Mercredi 28 Septembre 1966 – Emménagement dans le studio du 11 Avenue des Maronniers à Pau.
Chantal, Jean
Dyna et camion des cousins Guérin qui nous ont bien aidés, surtout pour monter le piano au 7ème !.
Il faut quitter le grand appartement de la rue Bayard
qui est mis en vente. Mais où aller ?
Liberté et paradoxe. D’un côté, la mère de Chantal, qui a
viré sans ménagement son fils unique Daniel, habite un
immense appartement rue Bayard en rez-de-chaussée et va
bientôt le troquer contre une maison toute neuve achetée
avec l’héritage de la tante décédée, héritage comprenant
l’appartement de la rue Bayard que nous avons donc habité
provisoirement.
De l’autre, El Patio, immense et vide.
Et entre ces centaines de m2 disponibles, deux sdf,
provisoires certes, mais sdf, obligés d’éplucher les petites
annonces afin de trouver un logement qui pourrait correspondre
à ses futures maigres ressources. Chantal est experte en petites
annonces et nous voilà bientôt à courir la ville et ses environs
pour visiter ce que le marché de l’immobilier peut nous offrir. Et
déjà nous sommes dans l’homérique, mais un homérique inversé. Nous
découvrons avec effroi que les marchands de sommeil ne sortent pas
des contes des mille et une nuit. Ils existent bel et bien et les
scrupules ne les étouffent pas. Nous sommes confrontés à des
horreurs et le découragement nous gagne. Non, nous n’irons pas
habiter dans une cave sans fenêtres, humide et puante. Ni par
ailleurs une simple villa, ni un bel appartement au 10ème étage.
Ce vieux château peut-être, qu’il faut restaure et rénover ? Cet
ancien relais de Saint Jacques de Compostelle aux quatre immenses
cuisines et mis en valeur par une immense allée avec double rangée
de platanes séculaires ? On peut toujours rêver, mais que faire ?
Heureusement Mam n’est pas loin. Elle aussi est en situation
précaire et comprend les affres qui sont les nôtres. Elle a trouvé
un plan pour nous.