Jeudi 27 Avril 1961
Participants : Jean-Pierre et Marcel Besson, Jean – Véhicule : 4CV ; Pau-Arudy AR.

Incognito total, avec JP Besson et son frère pour aller essayer un treuil à la Cima Ovest. Ils viennent me prendre à 14h15 chez Hervé où j’avais laissé mon sac et le matériel, en en avant !
Premier contretemps au bas de la côte de Sévignacq : crevaison ! Après nous être garés à la Fonderie nous montons tout le matériel au sommet de la falaise de la Cima Ovest, ce qui ne se fait pas sans difficultés. Là-haut il faut amarrer le treuil, une échelle spéléo et une corde d’assurage. L’amarrage est assez poussif et prend du temps, d’autant que tout ce matériel jeté dans le vide s’emmêle et fait des nœuds.
Marcel, resté en bas, dispose maintenant de tout ce matériel pour monter jusqu’à nous. Mais pas question de le hisser avec le treuil. Mais il monte très rapidement en s’aidant de l’échelle spéléo.
Puis c’est au tour de Jean-Pierre. Plutôt que descendre il préfère partir d’en bas. Il arrive essoufflé, les bras fatigués.
Quant à moi, je préfère descendre pendu au câble du treuil et assuré par la corde. Bretelles et ceinture, c’est un minimum dans cet endroit. Je peux même m’accrocher aux barreaux de l’échelle spéléo. Voilà qui est très sûr, aussi c’est sereinement que j’examine le développement futur de la voie Cima Ovest. Je ne serais pas venu pour rien. La voie me paraît très belle, bien taillée, très raide, mais faisable avec les moyens classiques. Je constate qu’au dernier coin de bois planté il ne reste que deux à trois mètres de rocher compact difficile et au-dessus le pitonnage redevient certainement possible, à défaut d’une escalade libre.
Sitôt la descente terminée je vais examiner le pont de corde entre l’arbre-relais et la traversée. Il est dans un état assez douteux, tout noirci… Tiendra-t-il ? Je retrouve les inscriptions que j’avais gravées lorsque Hervé équipait le passage de pitons, en tête : 12 Novembre 1960. Six mois déjà !…
Avant de partir il faut récupérer tout le matériel, ce qui est long et fastidieux. Cela donne 20h30 à la maison, sans élever les suspicions [lesquelles ?].