Jennie se fait du souci pour son chat, elle a de la peine de se séparer de lui.
Puis c’est la gare. Nous causons. Jennie rentre à Lyon puis direction Australie.
Ces Sarrailhé-là sont détachés de l’Europe maintenant.
Lorsque je suis de retour à la maison, je suis reçu par la chatte de Jennie,
énervée et désorientée, qui me crache dessus. Elle passe la soirée à me fixer
du regard. Elle accepte pour finir d’aller casser la croûte dans le couloir.
Le lundi matin 18 Février 2002 (LN 17, p. 66) ça commence mal avec la chatte.
Cachée derrière un rideau dans le vestibule de la salle de bain, elle me saute
aux chevilles après avoir craché et me griffe. Bêtement je réagis et nous nous
retrouvons dans la salle de bain. Depuis le sol elle me saute au visage avec
des cris affreux. Ça continue dans le couloir et la porte d’entrée. Elle saute
presque jusqu’au plafond ! Maintenant c’est clair, nous ne serons pas copains.
Très perturbé, le pauvre chat a vomi dans la salle de bain. Elle mange peu, ne
se lave pas, son regard est fixe. Ça m’ennuie pour Jennie…
Dans la nuit de lundi à mardi le chat fait un bordel du diable qui me réveille,
il vomit partout. Dans la journée qui suit le chat vit consigné dans le couloir
et a réintégré la cage dans laquelle il a été transporté depuis Lyon. Jennie
a consulté un véto qui lui a dit qu’il faudrait au moins 3 semaines pour que
le chat s’habitue…
… En attendant, assez de voir ces yeux remplis de haine et de reproche…
Jeudi 21 Février 2002 – Dernier jour de Jennie en France. (LN 17, p. 69)
Au téléphone je la rassure au sujet de Thérèse, qui est encore loin d’être
apprivoisée. Ce soir elle fait mine de rentrer dans la cuisine puis part en
crachant se cacher sous le meuble de l’entrée
Vendredi 22 Février 2002 – Grand événement le soir : je laisse sortir Thérèse.
Elle se met aussitôt à explorer les environs. Je la laisse dehors le temps
d’aller chercher Julie au train de 22h30. Au retour elle est sur la route,
les yeux étincelants. Elle finit par réintégrer la maison, ses habitudes déjà
acquises. Elle est toute différente. Et le lendemain samedi elle rentre et
sort de la maison, se balade, se décontracte, à l’aise. Les jours suivants
tout est pour le mieux, elle se laisse caresser, vient nous sentir de près,
accompagne Julie à la salle de bain… Elle est devenue la plus charmante des
chattes. Nous pouvons rassurer Jennie qui vient de s’installer en Australie.
Samedi 6 Septembre 2003 (LN 18, p. 99) – Retour de Jennie et ascension du
Pic Sarrailhé.
Julie est arrivée her soir à Orthez à 22h45, avec un train une nouvelle
fois en retard. Elle me fait cadeau d’un porte-laptop.
Ce matin samedi nous allons chercher Jennie à Orthez à 9h01. Elle arrive
des derniers wagons, du fin fond de la campagne. Café, puis déjeuner sur la
terrasse. Le temps passe vite. Nous partons pour le col de Lourdios. De là
nous montons au Pic Sarrailhé [mon père s’en est étouffé et l’a nommé pic
de Lourdios – quoi ? des Sarrailhé ici ? On aura tout vu !], que le brouillard
encapuchonne. J’ai de drôles de sensations, sans être fatigué semble-t-il. Léger
malaise vagual ? C’est indéfini, pas d’organe particulier concerné. De son
côté Jennie souffle un peu. Mais après sa nuit de train elle a bien du courage.
Nous tentons quelques photos au sommet malgré le brouillard. Descente
plan plan et au passage photographies de toiles d’araignées. Soirée cool,
repas sur la terrasse, foie gras arrosé de Jurançon Ganadé. Nous parlons
de l’Australie, des arborigènes…
Dimanche 7 Septembre 2003 (LN 18, p. 99)
La grasse matinée est interrompue par un orage et des trombes d’eau.
Nous restons à la maison. Le repas est préparé par Julie. Elle prend ensuite
le train à Artix où je l’accompagne. Au retour je passe par Monein et tente
une petite sieste dans la voiture. Pendant ce temps Jennie fait la sienne à la maison.
Nous prenons en suite le thé et allons à Artix voir les oiseaux [?],
puis sur la colline admirer les montagnes. Après le repas, recherches dans
les livres pour identifier les oiseaux. Visite à Mars ? Fil à Julie dont
le train a pris du retard. Mon internet est vide ?
Lundi 8 Septembre 2003 - (LN 18, p. 100)
P’tit déj’, bain et en route pour Monein, à la Confrérie du Jurançon,
malheureusement fermée. Puis retour à Lacommande où nous sommes reçus cette
fois par une excellente Vanessa, qui se met en quatre pour Jennie. Rien à
voir avec la trouillasse de la dernière fois. J’achète de bonnes bouteilles.
Nous allons ensuite à Billère, chez les Duaso. Nous prenons l’apéritif avec
Evelyne, Jacques, Nathalie la petite fille, fille de Dominique Duaso et Loulou. Photos.
L’après-midi c’est la bulle, faut récupérer de ces invitations fatigantes !
Photos. Fil de Julie et Anne (celle qui a de la gueule, futur Ilheu ?) depuis
Paris. Julie rappelle dans la soirée. Partie d’échecs avec l’ordinateur,
que je bats, puis sur internet où je me fais battre.
Mardi 9 Septembre 2003 – Jennie repart à Lyon par le train. (LN 18, p. 100 )
Compil de mon petit carnet vélo de 1956 où je constate que j’étais déjà
passé à Lahourcade cette année-là. A croire que la vie ressemble à une cage d’écureuil.
Vendredi 30 Septembre 2005 (LN 19, p. 286) – Arrivée de Jennie et Julie.
A 22h30 je récupère Julie et Jennie à la gare d’Orthez. Petite collation.
Une étoile nous intrigue au SE. Un logiciel nous informe que c’est la planète Mars.
Samedi 1er Octobre 2005 (LN 19, p. 286)
Dodo jusqu’à 11h passées ! P’tit déj’ sur la terrasse. Puis le temps se gâte.
Et moi je ne vais pas bien. Laryngite. Sieste à 18h pendant que Julie et Jennie
vont se promener.
Dimanche 2 Octobre 2005 (LN 19, p. 287)
Giboulées. Lorsque je me lève les deux filles sont parties, l’une faire
un galop d’une heure et demie et l’autre d’une marche d’une heure et quart.
J’ai donc le temps d’émerger, péniblement. Terrifiante cette laryngite.
Si je tousse, je m’étouffe ! Quelques coups de fil de droite et de gauche,
un déjeuner qui dure interminablement. Le temps n’est plus aux découvertes
vibrantes. La routine s’installe. Dehors giboulées, pluie et soleil.
Ebay. Sieste à 5h1/2 !
Nous filons ensuite chez Marie-Christine. On peut voir les photos sur
l’écran de la télé. L’atmosphère se dégèle petit à petit. Je pousse à ne
pas trop traîner. Départ en fanfare sur la route d’où nous voyons la maison
éclairée et Marie-Christine qui fait des gestes d’au-revoir.
Légumes au repas du soir.Mail d’Aubert, qui est allé aux Cornes
de Mondeils… sans appareil photo ! J’essaie de convaincre Jennie
et Julie de regarder un film sur Landru. Elles acceptent de mauvaise
grâce… et nous ne regardons pas le film entièrement ! Ne pluqs se sentir
pleinement chez soi finit par énerver. Et les estimes réciproques s’émoussent…
Lundi 3 Octobre 2005 (LN 19, p. 287)
Lever pénible. Dur de se mettre en route. A 10h1/2 Pierre arrive
avec Loulou qui va fêter ses 80 ans le 6 Décembre. Elle est toujours
aussi dynamique. Petit moment sympa. Et bon vent, Jennie ! Julie va
faire un footing. Je récupère. Train à Orthez à 6h. Julie triste.
Repas de 18h20 à 22h. Ebay (4 volumes « Illustrations » de plus – stop !).
RV pris avec le toubib pour demain matin (suite à RV raté à Mourenx cet après-midi).
Lundi 6 Février 2012 (LN 24, p. 196)
Jennie a afit ce voyage depuis l’Australie, pour nous rendre visite
bien sûr, mais aussi pour parfaire sa connaissance de ses ancêtres Sarraailhé.
Courses bouffe et dernier coup de balai. Aéroport de Pau à 16h15
pour accueillir Jennie. Nous rentrons par Bougarber. Nous nous y arrêtons
un moment pour admirer la porte sous laquelle la route passe et l’église.
Nous prenons un thé at home et discutons (je parle trop). Puis repos.
Fil de Julie qui est en train de terminer une nouvelle.
Jennie a quelques informations supplémentaires et très intéressantes
à propos de l’oncle Paul. Sa femme, à Pau, Jeanine Piquemal, avait déjà
deux enfants lorsqu’ils se sont mariés ! (en 1898). Femme autoritaire,
elle interdisait à Paul de parler du passé ! [Le sien sans doute !,
cette erreur de casting n’a pas été étrangère à la fuite de l’oncle Paul.
Donc, au départ, une histoire purement personnelle. Histoire ordinaire, finalement].
Mardi 7 Février 2012 (LN 24, p. 197)
Lever assez tard malgré la cousine. Jennie veut aller consulter
la médiathèque de Pau. Il fait un froid de canard. Je me gare près de
la place de Verdun et nous marchons jusqu’à l’emplacement présumé de
la médiathèque. Malheur ! elle n’est pas terminée, donc non consultable.
Photo. Jennie veut aller voir la librairie Tonnet. Nous continuons par
le passage de la République, cherchons des cartes postales rue Samonzet,
puis rue Serviez. Nous en trouvons Place Clémenceau. Photo. Nous traversos
le Palais des Pyrénées où j’achète des bonnets (en solde) pour protéger nos
oreilles du froid. J’ai du mal à convaincre Jennie d’en prendre un. Elle en
fera cadeau à sa mère, dit-elle. N’empêche que la balade en ville devient
bien plus confortable !
Nous allons prendre un bon chocolat chaud à l’Aragon que Jennie connaît.
Elle y venait lorsqu’elle faisait son stage à la fac de Pau. Nous continuons
par l’église Saint Martin, l’arbre remarquable, puis place de Verdun. Chez
Christine ensuite, qui est là. Elle est contente. Nous repasserons demain.
Rentrés à la maison, je veux montrer les corbeaux savants à Jennie, mais ne
les trouve sur internet que lorsqu’elle est couchée.
Mercredi 8 Février 2012 (LN 24, p. 197)
Lever tranquille. Petit déj’. Nous regardons la vidéo des corbeaux.
Déjeuner. En route pour les montagnes. Arrêt à Arudy pour saluer Zoppie
et Fabrice dans leur antre industriel. Arrêt à Bielle. Nous allons marcher
dans un champ couvert de neige ; Un cycliste tente le col de Marie Blanque
malgré le froid piquant.
Retour sur Pau. Un fil à Christine qu’on charge d’avertir Evelyne qu’
il y aura un peu de retard. Nous arrivons à 18h30. Un fil à Bibi qui travaille
tard. Apéritif chez les Duaso, puis un saut à l’étude de Bibi qui prépare son
voyage à Paris pour demain.
Nous arrivons enfin chez Christine. Evidemment dans la soirée ça finit par
déraper, comme toujours avec cette folle qui tient ça de sa mère. Et voilà
la pauvre Jennie plongée dans un univers d’histoires absurdes et haineuses
qui n’ont ni queue ni tête pour elle. Elle écoute patiemment sans rien dire.
Lorsque nous quittons Christine, Julie appelle. Elle est allée au théâtre
et a diné avec son amie Béatrice et Kathleen l’américaine chinoise qui ne
se connaissaient pas encore. Le froid continue à pincer. -7° sur la route
jusqu’à Lahourcade. Nous sommes l’hiver de la splendide fontaine glacée
de Mourenx (voir pbase). Un peu de bla bla avant d’aller au lit.
J’ai reçu aujourd’hui une lettre sympa des Ravier.
Jeudi 9 Février 2012 (LN 24, p. 198) – Départ de Jennie.
Ça caille toujours autant. Nous restons at home Jennie et moi.
Nous en profitons pour rechercher des ancêtres par internet. Et
parfois ça marche.
A 17 h nous sommes à l’aéroport de Pau. Comme avant chaque départ,
que ce soit par train ou par avion, Jennie est fébrile et pressée
d’embarquer. Adios donc [je ne pensais pas si bien dire, car nous ne
nous reverrons jamais – Jennie décèdera d’un cancer au pancréas le
8 Novembre 2015 sans avoir eu l’occasion de retourner en Europe.
Entretemps son père est mort.]
En voyant partir Jennie un drôle de sentiment m’habite quelques
instants, le même que j’ai ressenti lorsque François et moi avons
arrêté de nous voir. L’un et l’autre disparaissant de mon horizon
familier et complice me plongent dans la solitude. J’en déduis que
j’ai plus besoin d’être avec « quelqu’un » qu’avec une femme.
Dans la soirée je me replonge dans la rédaction du guide Pyrénées
Centrales tome VII, PC7. Voilà 5 ans que je travaille d’arrache-pied à
ces guides, avec le sentiment que je ne peux pas faire autrement.