Bravo pour Christine (qui boude en anorak blanc) pour être montée
là sur ses petites jambes, et sans jamais être portée. 400 m de dénivelé et 7 km
pour gagner le Marcadau, puis 700 m de dénivelé supplémentaire jusqu'au pic.
Elle boude et c'est normal car elle aurait bien préféré barboter au lac Nère qui
baigne le pied du Mont Aigu.
Elle l'a d'ailleurs signalé bruyamment au cours de la montée. Quel intérêt
pour une enfant de juste 3 ans 1/2 ? Son frère, un vieux de 4 ans 3/4 préfère
se sustenter. L'autre petite ne semble pas bien vieille non plus.
On était loin de l'enfant-roi en cette époque rugueuse.

Mardi et Mercredi 27 et 28 Décembre 1960 – Marcadau, comme un pèlerinage pour Robert.
Equipe Hervé-Jean-Robert-Christine. Véhicule : 403. Pau-Pont d’Espagne et retour.
Montée au Marcadau à skis. Mauvais temps à peu près constant. La neige portait avec
parcimonie à la montée.
A partir du refuge petite rando à skis dans la profonde du côté du Mont Aigu,
au-dessus du lac Nère, parmi de très beaux paysages de neige. [Il est sans doute
significatif que le père Ollive ait choisi cette rando, une de ses premières
balades à ski en 1932, et en 1946 en famille avec Maïté, Christine (qui a passé
son temps à gueuler) et moi, les photos au bord du lac Nère et au sommet en
témoignent). Pourquoi ? Approximativement 14 ans se sont écoulés entre chaque
visite. Il était obsédé par les dates, le temps qui passe. Sans doute aussi
l’obsession des pervers narcissiques. Ne pas vieillir, ou montrer que malgré
les années on est toujours là, comme au premier jour. Cette ascension du Mont
Aigu, point de repère temporel et date anniversaire, était là pour le prouver
et sans doute pour le rassurer. Il a sûrement évoqué alors les 28 ans écoulés
depuis sa première venue ici.
Les chutes de neige sont permanentes et très importantes. Les risques
d’avalanche sont élevés. Nous avons droit à une neige très profonde
pour rejoindre le Pont d’Espagne. Nous retrouvons la voiture à moitié
enfouie dans l’emplacement que lui avait réservé le chasse-neige.