photo sharing and upload picture albums photo forums search pictures popular photos photography help login
Type your message and click Add Comment
It is best to login or register first but you may post as a guest.
Enter an optional name and contact email address. Name
Name Email
help private comment
Jean M. Ollivier | all galleries >> SEVENTIES >> Amis des Seventies > Bunny, d'où viens-tu ?
previous | next
jmo

Bunny, d'où viens-tu ?

Photo : 29 septembre 1979

20 ans plus tard, l'opinion (perspicace) de Bunny sur l'alpinisme :

Notre liberté fondamentale est une liberté de mouvement, celle d’aller et venir dans tous les lieux, y compris les plus escarpés.
La montagne doit rester une terre inconnue pour celui qui a envie de s’y perdre.
L’alpinisme est un choix de vie, pas une obligation.
Une paroi est une prison où tu entres volontairement en faisant le pari de trouver la clé pour t’évader.
Qu’il n’y ait plus de terres inconnues est frustrant et castrateur. La plupart des gens n’en n’ont pas besoin, c’est vrai… L’alpinisme correspond au besoin d’une minorité, qui, si elle n’avait pas cet os à ronger, ne serait pas en position d’équilibre dans la société.
Il est important de se rapprocher de ses rêves.
Le risque, masqué par le rêve, se vend bien.
Ce qui m’inquiète, c’est qu’on a une vision de plus en plus citadine de la nature. Tout est fragile, tout doit être protégé, conservé en l’état. A écouter certains on finirait dans un jardin botanique… On sent une peur où l’homme apparaît comme un intrus dans la nature. Certains y vont si peu qu’ils n’ont plus le ton juste.

"Bunny, citoyen alpiniste"
Alpinisme et Randonnée, n° 222, juin 2000
Interview de Mapie Courtois

D:où vient ce surnom de Bunny ?
Samedi 17 Février 1973 – Sesto Nord : où nous faisons la connaissance de Bunny (17 ans)
Cordée : François-Jean
Passe encore de glandouiller dans les petites parois mais que faire si nous nous trouvons un jour dans une grande paroi, pendus comme une araignée à son fil ?. Mais le nœud de Prussik bien sûr ! Sauf que nous n’avons jamais utilisé ce type de noeud. Il serait temps de nous y mettre. Les Faces Nord et leurs dévers impressionnants sont parfaites pour tester la remontée sur prussik. Nous plaçons donc une corde au sommet et nous efforçons de la remonter sur 30 mètres à l’aide du prussik. Nous constatons que la progression est laborieuse, les manœuvres sont longues, le nœud ayant tendance à se bloquer… ou à glisser.
Sur ces entrefaites, à nuit tombante, émerge de la cheminée d’accès au Jardin Suspendu un être en chemise (il gèle) chargé d’un gros sac et l’air très jeune. Il nous déclare qu’il est à la recherche de copains qui lui ont donné rendez-vous dans le secteur pour faire de la spéléo. Guidé par nos voix il a abouti ici. Sympa, ouvert et bavard il s’intéresse à nos activités insolites en ce lieu improbable à pareille heure et en cette saison. Nous lui expliquons que nous nous entraînons à la remontée d’une corde fixe sur prussik. Au lieu de se gausser de notre méthode préhistorique (pensez donc des vieux de 30 ans et un jeune de 17 ans ne vivent pas sur la même planète – du moins le croit-on), il sort tranquillement de son énorme sac des bloqueurs Petzl, utilisés depuis « longtemps » par les spéléos. Révélation ! Merci merci, mais merci qui ? Nous ne nous sommes pas présentés et avant que cela ne soit fait le porteur de bonnes nouvelles technologiques avait disparu dans l’obscurité des buis à la recherche aléatoire de ses copains.
Au début, lorsque nous évoquions, François et moi, ce sympathique jeune homme sorti de nulle part et reparti dans l’anonymat quelque part dans la nuit, nous l’identifions par le sobriquet de Dent Cassée, l’une de ses caractéristiques. Mais peu satisfaits de ce nom quelque peu trivial et charmés par cette bouille qui nous évoquait les bandes dessinées de notre jeunesse, nous optâmes d’un commun accord pour Bunny, rapport à ses grandes oreilles, autre caractéristique. Il était devenu notre référence en matière de matériel de spéléo, les bloqueurs Petzl en priorité, bloqueurs que nous nous sommes procurés toutes affaires cessantes. Nous évoquions Bunny de temps à autre, ne pensant jamais le revoir, son activité d’alors étant par trop différente de la nôtre …
Les choses suivant leur cours nous ne nous soucions plus de Bunny jusqu’au jour où nous l’aperçûmes, le 17 septembre de la même année, assis sur un bloc du pierrier en train de nous regarder grimper François et moi. Nous ne l’avons pas invité à nous suivre, pensant que ses préoccupations étaient plutôt d’ordre spéléologique. Quelle erreur ! Jusqu’au jour où, alors que nous pénétrions, François et moi, dans le saint des saints de Sestograd City pour une partie de grimpe, nous aperçûmes, accroché à une paroi du Turon (voie du Soleil), notre Bunny occupé à gérer une collective de grimpeurs débutants jacassant à qui mieux mieux. Une bonne surprise, il avait quitté la spéléo, manifestement. Et tout naturellement, sans trop réfléchir, nous le hélâmes : « Hello Bunny ! ». Un grand silence se fit alors parmi la petite troupe, chacun regardant l’autre d’un air interrogatif. Et tout d’un coup toute la troupe partit d’un énorme éclat de rire. Leur ressenti inconscient s’ouvrait à une réalité évidente. Ils avaient compris. De ce jour Rainier Munsch est devenu le Bunny qui traversa le firmament autant pyrénéen que pyrénéiste. Jusqu’à ce jour funeste du 30 juillet 2006, où il perdit la vie à 50 ans sur le Penemedaa, en compagnie d’un client, Thierry Aubert. Lors de ses obsèques, en Ariège, et des témoignages d’amitié et de reconnaissance qui n’ont pas arrêté, il ne fut question que de Bunny. Comment aurions-nous pu penser, François et moi, que ce « petit nom » dont nous l’avions affublé gentiment le suivrait toute sa vie et au-delà…

hide exif
Full EXIF Info
Date/Time26-Oct-2013 12:49:17
Make
Model
Flash UsedNo
Focal Length
Exposure Time
Aperture
ISO Equivalent
Exposure Bias
White Balance
Metering Mode
JPEG Quality
Exposure Program
Focus Distance

other sizes: small medium large original auto
comment | share