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Années 30 R Ollivier

Maïté à El Patio dans les années 30

Chambre de Robert (la photo au mur l’atteste)

1911 - Année de naissance de Marie-Thérèse Cabanne (1er Avril)
et de Robert Ollivier (31 Mai)

Marie-Thérèse CABANNE alias Maïté

MT Cabanne est née à Pau le 1er Avril 1911, deux ans après son frère
aîné Gérard né en 1909 et 3 ans avant la première de ses sœurs cadettes,
Hélène, née en 1914. Sa mère, Marie Madeleine Sarrailhé (1885-1958) avait
26 ans à sa naissance et ne travaillait pas, et son père Alexandre (1880-
1952) en avait 31. Que faisait-il avant son appel sous les drapeaux lors
de la déclaration de guerre de 1914 à 34 ans ? Nulle trace dans les
archives disponibles, pourtant il devait assurer la subsistance de sa
famille qui habitait alors Place du Foirail à Pau, dans un appartement.
Mobilisé en 1914, en même temps qu’une multitude de jeunes gens,
il resta 4 ans sous les drapeaux, vécut l’horreur des tranchées, survécut
par miracle à d’innombrables bombardements et aux attaques en terrain
découvert sous le feu des terribles mitrailleuses allemandes. Il fut
de la bataille de Verdun dans laquelle il perdit ses derniers compagnons.
Comme on le voit il a goûté à toutes les joies de cette guerre ridicule
et meurtrière. En 4 ans il n’eut droit qu’à cinq permissions. Une photo
le montre avec ses deux premiers enfants accrochés au combattant en tenue,
Gérard et Maïté, lors d’une de ses rares permissions. On imagine sans
peine l’angoisse permanente de Mammie attendant jour après jour une
nouvelle fatale. Autour d’elle plus d’une mère, femme ou fiancée avait
été confrontée à ce moment indicible où tout s’effondre. Mammie était «
veule » selon le père Ollive [p. 5 du Cahier Vert] qui se permet de juger
sans rien connaître de ce qui s’est passé. On aurait voulu l’y voir, lui
qui se précipita en 1940 pour faire l’enfant qui pouvait lui épargner de
combattre en première ligne.
Après de telles épreuves, et sans être veule, Mammie a pu montrer
quelques faiblesses envers ses enfants chéris lorsque la paix fut
revenue et les carnages terminés et les deuils assumés. Il fallait
souffler un peu, et brandir des sanctions cela ressemblait trop à la
guerre. Un effet de compensation donc, se traduisant par un peu de
laisser aller et de politique de l’excuse pour les enfants turbulants
guettant la moindre faiblesse des parents pour agir à leur guise.
Alexandre n’était pas dupe de ces dérives, mais était trop occupé à
longueur de journée par son travail, loin de la maison familiale, pour
pouvoir intervenir autant que nécessaire. Lorsque les négligences
devenaient trop évidentes il ne faisait pas la part des choses et
engueulait tout le monde sans discernement. Lequel petit monde
courbait l’échine, laissait passer l’orage et reprenait ses activités
délictueuses dès que le père avait le dos tourné, mais en gardant
alors contre lui une certaine méfiance qui pouvait tourner à de
l’acrimonie, ce qui n’arrangeait pas les choses. Une spirale infernale
s’installa qui contribua à affubler Alexandre de divers défauts dont
celui de père caractériel, ce qu’il n’était pas vraiment, j’ai pu le
constater moi-même. Mais les apparences sont trompeuses. Deux ou trois
petites anecdotes en font foi répartir entre Mamie et Alexandre
et résumer pour Maïté
Le petit vélo bleu (voir en vélo à la mer)
Le morpion qui trébuche et rend fou son grand-père
Sortie d’orage avec Hervé

Carrière professionnelle de MT Cabanne selon les informations fournies
par Robert dans son Cahier Vert [1967], parfois simplistes et partiales
mais non dénuées de fondement :
[Marie-Thérèse alias Maïté, 1911-1992] est la seconde d’une famille
de six enfants.
Une fille, devenue la femme de Robert, sortie de l’école à 10 ans pour
soigner sa mère et sa grand’mère puis ouvrière dans l’usine de sa tante
(Amélie Jeanbrau, tante de Francis Lopez, épouse d’Henri Sarrailhé,
sœur de Mammie).. Cette tante dut la retirer de l’atelier où elle
s’endormait, puis refusait de reprendre le travail, donnant ainsi,
comme nièce de la patronne, un trop mauvais exemple aux autres ouvrières.
Elle fut affectée à un bureau puis mise à la porte.
Je la connus, vague dactylo, dans une compagnie d’assurance, et
maîtresse du neveu du patron. Elle eut d’autres aventures qu’elle me
raconta. Et elle était à l’époque munie d’une garde-robe hors de
proportion avec son salaire (300 anciens francs par mois en 1934)
qui peut donner lieu à des hypothèses inquiétantes. Elle faisait de
la montagne et avait la réputation d’une joyeuse camarade, fort
grossière, mais apparemment brave fille. Quand elle sortit régulièrement
avec Robert Ollivier, sa garde-robe fut moins brillante et elle lui
confia un jour qu’il l’avait sortie d’une ornière. Elle devint
sa maîtresse assez vite et, convaincu de l’avoir ramenée dans un
meilleur chemin, s’étant ainsi attaché à elle, il n’osa plus
l’abandonner. Et ce fut, quatre ans plus tard, le mariage.
NB Une remarque de Robert faite ailleurs dans son Cahier Vert
(p. 61 du Cahier Vert) et concernant l’éducation de sa fille
Hélène par Maïté confirment les conditions de son mariage avec Maïté :
A la remarque de Robert trouvant imprudentes les escapades
dominicales d’Hélène avec des jeunes gens, il obtient cette réponse :
« … Ma femme me répond qu’ainsi, sa fille se mariera et que,
d’ailleurs, elle fréquente des fils de familles aisées et que,
dans l’une d’elle, un garçon aurait mis une fille enceinte, la dite
famille l’obligea à l’épouser. Conclusion : ainsi sa fille sera casée
et, si elle est enceinte, tant mieux, ses chances d’être épousée
seront plus grandes…Tradition familiale toujours – famille cabanne
bien sûr – car c’est ainsi, en effet, que la mère de ma fille a
procédé elle-même. »
Note jm : Blanche n’a jamais apprécié cette belle-fille sans le sou
qui s’imposait à son fiston, pas si chéri que ça. Connaissant Blanche,
qui avait tissé des relations parmi la bourgeoisie paloise, il
n’est pas exclu qu’elle ait eu vent des frasques de la jeune Maïté.
Chacune savait que l’autre savait et il en résulta une hostilité
permanente, sans que la mèche ne soit vendue par Blanche
auprès de son héritier de fils. C’est
tout à son honneur.


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