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1964 jmo

Golottage au Refuge par Anfoy. Voie du Coiffeur

Dimanche 16 Avril 1961–Escalade à Sesto, Journée des grimpeurs-visiteurs dont Demiguel le coiffeur

Arudy I (dont Sesto) est redevenu un filon depuis le défrichage du second panneau (qui deviendra le groupe du Refuge).
Ce devait être aujourd’hui LA journée d’Arudy. Devaient venir un Anglais, lecteur au lycée Louis Barthou de la classe de Pedro, un grand blond de type allemand, Leire, entrevu au CAF de Pau, qui était déjà venu samedi avec un camarade, Foufou et un camarade, Hervé et son ami le coiffeur, André Demiguel, très sympa et réservé en l’occurrence, avec l’intérêt capital de posséder une 4CV capable de prendre 3 personnes.
Malgré cette promesse d’affluence seuls restent en lice, pour des raisons diverses, Hervé, le coiffeur et moi-même. Foufou nous rejoindra vers 17 h après quelques péripéties. Nous avions attendu en vain l’English au pont sur le gave que l’on emprunte en venant de Pau, le temps d’apprendre qu’un pêcheur venait de se noyer dans le gave.
Nous nous rapprochons de la falaise défrichée par le feu dimanche dernier et choisissons un itinéraire à ouvrir. L’attaque est très poussiéreuse et quelque peu croulante. Relais sur une petite plate-forme déclive que je dois quitter pour laisser la place au troisième et m’installer plus haut après avoir franchi un surplomb style IV. Je suis entouré de surplombs sauf sur la gauche. André commence à s’inquiéter dans le surplomb pour me rejoindre ; Le côté gauche du surplomb-cheminée est curieusement surmonté d’un bloc coincé pointu. Ce bloc est instable et je le fais sauter. Hervé veut grimper le dièdre [lequel ?] et n’y parvient pas. Je tente et passe. Quelle difficulté ? En s’y prenant bien ce n’est pas excessivement dur. Mais j’étais assuré du haut. V+ sans doute.
La voie se termine dans la broussaille. Pour l’éviter j’effectue une élégante traversée à droite, aidé de trois pitons. C’est assez délicat et André y sue sang et eau. Cette escalade se termine par une dalle et un petit surplomb ; je passe le tout assuré par deux pitons, mes souliers dérapant sur un rocher glissant. Difficulté de l’ordre du IV+. André en bave une fois de plus pour franchir l’obstacle.
Tout cela mérite un bon repas. Pour la suite nous choisissons de grimper la Verte, qu’Hervé doit faire en tête pour la première fois, et pour initier André aux joies de la plus belle voie du groupe. Tout se passe très bien, du moins pour Hervé et moi, car André en bave plus que jamais et atteint là les limites de ses possibilités en escalade. Après ça il en a marre et ne veut plus rien faire d’autre.
Hervé et moi avons envie de faire une visite à la grande Dalle de la Pointe Centrale. Un rappel nous mène à sa base. Et là nous nous dégonflons pour la grimper, c’est très aérien et compact. Non vraiment, ce n’est pas le jour. Nous rejoignons la base en rappel.
Je me promets d’y revenir pour couper les buis qui l’encombrent et trouver quelques cadors pour en tenter l’escalade.
Fou-fou qui vient d’arriver parcourt la Z dans tous les sens. Pour clôturer la journée nous voulons bien, Hervé et moi, faire faire quelque chose à ce brave Foufou. Pourquoi pas la Dalle intégrale, départ Verte ordinaire et traversée à la base ? [j’avoue qu’aujourd’hui en 2020 j’ai du mal à m’y retrouver].
Go ! Tout va bien jusqu’à la Dalle [Dalle du Myrmidon]. Hervé, qui est en tête, perd du temps dans le surplomb de sortie de la Dalle. Il s’y reprend à plusieurs reprises et finit par demander mon aide [lui ? le vainqueur de la Sud-Est ? voilà qui valorise nos « petits » rochers d’Arudy !]. ça presse la nuit tombe. Il me fait venir sur un piton plus que douteux (on l’enlèvera à la main !). Une fois près de lui je plante un second piton et il passe. J’hésite moi aussi dans le surplomb car, à tâtons, je ne trouve pas la prise ad hoc. Quant à Foufou qui suit, il se demande comment nous avons fait. Mais quand on connaît son sens de l’humour…
Il est huit heures passées, il fait noir. Nous descendons la caillasse le plus vite possible. Heureusement que nous rentrons en voiture, merci André Demiguel, le coiffeur. [Il ne reviendra plus. 55 ou 56 ans plus tard au cours d’une rencontre avec Renée Butel il lui racontera dans le détail les péripéties de cette journée qui l’avait énormément marqué. Hervé et moi ne nous rendions pas compte de l’implication psychologique des débutants. Nous pensions naïvement qu’ils étaient comme nous, aussi fous et motivés que nous…]


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