Dimanche 16 Octobre 1960
Equipe Hervé-Jean. Véhicules : vélo et Mobs. Trajet : Pau-Arudy et retour.
Escalade à la Cima Ovest (Fonderie)

Nous arrivons rapidement à Arudy grâce au vélomoteur, attirés comme
un aimant par la Cima Ovest. On attaque aussitôt l’escalade. Je pars
en tête et arrive rapidement au dernier clou qu’Hervé a planté dans
la traversée. Je continue la traversée grâce à deux pitons
supplémentaires, le dernier me permettant de faire un petit pendule,
assez délicat, aboutissant à l’arbre, vivant celui-là, situé à la
base de la grande cheminée-dièdre tant convoitée, celle qui peut
nous amener au sommet. Pour me rejoindre Herwick s’y prend
bizarrement et fait un grand rappel pendulaire en s’aidant de
la troisième corde. Et nous voilà tous les deux accrochés à
des pitons à la base de la cheminée.
Je continue. Est-ce du libre ou de l’artif ? Il y a des prises
mais c’est très déversé, l’impression d’être suspendu à un
plafond. Alors je plante des clous. Un, deux et me voilà sur
une petite plate-forme herbeuse, malcommode, trois afin de me
tenir en équilibre sur la plate-forme, quatre afin d’atteindre
une lame de rocher suspecte, mais qui s’avère tenir néanmoins,
cinq je saisis la lame à bras le corps en priant pour qu’elle
ne se détache pas. Un petit coin de bois est le bienvenu,
mais auquel j’hésite à me confier.
Survient à ce moment des grondements de tonnerre. Hervé,
ankylosé sur son relais, ne se sent pas bien. Nous arrêtons
là et descendons en rappel depuis l’arbre du relais, en plein
ciel, puis en pleine verdure. Nous sommes restés 4 heures
dans la paroi. S’ajoutant aux deux heures du week-end dernier,
voilà six heures que nous bataillons pour ne nous élever
que de quelques mètres.
Un petit casse-croûte rend la santé à Hervé. L’orage
s’étant éloigné nous jetons un coup d’œil à la grotte
située à la base de notre « couloir de Gaube ». Etant
bouchée elle n’offre pas de perspectives de spéléo. Quant
au couloir il s’avère très glissant et il se confirme
que ce n’est pas un bon moyen d’accès au sommet de la falaise.
Bien qu’il ne soit que 17 heures nous rentrons à Pau.
Il nous faut à peine plus d’une ½ heure. Un record.
Nous allons prendre le thé et manger quelques douceurs
à El Patio, puis je raccompagne Hervé chemin Cazalis à la
villa Mamaïta de ses parents. Estimant que la journée n’est
pas assez remplie il se lance dans un festival de moto-cross
dans le jardin avec le vieux vélomoteur, et trouve le moyen
de casser la chaîne. Et le combat prit fin…