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Dimanche 22 Janvier 1961 – Escalade à Sesto et les méfaits de Sainesses
Equipe Hervé-Jean. Véhicules :vélos – Parcours : Pau-Arudy AR.
Ce dimanche s’annonçait bien mal ! Samedi vent du Sud, pluie. Mais ce
dimanche matin, après une nuit claire et froide, grand beau. Nous pouvons
donc partir, Herwick et moi pour Arudy faire de l’escalade. Depuis le
temps que nous n’avons pas touché au rocher.
Nous sommes rendus à midi, tous les deux à vélo comme aux temps héroïques [!].
Le charme de la lenteur, du silence c’est ô combien sympathique. Le bleu
du ciel est d’une pureté qui nous ramène un an en arrière.
Le grand Mourre a été monté à pied. Au sommet de la côte la pancarte
qui annonce les merveilles d’Arudy est en miettes. Quels sont les cons
? Hervé a la réponse et il m’en donne l’explication car ce sont trois
collégiens en terminale de l’Immac, son école actuelle, qui sont les
cons et les auteurs de ce vandalisme gratuit : Sennes, Martin-Neuville
et un autre. Ils revenai
ent d’une nouba à Gabas croit se souvenir Hervé, en compagnie d’une
fille, prostituée sans doute, et passablement avinés, quand ils se
sont arrêtés à cet endroit de la route. Ils ont sorti la fille de
la voiture et Sennes s’est mis à hurler :
« …Et je la baise en pleine route nationale ! »
Ce disant il la plaque sur l’asphalte, lui arrache son slip et la
pénètre quasi à sec. Les deux autres prennent le relais sans
vergogne. Sitôt leur besogne achevée, surexcités par l’alcool et
le sexe, ils se ruent comme des furieux sur la malheureuse pancarte
qu’ils réduisent en miettes. Mieux valait ne pas se trouver sur
leur chemin en ces moments-là ! Bande de pauvres morpions mal
élevés, fils de riches sans scrupules et sans morale. Et ça joue
les saintes-nitouches au collège.
Pour atteindre les rochers de Sesto on peut traverser le champ qui
mène au défilé, l’entrée du royaume. C’est une éponge pleine degargoullis.
ous attaquons la Directissime libre, jamais achevée pour le moment.
Nous parvenons au point extrême atteint et dépitonnons non sans mal.
Un nid d’abeilles (que nous prenons pour des guêpes, d’où le nom qui
sera donné à la voie) nous empêche de continuer. Descente en rappel.
L’ombre est déjà sur le bivouac. Pour profiter du soleil nous montons
sur la Pointe Centrale par la voie normale et passons un bon moment
sur la banquette qui est sous la pointe, torse nu, alors qu’à l’ombre
il gèle. Etonnante cette chaleur du soleil d’hiver. Nous nous amusons
ensuite à grimper les divers motifs de la Pointe Centrale. Hervé
essaie un passage sur la Grande Pointe Centrale et échoue. Il parvient
néanmoins au sommet en contournant l’obstacle. Je réussis le passage,
en trichant un peu il est vrai. Nous estimons que c’est du VI, le
vide en prime car le passage est très aérien. Hervé renouvelle sa
tentative et échoue encore. Il m’accuse de ne pas le retenir avec la
corde ! C’est de l’escalade libre ou non ??
Le soleil pendant ce temps est passé derrière les grandes collines
enneigées de Lazerque. Il faut partir. Le retour se fait sans peine,
simplement gêné par les files ininterrompues de voitures en provenance
de Gourette avec ses skieurs. [Déjà en 1961 !].