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R. Ollivier

2/07/1966 - Marige de Chantal et Jean à Piétat

Photo : Mouty, Mamie, Jean et son neveu Bruno 3 ans, Chantal et son frère Daniel Où est Mam ?

Vendredi 1er Juillet 1966 – Mariage civil.
Chantal-Jean
Henri Abadie

Il y a foule pour se marier à la mairie de Pau. C’est le maire, Louis
Sallenave, qui fait office. Surprise, mon copain de classe Henri Abadie
est là avec sa future. C’est plaisant. Sauf que nous ne nous sommes jamais revus.

Samedi 2 Juillet 1966 – Mariage religieux à ND de Piétat* sur les côteaux.
Chantal-Jean, familles
Hervé, François sont les témoins.

Mariage préparé de longue date, avec entrevue avec le curé qui officie
de temps en temps dans ce sanctuaire de Piétat créé en 1885. Qui a eu
l’idée de cette église, mystère pour moi. Ce fut néanmoins grandiose,
tout pour plaire à Jackie Flouch, la mère de Chantal. Le père Ollive
crevait de satisfaction. Je ne réalisais qu’à moitié, sans doute moins,
ce qui m’attendait dorénavant. Et tout ce que je vais écrire maintenant
ne met surtout pas en cause Chantal. Enterrer sa vie de garçon peut
s’évérer un petit drame pour l’intéressé.
Hier soir fut le dernier soir où je rejoignais mon cher petit lit
défoncé, dans une chambre remplie de mes souvenirs. J’aurais désormais
le sentiment d’être toujours dans du provisoire, comme faire du camping,
un camping non voulu.
Pour les ressources c’était zéro pour l’instant. La mère Flouch nous
avait réservé pour les deux mois à venir un petit nid d’amour dans
l’appartement dont elle avait hérité récemment d’une tante, rue Bayard
à Pau. Ensuite faudrait voir, et surtout essayer de gagner de l’argent,
car strictement rien ne viendra des familles pour nous mettre le pied à
l’étrier. Je n’y avais pas pensé, évaporé que j’étais. Mais je pensais à
quoi à l’époque ? Ben tiens, à préparer le futur voyage de noces ! Il sera
toujours temps de s’inquiéter. Nous possédons la voiture, toujours
vaillante depuis octobre 1965, et un capital de 1000 francs offert en
cadeau de mariage par le père Ollive, le prix de sa tranquillité,
enfin c’est ce qu’il croit.
Dans la soirée de ce jour mémorable, enfin libérés des falbalas
cérémoniaux nous avions hâte d’y associer, de près ou de loin, les gens
et les choses que nous aimions. J’en ai connus qui disparaissent
subrepticement au moment du dessert du repas de noces abandonnant leurs
invités déjà passablement avinés poursuivre leurs libations jusqu’à tard
dans la nuit. Cette discrétion les honore peut-être mais je considère
que cette attitude est un tantinet égoïste et un rien méprisante pour
les amis proches qui ont l’impression d’avoir perdu un bon copain, et
même plus, un véritable ami. S’enfuir comme ça, comme deux gamins… une
idée de la mariée sans doute, sorte de mante religieuse désireuse de
couper son désormais mari de tout ce qui avait pu structurer sa vie
d’avant. Ce qui fut fait progressivement et sans espoir de retour.
Ce fut bien différent pour Chantal et moi. D’abord aller vérifier
que mon Foufouland adoré était toujours là. Je me souviens de l’acceuil
chaleureux de Denyse, heureuse justement de mon geste vis à vis d’eux,
eux que je n’oublierai jamais.
Puis sans tarder cap sur un lieu chéri de longue date, témoin des
grands évènements de ma vie d’alors, Sestograd City. Que les copains
qui bivouaquaient ce soir-là dans la grotte du GSIP n’aillent pas
s’imaginer que c’est pour eux,
que nous aimions bien par ailleurs, que nous avions fait le déplacement
en pleine nuit de noces. Non. Ce n’était plus l’heure du thé mais le
cœur y était. Sestograd était désormais au courant, c’était la moindre
des choses… Nous pouvions rentrer le cœur léger, avec le sentiment du
devoir accompli. Mais était-ce bien raisonnable ?

* Ce lieu fut témoin d'une apparition de la Vierge, raison de l'édification
de la basilique dédiée. Le curé sollicité à l'époque pour la messe de mariage
ne semblait pas le savoir. En tout cas il n'en fit aucune allusion lors de la
préparation de la cérémonie au cours de la visite que nous lui fîmes.


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