Photo : Yannick Seigneur (Pene Blanque, Gourette fév. 1965

Samedi 14 Novembre 1964 – Sesto/refuge, construction.
Chantal-Jean
Véhicule : moto 500cc RGST

Pris par le démon de la construction nous retournons à Sesto. La
moto trouve le moyen de bloquer au sommet du Mourre. La routine quoi.
Nous y continuons la construction du toit du refuge jusqu’à épuisement
des planches et des clous. Si les travaux vont à leur terme le refuge
sera beau. Mais quand ?

Dimanche 15 Novembre 1964 – De nouveaux grimpeurs à Sestograd.
Chantal-Jean en moto
Yannick Seigneur, Jean-Paul Paris, Michel Feuillarade en 4L

Durant la semaine j’ai reçu la visite à El Patio de trois appelés
qui faisaient leur service militaire au Hameau près de Pau dans
le cadre du Bataillon de Joinville, réservé aux athlètes. Ils
cherchaient des rochers dans la région, pas trop loin de leur camp
militaire pour s’entraîner. Leur recherche leur avait permis de
trouver l’adresse de Robert Ollivier, membre du GHM (Groupe de Haute
Montagne, la crème de la crème alpinistique – la sous-crème étant
le GPHM). Et Jean-Paul Paris de m’avertir : Yannick a faim de premières
et en a déjà réalisé beaucoup…
Ils tombent donc sur moi, en pleine période d’études, et je leur
propose de jeter un œil sur Sestograd. Rendez-vous est donc pris pour
ce dimanche. Nous les retrouvons au pont sur le gave, avant Arudy.
Ils sont sympas, positifs et apprécient le cadre. La suite prouvera
qu’ils ont su en profiter, surtout Yannick.
Un peu de mécanique, toujours indispensable, dans le garage d’El Patio,
occupe utilement une partie de la soirée.
Photo : 20 fev 1965 - Yannick Seigneur (Pen Blanque, Gourette)
Page 93 du Carnet III

Mercredi 18 Novembre 1964 – Terray à la télé (Mont Huntington).
Chantal-Jean

J’avais entendu parler de la première ascension du Mont Huntington
en Alaska par Lionnel Terray et son équipe. Sylvain Sarthou devait
en faire partie et était venu s’entraîner à Sesto dans cette optique
(ce jour-là il souffrait d’une talonnade). L’expédition fut un succès
et un film en a été fait, qu’il est possible de voir ce soir à la télé.
Ce qui est fait.
Nous écoutons ensuite mes enregistrements obtenus avec l’antique
magnétophone. Je me suis également équipé de lentilles cornéennes
à cette époque. Je n’ai jamais pu les supporter.