Robert Philippe Germain OLLIVIER
Robert est né à Pau le 31 Mai 1911, fils de Elisabeth Blanche Froment
[1877] et de Joseph Jean Marie Ollivier [1867], mariés à Paris le 12
Octobre 1896. Son père meurt le 30 Décembre 1914, alors qu’il n’a que
3 ans ½. Sa mère Blanche se remarie avec Jean Eugène Meyjonade à Paris
le 11 Juillet 1929. Elle demeure toujours à Pau, loin de ses parents.
Robert est alors âgé de 18 ans et n’apprécie pas du tout son beau-père,
secrétaire à la mairie de Pau, style fonctionnaire minuscule. C’est
l’époque durant laquelle Robert s’est épris de la montagne, ce qui lui
donna l’occasion de fuir ce beau-père sans intérêt. Lequel mourra d’une
maladie inconnue et non soignée le 21 Octobre 1948 sous le regard méprisant
de Blanche qui l’avait chassé de son lit depuis longtemps et relégué dans
la chambre de bonne, à l’étage. Je garde encore l’image de ce vieillard
agonisant, n’arrivant pas à prendre son petit déjeuner dans un coin de
la cuisine et n’ayant plus la force de monter dans sa chambre. Il est mort,
me semble-t-il, dans l’ancienne chambre de jeune homme de Robert qui,
à l’époque, n’avait pas encore déserté la Petite Maison.
Robert poursuit ses études secondaires au collège de l’Immaculée
Conception, à Pau, jusqu’au Bac, qu’il a dû réussir puisque nous le
retrouvons à Paris, rue Vineuse, chez son grand-père Antoine Froment,
et inscrit en Fac de Droit. Mais il n’apprécie ni son grand-père, ni
la vie parisienne, ni le Droit et renonce. Sa mère, ne sachant plus qu’en
faire, l’inscrit au Prytanée militaire de La Flèche. Renseignements pris
auprès de cet établissement, il n’y resta que quelques semaines et
démissionna. Il rentra chez sa mère, à Pau, reprit ses activités montagnardes
comme si de rien n’était et sans se soucier le moins du monde de la façon
dont il pourrait, d’une manière ou d’une autre, gagner sa vie. Et puis
quoi encore, maman était là, bien faible sous ses grands airs
Enfant gâté pourri et sans scrupules, sans père, il batifolla dans
sa turne avec l’entreprenante Maïté Cabanne rencontrée en montagne et
demeurant non loin de son domicile. C’était toujours mieux que de se
branler en solitaire, un aveu implicite qu’il me fit plus tard.
Cette vie de pacha insouciant qui n’en faisait qu’à sa tête, sans souci
matériel, dura de 1932, année du service militaire à Embrun et La Cochette,
à 1938, année où un coup de tonnerre inattendu obscurcit pour longtemps
un horizon qu’il souhaitait pour longtemps le plus serein possible :
Maïté attendait un enfant !
Panique à bord ! Quelque chose qui ressemblait à de la responsabilité se
faisait jour, malgré lui pensait-il égoïstement. Toujours est-il qu’il
fut « obligé » de se marier contre son gré le 22 Novembre 1938, suite
aux pressions familiales. L’enfant à venir disparut comme par enchantement
dès le mariage célébré, fausse-couche – théorie avancée par Maïté - , avortement ?..
Pour atténuer l’immense frustration de son fils adoré, sa peine et ses
douleurs devant tant de responsabilités à assumer, maman Blanche acheta
le terrain qui jouxtait sa propriété d’El Patio et y fit bâtir une splendide
villa (La Petite Maison) pour loger la future famille et lui offrir un
avenir radieux. Elle avait peut-être l’arrière-pensée de participer à cet
avenir, en toute innocence. C’était sans compter sur une belle-fille
hostile et un fils qui ne pensait qu’à lui... et à l'héritage.