Lundi 3 Octobre 1966 – J’intègre la SOBEP à mi-temps
et peux payer le loyer du studio.
Jean, Chantal
Véhicules : vélo (celui de Loulou) en semaine et Dyna le WE.

Il y a long à raconter. Les délices du mariage m’ont conduit sans
ménagement dans cette situation. Etudiant sdf pauvre et sans ressources
mais bien accompagné fort heureusement par une jeune étudiante charmante,
malheureusement sdf, pauvre et sans ressources elle aussi. Mais sans le
mariage quelle aurait été la stratégie du paternel pour me virer d’El
Patio, lui qui n’y vivait plus ? Vendre El Patio, voilà la solution !
Ce qui fut fait. D’un autre côté il est bien évident qu’il faut un jour
sauter le pas. Tout dépend des conditions dans lesquelles on le saute.
J’eus pour ma part l’impression de sauter dans le vide sans filet de
sécurité, sans une corde salvatrice qui m’aurait grandement aidé.
Nous avions beau nous serrer les coudes, Chantal et moi, la situation
était particulièrement critique. Manger du pain sec et de l’eau ne nous
effrayait pas, mais le propriétaire du studio dans lequel nous logions
ne faisait pas crédit.
J’en connais un pour lequel ce fut particulièrement – j’allais écrire
horrible – facile.