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07-JUIL-1972 jmo

10 oct 1963 - Face Est du Sarrières avec Popo, Hervé et François

248 Sarrières

Photo : François dans la face Est du Sarrières le 7 juillet 1972

Jeudi 10 Octobre 1963 – Gourette, face Est du Sarrières, soi-disant TD
Cordées : Popo (Paulette Couralet) et Hervé, François et Jean.
Véhicule : Citroën ID19 (la voiture de Popo). Hervé Popo.

Popo, qui a juste 40 ans et qui ne s’est toujours pas remise de la rupture
avec Robert, souhaite continuer à grimper, nous a contactés pour qu’on lui
fasse grimper la face Est du Sarrières. Qui plus est, elle possède une
voiture de grand standing, une ID19, indispensable pour elle qui a souffert
horriblement de la colonne vertébrale (hernie discale), à se croire
condamnée pour toujours pour toute activité physique. J’ai gardé de
l’affection pour Popo, son dynamisme, ne jamais baisser les bras, aller
de l’avant, pas un mot sur la femme de Robert, ma mère. Je n’ai jamais
compris pourquoi ce connard de Robert l’a laissée tomber pour cette merde
de Maïky. Vieillissante et moins baisable peut-être ou sûrement. Nul. Elle
l’aurait sans doute empêché de déshériter et jeter ses enfants aux orties,
elle qui s’est toujours préoccupée de sa fille unique Anne-Marie [dont elle
aurait souhaité faire mon épouse – je le tiens d’elle-même].
Nous partons donc, joyeux, dans cette sorte de tapis volant qu’est cette
voiture, lorsqu’Hervé se souvient brusquement qu’il aurait dû remettre
un document à Dominique Fougère, le père de François, document indispensable
pour prolonger son sursis militaire. Nous ne sommes même pas arrivés à Rébénacq.
Qu’à cela ne tienne, toujours conciliante (à l’opposé du père Ollive),
elle accepte de retourner à Gélos pour qu’Hervé confie ses papiers au
père de François. Ce qui est fait. Son sursis militaire en dépend. Ces
choses-là ne le concernent que de loin. Si Popo avait refusé de faire
demi-tour, il n’aurait pas moufté.
A Gourette, grand beau. Je file devant et n’attends personne. J’ai le
temps de me dorer au soleil, non loin de la face. Casse-croûte.
La face est impressionnante, mais la base a l’air facile. Hervé bondit
sur les premières prises, puis… reste en panne. Qué ? Le rocher n’est
pas bon, il y a de l’herbe, c’est glissant. Résultat ? Nous mettons
autant de temps dans les trois premières longueurs que pour tout le
reste de la face !
Puis vient le plat de résistance. Hervé plante deux clous dans la même
longueur, ce qui est exceptionnel. Il déambule hors de la voie, cherche
(ou non) la difficulté. A sa suite j’esquive instinctivement les passages
difficiles. La matière ne manque pas, mille variantes sont possibles.
La longueur suivante a l’air difficile et pourtant mille grattons des plus
accueillants fourmillent sur la paroi, elle-même d’une raideur raisonnable.
A condition de ruser un peu l’escalade n’est pas difficile.
La troisième longueur est délicate au début et se termine sur une dalle
grattonnique.
La quatrième longueur est, je crois, la plus difficile. Un surplomb
au départ, puis des vaticinations sur des dalles.
Hervé et Popo sont loin devant car le dépitonnage des relais est long.
A propos de relais il est arrivé que, à bout de corde, je ne trouve pas
le relais salvateur. Kaï kaï ! Je n’ai rien sur moi, ni marteau ni piton
pour en improviser un. Résultat des réflexions d’Hervé, qui semblent
frappées au coin de la logique. Soyons légers, dépouillons-nous puisque
la première cordée fait tout le travail. Et si la cordée d’Hervé s’était
envoyée en l’air ? façon de parler évidemment, car sur cette paroi
vertigineuse… Et si la seconde cordée se perd et que son leader ne peut
ni monter ni descendre ? C’est de la même eau qu’Hervé attachant son
sac de montagne sur son vélo avec un lacet de chaussure, prétextant qu’une
bonne répartition des charges sur le porte-bagage offre toutes les
garanties de stabilité, le lacet n’étant là que pour le « moral ».
On a vu… Présentement je n’aurais pas dû l’écouter. Je me calme et
trouve enfin le relais. Faire la mouche sur une vitre avec cet a-pic
vertigineux est assez grisant en fait à condition d’avoir la maîtrise de ses gestes.
La dernière longueur mène au pied du piton sommital. Nous avons mis
trois heures, mais nous aurions aimé continuer, prolonger le plaisir.
Tout cela nous paraît bien court.
Au sommet nous profitons du soleil et ripaillons jusqu’à 17h en assistant
au spectacle coutumier à Gourette des grandes nuées qui se sont levées
et qui jouent avec le majestueux Penemedaa, le faisant tour à tour
disparaître et apparaître. Ce fut ma dernière course avec Popo,
la première à l’arête des Coutchets au Ger en 1954 (elle a 31 ans),
la seconde à la fissure « au cul libidineux selon le père Ollive» de
Castel Vieil dans les Calanques en 1956, elle est alors âgée de 33
ans, la troisième à la Pointe Jean-Santé en août 1960, à 37 ans,
la quatrième à Arazas et Niscles en 1961, la cinquième à Arrémoulit
en 1961, ou ce sadique et pervers narcissique de père avait réuni ses
deux conquêtes Popo et Maïky. Il récidiva au plateau de Pailla en
1961. Je ne compte pas les balades à ski autour du Marcadau dans les
années 1950 alors qu’elle était dans la trentaine, ni les séjours
hivernaux au Chalet Terré à Gourette.

Olympus C-2100UZ
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