En Samedi et Dimanche 2 et 3 Septembre 1961 – Tentative à la NW du Petit Astazou.
Participants : Robert, Christine, Maïky, Popo, Anne-Marie (fille de Popo), Jean.
Photo : ls deux Astazous.
Nous nous retrouvons finalement samedi soir à la cabane de berger du Pailla, au
-dessus de Gavarnie. Sale, dégueulasse, noire et malodorante, mais sympathique
parce qu’isolée et n’abritant que nous pour l’heure. [Pas de refuge ici à
l’époque]. Est-ce la même que celle devant laquelle je fus photographié en 1945 ?
La cabane est petite et ne peut contenir tout le monde pour dormir avec un
seul petit bas-flanc de béton. Robert et Christine vont dormir sous la tente.
Les vaches leur tiend
ront compagnie toute la nuit et passent parfois au galop tout près de la
tente. Dans le refuge en début de nuit je me retrouve entre Maïky et Anne-Marie.
Je leur sers alternativement d’oreiller. Au cours de la nuit les places changent,
sans doute après quelque sortie pipi et je suis entre Popo et Anne-Marie.
J’essaie de la lutiner pendant qu’elle essaie de me parler dans un chuchotement
très bas. J’ai peur que Popo n’entende, donc je n’insiste pas. Ouf, danger. Car
Popo me confiera plus tard que son vœu le plus cher serait de me « donner » sa fille.
Pour le reste de la nuit le vent du sud chaud me donne soif et les ronflements
de pompier de Popo m’ont empêché de dormir. Décidément les refuges…
Petit déjeuner prestement engouffré nous démarrons à la nuit par un temps
bouché qui monte crescendo. Nous décidons malgré tout de monter au col d’Astazou
[c’est bien celui-là ?] au pied de l’arête NW. Nous y parvenons assez vite
après avoir franchi une caillasse infâme et un long névé dur et facile, le
tout sous la pluie. Au col le temps est vraiment sans espoir, c’est même
assez sinistre. Nous sommes loin des conditions idéales rencontrées il y a
quelques années (en 1956 ou 1957) avec Robert, Popo, Durantou et Fayet.
J’aurais bien aimé refaire cette arête pour effacer le cuisant échec subi
sur son unique passage de IV.
De retour au Pailla et la pluie ayant cessé j’emmène Christine et Anne-Marie
faire un peu de rocher-école sur un grand bloc plein de ressources : une
arête sans difficulté pour les filles et un mur surplombant que je suis le
seul à franchir, deux fois même.
Toute la troupe investit la forêt du Pailla à la recherche de champignons,
des lactaires délicieux essentiellemeint [C’est Jacques Deprat, alias
Herbert Wild, qui révéla les qualités exquises de ce champignon à mes
parents dans les années 1930]. Nous en fîmes grande provision dans ce
bois paradisiaque et allâmes les préparer et les manger au refuge.
Dans la descente vers Gavarnie Maïky trouve le moyen de se fouler une
patte [une habitude] et arrive péniblement à la voiture. Rentrée à Pau
sous des trombes d’eau.montant au plateau du Pailla