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24-Jan-1963 jmo

3,4,8, 9 oct 1963 Sorties moto et escalade Anfoy Schmull Jean Hervé Catherine

Photo : Terrot 500 RGST, la meule antique du chef

Produite entre 1949 et 1956 (modèle 1938 amélioré)

Jeudi 3 Octobre 1963 – Groupe de la Cima Ovest.
Participants : François, Philippe Fauville (Schmull), Jean
Véhicules : 2 CV (François), 650cc BSA (Schmull), 500cc RGST (Jean)
Expédition Arudy avec chacun son engin. Terrible. Si ça continue
le trajet sera plus important que l’escalade ! Objectif La Fonderie,
paroi Ouest.
Nous commençons par une voie située la plus à gauche du mur, qui
monte droit et ne nécessite qu’un seul piton, ce qui est bien.
Nous enchaînons par la Voie de la Dalle avec un seul piton également.
J’ai la forme. Schmull se démerde assez bien.
Soirée Foufouland où, ô joie, Hervé réapparaît. Qu’a-t-il pu faire
durant tout ce temps ? On peut compter sur Hervé pour rester coi.
Nous programmons un Arudy pour le lendemain.

Page 370 du Carnet II

Vendredi 4 Octobre 1963 – Sesto
Participants : François, Catherine, Hervé, Jean
Véhicules : Peugeot 250cc (François et Catherine), 500 RGST (Hervé et Jean).

Pendant que je grimpe la fissure directe du Bloc Coincé en compagnie
de François et avec un seul coin de bois [un bon « friend » d’aujourd’hui
offrirait plus de sécurité], décidément j’utilise de moins en moins de
pitons, ici c’est de l’AII, V, Hervé emmène Catherine sur la vire du
Bloc Coincé (il y tenait (faute de grive-Marie il s’occupe de merle
-Catherine).
Nous nous retrouvons à l’Aiguillette. Je fais un rappel pour récupérer
un étrier que François a oublié dans la fissure.
Aménagement du bivouac afin de l’agrandir. La pluie nous accompagne
pour le retour, rendant la route assez pénible. Les motos se séparent
en descendant le Mourre dans une gerbe d’eau à plus de 100 km/h.
Soirée Foufouland à n’en pas douter (mais rien n’est noté).

Mardi 8 Octobre 1963 – Sesto. Schmull.
Equipe : Hervé, François, Jean
Véhicules : 250cc Peugeot (François), 500cc RGST (Hervé et Jean)

Nous optons pour Sesto et la voie Teysseire (ou Tesseyre) qui monte
directement au sommet du rocher et d’une difficulté raisonnable (D+).
Ce qui est fait in petto.
Un bruit de scooter suivi de hurlements lointains nous alertent et
annoncent l’arrivée de Schmull. Nous le retrouvons au bivouac de
Sesto alors que nous sommes prêts à partir, ayant passé un moment
à améliorer le confort des lieux. Il n’est venu qu’en simple visiteur,
mais chatouillé par la curiosité et le désir de voir des copains.
Schmull est un fils unique solitaire, un peu maladroit, qui prête
le flanc aux moqueries. François et moi ne nous sommes pas privés
de ridiculiser assez méchamment, disons-le, le pauvre Schmull qui
avait tendance, éducation oblige, à tout prendre au premier degré.
Il a fini par nous en vouloir et un jour il a totalement disparu
dans la période qui a suivi l’expé Calanques de 1964 qui fut un coup
de grâce pour lui. Nous le pensions plus fort qu’il n’était en
réalité. Et notre jeunesse n’avait pas conscience de sa férocité rigolarde.

Page 371 du Carnet II croquis de la voie Tesseyre (ou TS), D+. Figurent
aussi sur ce croquis les emplacements des voies suivantes, de gauche à droite :
- Attaque Herr Wick
- Dalle en Artificiel
- La Fissure aux Coins Géants
- La voie des Soupirs
- La voie des Soupirs Directe
- La voie Jo
- La voie TS
- La voie de la Dalle

Page 374 du Carnet II

Mercredi 9 Octobre 1063 – Virée des cols en moto, 280 km. François. Hervé.
Equipe : François et Jean
Véhicules : Peugeot 250cc (François), 500cc RGST (Jean)

Il fait splendidement beau, il ne faut pas « perdre » une
telle journée, surtout. Je me suis levé tôt et fonce chez
François pour le sortir du lit [il est en vacances ?]. Ce qu’il
fait sans rechigner et est tout de suite prêt à partir avec moi.
Pourquoi faire ? Peu lui importe.
François n’est pas contrariant, il est tout de suite disponible.
Pas besoin de l’avertir une semaine à l’avance, il adhère activement
à n’importe quelle improvisation qui me passe par la tête. C’est
formidable. Mais pourquoi cette disponibilité ? Sans doute au départ
parce que c’est un aîné isolé, une sorte d’enfant unique chéri, choyé
de ses parents qui n’ont d’yeux que pour lui on dirait. Les anniversaires
de François sont tous célébrés en grande pompe, rien de tel pour
les « autres ». Trois sœurs sont nées après lui. Il y a un grand
écart avec ses trois frères, qui sont restés longtemps les « petits ».
Donc un ami-frère un peu grand frère comme moi c’est irremplaçable,
sorte de référend auquel il donne raison la plupart du temps. Et de
mon côté j’étais un peu « marié » à son esprit, fusionnel comme on
dit aujourd’hui.. J’avais aussi trouvé un frère à ma mesure, c’est à dire
plus jeune et moins expérimenté que moi. Avec Hervé c’était moi le
moins expérimenté. Nous étions frères aussi mais pas tout à fait de
la même façon. Lui aussi était partant pour n’importe quelle folie
mais proposait rarement, à l’instar de François. Ou alors se débrouillait seul.
Nous bondissons donc sur nos coursiers et brûlons le bitume jusqu’à
Laruns, puis Gourette où nous nous arrêtons quelques instants pour souffler

Nous tombons sur Yves Colin, journaliste spécialisé montagne
à l’Eclair. Il est en repérage
Sans tarder nous montons à l’Aubisque, grandiose, le cirque
du Litor et le col du Soulor. Pourdévaler ensuite sur
Arrens et Argelès. Puis Luz-Saint-Sauveur avec arrêt au Pont
Napoléon. Vient ensuite Gavarnie où nous déjeunons. Les
touristes font beaucoup rire François.
Retour à Luz et schuss direction Barèges et le Tourmalet,
immense et rehaussé par de sensationnels effets de brouillard
mêlés à du ciel bleu sur les sommets environnants. Les installations
du Pic du Midi resplendissent au soleil. Au col, 2114 m,
il fait froid. Nous plongeons sur la Mongie, grande station.
Il commence à se faire tard et à Ste Marie de Campan nous
renonçons au col d’Aspin [14 ans plus tard nous avons enchaîné
tous ces cols, plus le col de Peyresourde, en vélo].
Bagnères, Tarbes, Pau, au total 280 km et pas mal de courbatures !…


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