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3-10 JUIL 1960 jmo

Le camp, près du lac d'Espingo 1960

Camp tarbais d’Espingo en 1960 - 1024

Dimanche 3 Juillet au Dimanche 10 juillet 1960. Camp tarbais d’Espingo
Equipe Hervé, Jean, Robert et Christine Ollivier, Coucou Barrio.
Véhicules : 403. Trajet : Pau-Granges d’Astau et retour (350 km)
Remarque : ce séjour est juste signalé dans le carnet. Dommage
car il y eut des péripéties.
Robert et Coucou étaient chargés d’encadrer le groupe d’une trentaine
de Tarbais venus camper dans le cirque d’Espingo, non loin du refuge
et du lac du même nom. Le père Ollive a cru intelligent d’emmener
sa fille Christine… qui en paye encore aujourd’hui les conséquences.
Dimanche 3 juillet regroupement général aux granges d’Astau et montée
pénible avec un gros sac sur le dos sur 900 mètres de dénivelé et
12 km, en passant par le lac d’Ôo. Plus de 3 heures de marche.
Installation du camping un peu à l’écart du refuge d’Espingo et
au-dessus du lac du même nom.
Dès le lendemain matin organisation du séjour avec sélection des
meilleurs grimpeurs du groupe des Tarbais. Il en est tout de suite
un qui se mit en avant en citant des « prouesses » réalisée récemment,
telle la première ascension hivernale du Montaigu (voisin de
Bagnères-de-Bigorre). Il s’agit de Bernard Borneuf. Les autres
participants étaient plus discrets. Christine repèra tout de
suite le Bernard. Parmi les Tarbais il n’y avait qu’une seule
minette à l’air vraiment très sage.
Je n’ai plus le souvenir de la chronologie des ascensions, à
raison d’une chaque jour, sauf un qui fut dédié à l’escalade
sur les nombreux rochers qui parsèment le cirque d’Espingo,
de l’excellent granite par ailleurs, et qui donna lieu à un
championnat d’escalade avant l’heure. Certains passages,
à notre plus grande joie féroce, ne furent réussis que par
Hervé et moi-même, aucun Tarbais ne parvenant à les franchir.
En ce qui concerne les balades en caravane (il n’y eut aucune
escalade en haute montagne) Hervé et moi restions en queue
de peloton, libres (croyions-nous) d’herboriser, de chercher
de beaux cailloux, éventuellement de prendre quelques photos
et surtout de péter à l’aise, les menus du camp étant très
propices aux dégagements gazeux intempestifs et malodorants.
Cela nous fut reproché par mon père, je ne sais pour quelle
raison, et il nous réintégra en tête de la caravane. Tant pis
pour ceux qui sont allergiques aux mauvaises odeurs. Ah ça mais !
Malgré la beauté sauvage des paysages de ces hautes montagnes,
exclusivement minéraux et neigeux, à peine ponctués de quelque
saxifrages rouges nains arctiques (rien à voir avec les saxifrages
de falaise qui meurent après avoir produit une majestueuse hampe-
bouquet à fleurs multiples), nous commencions à nous ennuyer Hervé
et moi. Dans la mesure où nous avions monté péniblement du
matériel d’escalade, nous pensions qu’il était tacitement et
même explicitement admis que nous pourrions effectuer tous
les deux quelques escalades indépendantes. A Pau cela paraissait
évident. A Espingo, l’effet de l’altitude aidant ce n’était
plus possible, pour différentes raisons dont la solidarité
avec le groupe. Nous étions donc prisonniers de ce club de
rampants, sympathiques au demeurant. La face Ouest du Quaïrat,
toute proche, nous narguait jour après jour……
De son côté Christine flirtait un max avec le grand Bernard,
un zeste vaniteux, que nous n’apprécions guère Hervé et moi
et l’avions rejeté en queue de classement des gens les moins
sympathiques. D’autres tels Bat ou Seguin dit Biquette nous
avaient au contraire laissé un excellent souvenir. Ce fut aussi
le cas pour Coucou Barrio, toujours égal à lui-même, et qui
se plaignait déjà de sa vieillesse (49 ans) ! Je ne le revis
plus jusqu’à sa mort en 1969.
Parmi les sommets gravis on peut citer la Tusse de Montarqué,
les Pics Bellocq, Spijeolles, Royo, Perdighero…
Parmi les passages d’escalade notables j’ai noté :
Les Dalles à grattons des croupes glaciaires (V),
Le Dièdre Blanc (V+)
Une Dalle verticale de 20 m (VI)
La Fissure Cassée de 30 m (V-/V)
Au cours du bref séjour, certains ont eu peur d’attraper le scorbut !
Une équipe fut envoyée de toute urgence dans la vallée
pour ramener citrons, oranges et autres fruits et légumes
pour pallier la terrible, funeste et imaginaire épidémie.
Ils rentrèrent épuisés et passèrent le reste de la semaine
à se dorer la pilule au bord du lac, trop froid pour s’y baigner.
Ah le CAF et les Cafistes !
Pour Hervé et moi ce camp ne nous laissa que quelques petits
souvenirs et la frustration de n’avoir pu grimper à notre
guise. Le père fut prudent et il a peut-être eu raison. Dépêcher
des caravanes de secours pour deux écervelés, dont le fils du
guide, qui auraient bivouaqué tranquillement dans l’une des parois
du massif (qu’ils connaissaient mal), cela fait mauvais genre.
Mieux vaut éviter. D’autant que mon futur paternel s’était
perdu à l’issue d’une ascension au Quaïrat, bivouaqua et rentra
tard le lendemain (voir pbase thirsties).
Christine et Bernard ont continué à se voir, à baiser comme
des castors et se marièrent le 29 septembre 1962. Bruno naquit
le 14 Mars 1963 à El Patio (Pau).


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