Dimanche 11 Décembre 1960 – Tentative de vol dans ma chambre à El Patio
1h45 du matin. Je suis réveillé par un inconnu rentré en fraude dans ma
chambre, en passant par le balcon et en ouvrant la porte-fenêtre. Je
le surprends à fouiller les tiroirs de mon bureau. Il s’enfuit dès qu’il
constate que je suis réveillé, dégringole du balcon et saute par-dessus
le portail du jardin. Ni une ni deux je m’habille, prends mon vélo et
arpente le quartier pendant une heure à sa recherche, malgré le froid
intense. Pensant à une farce je vais même contrôler chez Butel
s’il y a de la lumière.
Ne trouvant rien, je me pose un instant la question de savoir si je
ne vais pas profiter de ce lever matinal pour faire quelque chose.
Mais, sans solution, je retourne au pieu et dors jusqu’à 11h du
matin. Ce jour de dimanche nous faisons moins que rien.

NB1 Dans les années 50, dans la petite maison où j’occupais l’ancien
bureau de mon père, la même mésaventure était survenue. En pleine
nuit j’ai surpris un individu en train de fouiller dans le bureau,
non loin du lit dans lequel je dormais. Il avait escaladé le bacon
et ouvert la fenêtre. Pensant à un habitant de la maison j’ai posé
une question à l’ombre dont je ne discernais pas les traits, ce qui
a eu pour effet de la faire fuir à toute vitesse.
Mon père a tenu à en parler au commissaire Bagnéris de la PJ de Pau.
Lequel expliqua que ces faits étaient courants, et bien loin des
affaires qu’il traitait quotidiennement : assassinats, viols,
extorsions de fonds, chantage etc. toute une panoplie d’horreurs
qui par bonheur ne nous avait pas encore atteints. Sans compter
que la plupart du temps il ne retrouvait pas les auteurs. Rassurant !
NB2 Il semblerait, d’après mes notes de l’époque, que je dormais la
fenêtre ouverte. Etrange quand il s’agit d’un mois de décembre
frigorifiant. Faut dire qu’à El Patio il n’y avait quasiment pas
de chauffage.