photo sharing and upload picture albums photo forums search pictures popular photos photography help login
Jean M. Ollivier | all galleries >> Scraps et souvenirs >> Secret pin's >> Dans le secret des Ollivier >> Compilé des meilleurs écrits et récits >> 12_montagne > 1961 : Sur l'arête de Peyreget avec Hervé
previous | next
27-MARS-1961 Selfie

1961 : Sur l'arête de Peyreget avec Hervé

1037 Ossau

Dimanche, Lundi, Mardi, 26, 27 et 28 Mars 1961 – Ossau, hivernale à l’arête de Peyreget .
Equipe : Hervé, François, Daniel Sayous, Jean. Véhicules : 2CV (Mr. Et Mme Butel), Vélomoteurs (François et Sayous). Trajet : Pau ou Assat au Pont de Camps.

Pour que le plaisir soit complet il faut un peu d’improvisation, mais pas trop.
Ce n’est pas sans mal que nous nous retrouvons tous les quatre au Caillou de Soques [en fait c’est le Pont de Camps]. Que de complications !
Il fallut deux voyages en 2CV accomplis par le père d’Hervé pour tout amener à pied d’œuvre. Après une dînette sur l’herbe avec Monsieur et Madame Butel, Daniel Sayous et François Fougère nous rejoignent en Mobylette. Le temps de les « cracher » (dixit Daniel Sayous), de faire une photo du groupe avec mon Zeiss Ikon préhistorique et nous démarrons enfin, lourdement chargés, par un sentier difficile. A la première pente de neige Sayous prend peur et renonce sous nos quolibets. Au fond, bon débarras….
Afin de rendre mes vieilles peaux de phoque plus efficaces je les sangles de ficelles. Hervé et François mettent un temps inouï à progresser. Nous arrivons à 18 h au col herbeux qui permet d’atteindre le val de Pombie. Photo de l’événement. La nuit tombe rapidement et nous remontons le val au clair de Lune. Crevé Fougère abandonne ses skis. Le dernier ressaut avant le refuge de Pombie est bien long… Les mamelons de Pombie, blancs et diffus à la clarté lunaire sont vraiment splendides. Tout est d’un calme tranquille, coupé de temps en temps par le bruit d’une pierre qui dévale une paroi de l’Ossau, l’Ossau dont la masse commence à nous dominer de plus en plus à mesure que nous approchons. Enfin le refuge… malheur il est plein. Hervé veut reste là mais, vue l’heure (22h30) je l’oblige à intégrer le petit appentis accolé au refuge. Nous pouvons ainsi préparer tranquillement la nourriture et la manger, ce qui nous conduit à 1h du matin. Ensuite nous cherchons le sommeil jusqu’à 3h du matin. Le réveil que nous avions prudemment emporté nous sort d’un début de sommeil à 4h. Notre objectif est le Petit Pic d’Ossau par l’arête de Peyreget.
Hervé trainaille tant et plus et nous ne partons qu’à 5h1/2. Crampons aux pieds, skis sur l’épaule nous montons vers le col de Peyreget, laissant François au refuge. Nous avons démarré par nuit noire, le jour se lève lentement à mesure que nous montons. On se croirait au centre d’un cratère lunaire. Un crampon d’Hervé se casse lorsque nous parvenons sur le col. Réparation, perte de temps.
Lorsque nous démarrons le soleil atteint déjà les cimes qui rougeoient, il couvre d’or le dôme du Pic de Peyreget, zébré de nombreuses traces de ski. Sur l’horizon espagnol, au sud, les couleurs virent du violet à l’indigo, puis de l’indigo au rose. Et enfin toutes les montagnes s’éclairent à leur tour. Que de beautés en cet univers ! Vive la neige !
Au-dessus du col la première pente se redresse vers le haut et nous faisons connaissance avec le cramponnage. La neige est granuleuse et ne nous inspire pas vraiment confiance. Suivent quelques rochers, puis à nouveau une pente de neige courte mais très raide. Nous préférons passer par la rimaye. Nous émergeons sur une arête de neige inondée de lumière. Photo. Nous descendons ensuite un couloir et traversons ensuite des pentes de neige fort raides. Nous avons confiance car cela se termine assez bien dans le bas (sic !). Nous taillons la plupart de nos marches et prises de main. La neige est friable et le travail n’est pas trop dur. Puis nous remontons vers la crête en empruntant des zones rocheuses sèches, entrecoupées de bandes de neige quelquefois assez raides. Nous évitons l’une d’elle en passant sous le névé dans une sorte de tunnel ménagé par la rimaye. C’est plus sûr !
Nous apercevons alors deux gars qui parviennent au couloir précédant les pentes de neige fort raides. Ils n’ont pas l’air d’aller vite et s’assurent dans le couloir que nous avons descendu en courant.
Pendant ce temps une pente raide nous conduit à une petite brèche. La crête est très aigüe et, de l’autre côté cela plonge encore plus raide vers un couloir encaissé. C’es l’endroit que nous choisissons pour nous encorder. [Un an ½ auparavant, une éternité pour nous, en août 1959, alors que nous déambulions sur cette arête de Peyreget, Hervé avait dérapé sur un névé. Un rocher(«Hervé a eu de la chance, une fois de plus.]
Après un passage de rochers croulants et une nouvelle pente de neige assez raide nous parvenons sur une arête de neige longue et fine, partie médiane et la plus belle de l’arête de Peyreget. La vue qui nous est offerte est magnifique : les Flammes de Pierre, le cône terminal du Petit Pic, les pentes de neige effroyablement raides qui montent à l’altière Pointe d’Aragon, ainsi que celles qui rejoignent la Pointe de France par le Cirque Sud. Que du beau !
Il est déjà 11h. En toute objectivité nous devrions redescendre afin de profiter de la neige dure et stable. Nous en sommes conscients, mais ne pas gravir le Petit Pic qui semble à portée de main… ça jamais ! Une fois de plus nous sommes prêts à faire toutes les conneries.
Nous arrivons rapidement aux abords de la cheminée du Petit Pic, l’unique passage d’escalade de l’arête de Peyreget.. C’est l’endroit et le moment choisis pour que cet enflé (sic) d’Hervé perde le crampon qu’il avait bricolé au col de Peyreget. L’ustensile s’arrête 15 mètres plus bas. Il va le chercher, et lorsqu’il remonte je vois son piolet s’envoler et se planter dans un névé 30 mètres plus bas. Encore heureux qu’il ne soit pas allé plus loin ! Inutile de dire que je suis furieux.
Pour parvenir à la base de la cheminée je dois descendre une petite pente très raide de neige pourrie (déjà ! et voilà un signal). Je plante un piton de relais. La cheminée, sèche, n’est pas très commode à grimper avec les crampons aux pieds. La cordée suivante se rapproche. Nous parvenons au sommet, via un dernier couloir, alors qu’elle attaque la cheminée.
Une mer de nuages mijote dans la vallée. Nous cassons la croûte en attendant les autres qui mettent pas mal de temps pour nous rejoindre. Nous pensions voir arriver une cordée de choc, des types sérieux et expérimentés et nous voyons débarquer deux morpions sans piolet ni crampons et dont l’un d’eux n’a jamais mis les pieds en montagne, c’est son premier sommet ! L’autre a l’air plus calé, mais c’est un casse-gueule, voire une grande gueule, qui étale aussitôt sa liste de courses, devient bavard sur l’arête Nord du Mönch, « sa » course dans l’Oberland bernois, en Suisse, avec un coéquipier dont l’ambition était de gravir en hiver la face Nord de l’Eiger. Rien que ça. Nous nous sentons rapetisser à vue d’œil, nous les vainqueurs en conditions hivernales de l’arête de Peyreget…
Au fait nous apprenons qu’ils sont Nantais et arrivés en stop, dans l’attente d’une quinzaine de copains qui doivent débarquer jeudi prochain. Celui du Mönch s’appelle Christian Boiseaux et porte des lunettes. Et l’autre, aux yeux de chat, lent et sûr, s’appelle Jean-François.
Je commence à m’inquiéter pour la descente. Je sens que cette arête de Peyreget va m’avoir une fois de plus [Je n’ai pas mémoire des fois précédentes]. Elle est compliquée et longue à descendre, surtout si nous restons en compagnie de ces deux inconscients non équipés. Je propose alors d’essayer de rejoindre le couloir de la Fourche. C’est un itinéraire direct. Un ou deux rappels sont nécessaires. Ce plan a le mérite d’être clair.
Mais nous commettons l’erreur de redescendre la cheminée empruntée à la montée, ce qui nous éloigne de la Fourche et rend son accès difficile [il aurait fallu partir directement du sommet vers la Fourche comme on le fait en été]. Rappel donc, sur piton et anneaux. La suite plonge dans l’ombre sur des rochers verglacés. Un vrai frigo, genre toboggan de la mort.
Christian évolue dangereusement en solo avec l’un de nos piolets mais sans crampons, nous prenons en charge Jean-François, qui n’a pas de crampons non plus et nous ne disposons que d’un piolet pour trois. Nous perdons du temps à essayer de rejoindre le couloir de la Fourche et finalement renonçons, terrifiés par des névés suspendus et instables, des roches déclives, du verglas traître et le … (illisible). Nous remontons sur l’arête qui nous semble plus accueillante sous le soleil, bientôt couchant néanmoins.
Christian et Jean-François reconstituent la cordée et conservent le piolet. Nous essayons d’aller le plus vite possible… jusqu’à ce que je m’engouffre dans un trou sur un névé attaqué par le soleil durant la journée. Je m’écorche le nez et manque de perdre le piolet. A partir de là nous évitons au maximum la neige et circulons sur les rochers. Ce qui nous ramène sur le fil de l’arête. Il est 18h et Fougère nous aperçoit depuis le refuge nous dira-t-il plus tard.
Les difficultés ne sont pas terminées loin de là. Croyant que cela nous fera aller plus vite nous repérons un couloir qui semble rejoindre les pentes de neige inférieures. Il est très raide, ce qui nous fait perdre du temps, et il se termine dans le vide. Le soleil se couche alors que nous faisons ce constat. Nous ne savons pas ce que fait l’autre cordée. La nuit s’installe rapidement. Il nous reste à remonter rapidement sur la crête. Nous l’atteignons au niveau d’une brèche battue par un vent glacial et constatons que le couloir de sortie, emprunté le matin à la montée est encore loin. Il fait si froid que les gants se collent instantanément aux parties métalliques. Les difficultés s’accroissent avec l’obscurité. Hervé est très lent, le moral baisse. Nous n’arrivons plus à nous orienter dans une sorte de labyrinthe de roches plus ou moins verglacées et de neige dure. Cela sent le bivouac pour des raisons de sécurité. Dans un premier temps Hervé ne veut rien entendre. Mais quelques dérapages plus tard le rendent plus conciliant et il se ravise. Et calmement nous nous installons sur une plate-forme assez large. Afin de nous protéger du vent nous montons un petit mur avec des blocs de neige dure.
A 22h30 signaux lumineux et appels depuis le refuge. Cela semble provenir du paternel avec lequel une course de neige avait été prévue. Nous répondons. Ainsi que l’autre cordée, qui semble loin. Nous pensons qu’ils vont rentrer et nous pestons contre eux.
La nuit est froide, ça caille. Et j’ai faim. Je passe une bonne partie du temps à tourner en rond et à taper du pied par terre. Malgré cela le froid nous pénètre. Au cours de la nuit il nous semble entendre des voix portées par bribes par le vent, provenant d’au-dessous de nous. Un caillou tombe. Nous apprendrons au matin que la seconde cordée a été obligée de s’arrêter à cause de la neige durcie. Sans crampons ils ne pouvaient plus progresser.
Vers 3 h du matin j’ai envie de reprendre la descente. Aux derniers rayons de lune cela a l’air faisable. Mais la lune se cache, et avec cet Hervé qui se traîne… nous attendons le lever du soleil. Lequel est radieux, magnifique. L’astre du jour monte entre le Palas et le Balaïtous et éclaire le ventre de longs nuages en forme de poissons. Leurs teintes deviennent éclatantes et gagnent en intensité de minute en minute.
Le temps de réagir et de nous réchauffer un peu et le pater est déjà sur la brèche. Hervé le confond un instant avec cet idiot de Christian. Et rapidement, sans autres difficultés nous quittons l’arête et gagnons le refuge. Le vent du Nord de la nuit a dissipé tous les nuages.
Je suis mort. Hervé trouve encore le moyen d’aller faire un tour à ski sur un mamelon voisin avec papa et Fougère. Quant à moi j’en ai marre d’ici et ne songe qu’à partir, au grand étonnement d’Hervé et de François. A 17 h nous atteignons la voiture…
C’en est fini d’une aventure que j’aurais voulu exaltante.
Prétexte ou réalité objective et contrairement à Hervé qui est très décontracté côté études j’ai beaucoup investi cette année dans la préparation de cette sorte de propé qu’est MPC (Maths-Physique-Chimie) et compte bien réussir l’examen qui me permettra d’accéder aux certificats (UV aujourd’hui) des études supérieures. J’ai de sérieuses révisions à faire en cette période des vacances de Pâques. Je ne veux pas tout rater, et la montagne et les études. Surtout après avoir mis trois ans pour obtenir les deux bacs et gâché toutes les grandes vacances de cette période à étudier comme un forcené pour réussir les épreuves de septembre.

Page 93 du carnet

Mardi, Mercredi et jeudi 28 au 30 Mars 1961- Carnets d’Hervé et François
Si pour moi l’aventure ne fut pas exaltante, et que je repartais inexplicablement écœuré [ce qui peut s’expliquer, voir plus haut], il en fut tout autrement pour ceux qui sont restés là-haut.
Je n’étais pas parti depuis ½ heure que François, dans un élan sublime, manqua de se noyer dans le lac de Pombie, skis au pied !
Pendant ce temps Hervé et Christian le Nantais avaient trouvé ce qu’ils feraient le lendemain : rien de moins que la Sud-Est de la Pointe Jean-Santé, voie prestigieuse qui nous faisait rêver et ouverte en 1953 (le 8 mai) par Jean Ravier (20 ans à l’époque) et André Armengaud.
J’étais en train de bosser mes matières de MPC quand Hervé surgit sur le balcon de ma chambre le 31 mars après-midi pour me conter ses aventures (à ce moment-là j’ignorais tout). Quand j’ai entendu « Sud-Est » mon esprit s’est aussitôt envolé vers cette face mythique, loin de mes livres de classe, et je me suis mis à rêver en écoutant son histoire incroyable. Car en de tels moments quel crédit faut-il accorder à ces études ingrates que je poursuis, qui me clouent au sol et me transforment en gagne-petit au quotidien alors que de flamboyantes et exaltantes aventures sont à portée de main. Cruel dilemme. Il ne faut pas lâcher la proie pour l’ombre dit-on. Elle est loin la proie.
Mais revenons à l’aventure d’Hervé. Exalté par son exploit mais frémissant à contretemps par les risques encourus j’ai trouvé risqué d’accepter si vite les propositions d’un illustre inconnu qui n’avait pas fait preuve d’un bien grand talent à Peyreget [Plus tard à Chamonix Hervé a failli laisser sa peau – en tout cas ses dents – lors d’une course de glace avec des inconnus, des parisiens, rencontrés dans la rue].
Donc, tope là, demain 29 mars à 5 heures. Et les voilà partis pour attaquer cette grande voie. Cette fois le bivouac est prévu, ils emportent donc matériel et nourriture en conséquence [dans ce cas on est sûr du bivouac à cause du poids]. Il est convenu qu’Hervé passe en tête pour tout ce qui est IV et V [combien de voies en tête à Arudy depuis qu’il grimpe ?]. Christian le Nantais se réserve les passages-clés. Il compte renforcer son dossier de candidature à l’Aspi de Chamonix (ENSA) et cette course lui fournira 300 points de plus. Démarche vénale donc. SE = points, peu importe la belle ou laide Sud-Est.
Du point d’attaque à la fameuse « dalle de VI » qui marque le point de départ réel de la SE Hervé est donc en tête, et, de son aveu même, ne frôle le vol qu’une seule fois [il faut savoir que dans ces premières longueurs on ne s’assure pas. Un vol est donc fatal].
Il laisse la place à Christian pour grimper la « dalle de VI ». et en second ne trouve pas la dalle trop dure [V en chaussons aujourd’hui]. Régulièrement Christian redescend un passage pour consulter le topo sur le guide et méditer sur la description. Tout cela fait perdre du temps. L’artif alterne avec le libre [en bon style il n’y a pas d’artif]. En privilégiant l’artif il leur arrive de suivre une succession de pitons qui se termine par un piton couronné d’un anneau de rappel. Fausse voie. [Peut-être l’amorce de la SE Directe que les Ravier ouvriront en 1964]. Pendant ce temps la nuit tombe, d’un coup alors qu’ils sont engagés sur des dalles difficiles. En pleine nuit, à tâtons, Hervé a du mal à rejoindre son leader qui l’a averti que l’assurage sur piton branlant ne valait rien et qu’il ne doit pas compte dessus. Ambiance. Hervé finit par se retrouver en perte de vitesse sur la bordure d’une dalle lisse qui plonge dans le vide. Il a alors, selon ses dires, la plus grande peur de sa vie. Dans un sursaut désespéré |style Malarode, voir plus haut], il se met à l’abri.
Le bivouac, le second en quatre jours, est relativement confortable et chaud. Bien arrimé à des pitons Hervé est assis au bord du vide. Il finit par être perclus de « fourmis ».
Le lendemain ils quittent l’itinéraire classique de la SE pour emprunter l’immense cheminée terminale de l’Eperon Est de la Pointe Jean-Santé, bourrée de neige et de glace qu’ils n’avaient pu voir avant de s’y engager. L’escalade s’avère plus longue que prévue. Ils crèvent de soif, il y a longtemps que les deux litres d’eau emportées pour la course ont été bues. Le Nantais est crevé et Hervé bien près de l’être. Ils arrivent enfin au Pentagone aux environs de midi.
Cet idiot de Christian veut absolument descendre par le couloir Pombie-Peyreget au lieu de descendre tranquillement la voie des vires. Ce qui oblige Hervé, sans piolet ni crampons, armé de son seul petit marteau-piolet, à traverser ce qui l’été est une « vire-à-bicyclette » et qui est devenue du fait de la neige accumulée une fameuse vire au vol vertigineuse. Heureusement il retrouve les traces laissées par l’équipe Soubis-Ravier-Puiseux lors de leur traversée des quatre pointes les 18 et 19 février dernier. Il progresse jusqu’à être à bout de corde et ne trouve rien pour assurer la cordée. L’endroit est sinistre et l’épouvante : il fait sombre, tout est couvert de glace verte ou noire qui plonge à la verticale vers le sinistre gouffre du couloir Pombie-Suzon. Il se rend compte, qu’équipés comme ils sont ils ne pourront affronter les difficultés qui restent à venir pour atteindre la brèche Jean-Santé, porte de la descente par le couloir Pombie-Peyreget. Il décide donc de faire marche arrière et d’emprunter la Voie des Vires. Quel temps perdu !
C’est dans le cirage qu’ils parcourent cette voie qu’Hervé connaît bien. Le névé de base étant très raide Hervé exige avec autorité la pose d’un rappel, nonobstant les ricanements du Nantais. A 16 heures ils sont au refuge. Mais les problèmes ne sont pas terminés.
Il était convenu que le père d’Hervé vienne le prendre au Caillou de Soques avant midi ! [Hervé sachant ça n’aurait jamais dû envisager un bivouac. Mais c’est Hervé.]Fougère, selon les instructions, est parti le matin même, sans attendre Hervé. La veille il avait suivi la progression de la cordée dans la Sud-Est aux jumelles.
Hervé plie ses affaires, embarque tout et fonce au Caillou de Soques où il arrive à 17h30. Bien entendu il n’y a personne pour l’attendre. Il marche comme un automate jusqu’au lac de Fabrèges. Là, des employés EDF le prennent en stop dans une 2CV et le descendent à Laruns. Il y entre en conversation avec le célèbre Caza et rencontre le grimpeur Bonvalot. Après pas mal de palabres il peut laisser ses skis chez Cauhapé (un commerçant) et rentre à Pau en stop. Il est déposé place Gramont. Il rejoint la maison familiale à pied. Il est 21h30. Une grosse envie de dormir s’abat sur lui..

Addendum : Les 1er et 2 Avril 1961, soit Dimanche et Lundi de Pâques, François Foufou trouve le moyen de retourner à Pombie avec des cousins et son copain Patrick. Voilà un mordu de plus.


other sizes: small medium large original auto
comment | share