite, là où son cours n'est pas rectiligne.
C’est ainsi que la société des Chemins de Fer fit construire la Grande et la Petite Arche vers 1865 pour l'enjamber.
Plus loin, le ru se joint au bras de Seine à la sortie du village pour y former le "Bras de Manitaux",
qui se jette ensuite dans la Seine à Vernonnet.
Son environnement bucolique, en sous bois, en plaine ou bordé de saules têtards a inspiré les peintres amateurs,
comme Georges Doublet (1911-1997), charcutier à Vernon entre 1950 et 1970.
Sur cette toile (vers 1970) on voit le lavoir et le moulin des Chennevières.
LE MOULIN DE COSSY, sur l'Epte
Les archives citent « le domaine de Cossé ». En avril 1840 « madame veuve Dionis est propriétaire de deux moulins mus par la même retenue d'eau, situés à Giverny, sur la rivière d'Epte, un peu avant son embouchure.... ».
Fin XIXème on parle de "l'usine", où se fabriquait la farine. En fait, à Cossy, il y avait deux minoteries en activité sur
la même retenue d'eau. Ci-dessus, le petit moulin, proche de la voie ferrée de l'époque (à droite, derrière la végétation).
La passerelle en bois à gauche mène au plus grand des deux moulins, en limite de la commune voisine de Limetz.
Au fond, on devine le passage qui conduit à "La Prairie", la terre la plus fertile de Giverny. Juste avant la passerelle,
une vanne laisse s'écouler une partie de la retenue vers le "petit ru", ou “ru de Giverny”, à droite le long de la voie ferrée.
C'est ce petit cours d'eau qui alimente le bassin aux nymphéas de Claude Monet, creusé en 1894, puis agrandi en 1903.
Le Grand Moulin
Une vanne dérive une partie de l'eau de la rivière, et en module le flux qui alimente les roues.
Inlassablement elles animent les lourdes roues de pierre par l'intermédiaire d'une
mécanique bien graissée. Les cultivateurs apportent leur récolte au meunier;
les sacs de jute se remplissent d'une belle farine blanche à la sortie des trémies.
Alexandre Gens est l'un des meuniers au début du siècle. Il est maire de Giverny de 1909 à 1914.
Il possédait un camion Saurer, le 3,5 tonnes, fabriqué dans l’usine de Suresnes,
le même modèle que celui qu’utilisait l'Armée Française pendant la Grande Guerre
Sur cette photo des Archives Départementales de l'Eure, on voit les meuniers en train de
charger les sacs de farine au petit moulin de Cossy. Le camion est celui de Monsieur Gens.
En 1938, Tranquille Marinello, qui avait quitté l'école à 14 ans, travailla un moment
au moulin, avant de se lancer dans le maraîchage avec son oncle Orazio.
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LE MOULIN DES CHENNEVIERES, sur le ru de Giverny
Monsieur Singeot demande en 1817 l'autorisation de construire une usine ou moulin
sur l'une des dérivations de la rivière d'Epte. Au vu du rapport de l'ingénieur des
Ponts et Chaussées, monsieur le Préfet rejette, par arrêté le 21 juillet 1818,
la demande du sieur Singeot. Il motive son refus du fait que le propriétaire
ne possède pas les deux rives, (la rive gauche appartient à Monsieur Auger)
et que la faiblesse du volume d'eau et la hauteur de la chute ne permet
pas de mettre en mouvement une machine hydraulique.
Nonobstant cet arrêté, Monsieur Singeot construit son moulin en appuyant un barrage
sur les deux rives du cours d'eau, et depuis vingt ans ce moulin est en activité.
Une photo d'amateur de la façade sud
Depuis vingt ans, madame veuve Dionis, qui exploite les moulins de Cossy, fait remarquer
à la commune qu'il existe « sur le ru communal alimenté par son déversoir, un moulin à blé
non autorisé, mais qui est construit depuis longtemps, et qui prend
l'eau par une vanne de 0m,60 de largeur........ »
En mai 1873 le conseil municipal décide en urgence de faire exécuter les travaux concernant
la construction du pont des Ajoux, avant même l'approbation par monsieur le Préfet du chapitre
additionnel au budget 1873, afin de pouvoir procéder plus facilement à la rentrée de la récolte.
Le peintre américain Stanton Young s'installe au moulin à la fin des années 1880, après avoir été
un moment hébergé à l’hôtel Baudy.
Transformé, rénové, toiletté, le vétuste moulin
devient une splendide demeure accueillante.
Elle affrontera le siècle sous un autre visage.
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Bonjour messieurs Buffet et Peers
Amateur d'histoire locale et de cartes postal, je publie des chronique dans les groupes de vernon. Me serait-il possible d'utiliser votre texte et photo sur les moulins de giverny, et le pont de Limets sur ces groupes?
D'avance, merci de votre accord. Salutations distinguées.
Gérard SIMON