Dimanche 11 Décembre 1966 – Piscine chauffée de Bagnères-de-Bigorre.
Robert, Jean, Chantal
Christine, Bruno, Chantal (Borneuf)
Véhicule : Ford Taunus
Une tradition, ça, la piscine chauffée de Bagnères-de-Bigorre. Fin
des années 1950 nous y avions droit, Christine et moi, pour notre plus
grand bonheur, chaque fois qu’un WE était trop pourri pour que le paternel
aille en montagne. Mam évidemment n’était jamais conviée car Popo faisait
partie du convoi avec quelques copains de montagne. L’important pour notre
père, qui n’en était pas un, était de fuir sa famille autant que faire se
peut. Et ses recommandations étaient fermes : motus sur la présence de Popo
lors de nos ébats aquatiques. Elles étaient bien inutiles ses recommendations,
car lorsque nous retrouvions Mam le mot Popo était inscrit sur nos fronts,
et Mam qui savait lire entrait dans une rage folle. Nous nous sentions
coupables, nous les enfants, d’avoir été entraînés dans une pareille galère.
Et pourtant nous en redemandions. Quel plaisir de rester des heures à patauger dans l’eau chaude, sauter, plonger, hurler à qui mieux mieux, tester notre matériel de plongée pour
observer le fond de l’eau (masque et tuba). A ce propos nous jouions à un petit
jeu pervers avec Christine : nous comptions les poils pubiens de Popo qui
s’échappaient de son maillot un peu juste. Ce spectacle nous ravissait. Popo
pendant ce temps, à la surface, devisait tranquillement sans bouger, en
laissant douillètement tremper ses fesses et ses poils dans l’eau thermale.
Et, a force de sauter un peu partout je me suis blessé au pied sans m’en
apercevoir. J’ai perdu tellement de sang que mon trajet de la piscine aux
cabines causa bien des malaises aux baigneurs : une petite flaque rouge
illustrait chacun de mes pas !
Cette fois-ci, dimanche 11 Décembre 1966, seuls Chantal et moi accompagnons
mon père et nous nous contentâmes de nager un peu. Popo et ses poils ont
disparu de la circulation, Maïky est restée à Cannes, je pense. Ce voyage
à Bagnères avait une autre « utilité », ramener Christine et Bruno qui avaient
fait un séjour à Hiis, petit village où résidait dorénavant Chantal Borneuf,
sœur cadette de Bernard.