Vendredi 6 Avril 1973 – Pène de Béon – Vautours
Seul
Photos : film N&B
L’un des moments bénis de ma période de chômage, qui dure maintenant depuis le mois de Janvier. Comme j’ai bien fait de ne pas m’inquiéter outre-mesure et d’avoir su profiter pleinement de ce temps libre qui, j’en étais sûr, ne se reproduirait jamais.
Je pars de Féas de Castet cette fois. Promenade paradisiaque dans un enchantement de chants d’oiseaux, de parterres de délicates petites fleurs et enfin les vautours depuis le sommet du Pène. Il n’y a plus l’œuf, mais à la place un gros poussin à côté de sa mère à l’envergure respectable. Ma présence l’indispose et elle s’envole. S’en suit l’arrivée-surprise d’une multitude de congénères qui viennent à la rescousse et qui essaient de m’intimider en volant au plus près de moi. Impres-sionnant. On entend le bruit du vent dans leurs ailes. Je mitraille. Et ce n’est pas sans me rappeler un épisode identique en Islande. J’avais dérangé des poussins (gigantesques) d’oiseaux marins (goé-lands ?) et je fus asssailli d’attaques beaucoup plus impressionnantes que celle des vautours. Des projections d’excréments, des piqués vertigineux avec des ressources au raz de ma tête, au point de me sentir en danger. Les vautours de Béon étaient beaucoup plus calmes mais imposaient une présence qui se voulait dissuasive.