Jeudi 28 Janvier 1965 – Balade en moto vers l’Ossau, la Montagne Sacrée.
Chantal-Jean
500cc RGST
Envie de nous rapprocher de la montagne sacrée. Dans la plaine il fait beau et assez chaud. Au-dessus d’Eaux-Chaudes la route est bordée de neige et à Artouste la route, complètement enneigée, est barrée. Nous continuons à pied jusqu’au barrage de Fabrèges et le parcourons. Beauté et silence nous accompagnent.
Course moto au retour avec des abrutis qui rentrent de Gourette. 120 à l’heure sur une route à virages, coups de freins assassins, accélération quen je veux les dépasser. A Rébénacq ça passe juste. Le mec d’en face était crispé sur ses appel de phare. Décidemment cette 500cc n’est pas assez puissante.
Rentrés assez tôt nous regardons chez Chantal « Une Chambre à Louer »
Samedi 30 Janvier 1965 – Première du Pic d’Anglas
Chantal-Jean, François
500cc RGST, 2 CV.
Nous allons à Arudy où François nous a devancés. La pauvre Chantal est d’office évincée des projets du jour, à cause de l’ouverture de la voie d’Anglas en particulier, qui est devenue une priorité.
La voie d’Anglas passe par la grande paroi qui s’élève au-dessus du pierrier (au début de la grande caillasse en venant du défilé). Le départ est très redressé et nous tentons à tour de rôle. J’y laisse deux pitons et arrive sur un tas de broussaille. L’ayant traversé je trouve au-dessus une belle fissure avec bloc coincé. Poussière et grand vent, mais c’est joli. Je souffle un peu après la fissure et fais venir François. Il éprouve des difficultés dans les passages et n’arrive qu’à la nuit. Nous repérons de signaux lumineux depuis la ferme d’Anglas. ? .
Nous continuons par l’Arête du Pic d’Anglas [ ???] et du sommet nous apercevons le Refuge, tout minuscule, et le feu qui y brille. Nous appelons, et Chantal pense que nous sommes tout près. Il nous faut faire un bon petit détour pour la rejoindre. Retour à Pau assez tardif.
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Dimanche 31 Janvier 1965 – Tentatives à la paroi d’Anglas.
Chantal-Jean
500 RGST
Nous retournons à Sestograd. C’est désert. Nous retournons au pied de la paroi d’Anglas et avisons sur sa gauche un dièdre attirant malgré la verdure qu’il abrite. Nous allons au pied du dièdre pour l’examiner de plus près. Le premier ressaut a l’air faisable, mais quel bazar de végétation ! Je suis obligé de défricher et de nettoyer durant un bon moment pour parvenir sur un bon relais. Le dièdre s’incurve sur la gauche ; Il comporte une belle fissure qui court sous un bourrelet de roches qui forment toit. Sous la fissure des dalles très lisses. J’entame la traversée, pose un piton puis renonce faute de matériel.
Nous allons ensuite au refuge, et delà à la paroi haute d’Anglas. Je grimpe au « Rateau Seigneur » [ ??], non sans mal et quelques pitons. C’est impressionnant et je suis assez fatigué. Je me vautre sur la vire pour poser un piton. La suite a l’air possible mais c’est drôlement en l’air.
Arrêt des festivités. Je descends au refuge où m’attend un excellent thé au rhum suivi d’un punch. La soirée s’annonce calme et sereine. Nous rentrons assez tard.