Sur un descendeur de notre fabrication

Dimanche 13 Mars 1960
Equipe Hervé-Jean. Véhicules : vélos. Trajet : Pau-Arudy et retour.
Repérage
Défrichage
Virgule
Tentative fissure du Bloc Coincé
Voie du Toit
Lever 5h du matin. Misère il pleut. A 6h1/4 je peux quand même partir,
car le temps s’est remis au beau. J’arrive à Arudy à 7h1/2. A 8h je
commence à m’activer sur les lieux de l’escalade.
Je commence par arracher le grand lierre à moitié calciné et à couper
des buis gênants. Suit une phase d’exploration vers la partie droite
(nord) du rocher d’escalade où se trouvent de bons terrains
d’entraînement au libre, puis vers la gauche du rocher (sud) et au
-delà, fais un peu d’escalade, découvre des coins pas mal et parviens
au sommet de la zone sur des rochers réduits en dentelle par l’érosion.
J’ai un bon point de vue sur les rochers d’escalade [Sesto] qui, d’ici,
ont belle allure.
Mais pas encore d’Herr Wick à l’horizon. A travers la verdure je rejoins
la caillasse et siffle. Herr Wick, qui vient de pénétrer dans le vallon,
me répond et nous nous retrouvons bientôt. Il a dormi une heure de trop.
Nous essayons de trouver un endroit pour la cabane [mais que fait Vincent
?], puis nous allons manger.
Après quoi nous allons faire de l’escalade. Le bloc branlant de la Virgule
[c’est la première fois que cette voie est mentionnée mais d’après le
récit elle semble avoir été gravie, voir le croquis fin de note p. 28
du carnet], tiré par Butel au moyen d’une corde, ne veut pas céder. Moi j
e n’ose pas m’en servir. Ce serait beaucoup plus facile s’il tenait bien.
Aussi je vais essayer la fissure oblique voisine. Après quelques mètres
de libre intéressants je suis obligé de mettre un petit piton de progression
et un double coin de bois. A la sortie un maudit arbre sans feuilles m’en
fait baver les horreurs et je dois le couper à la main, branche par branche.
La sortie est assez en l’air mais s’effectue bien et je me retrouve sur
une petite vire ma foi assez confortable, juste sous le relais de la voie
du Toit.
Ensuite Hervé passe en tête le Toit, avec deux pitons (déjà en place) et
ne s’en sort pas trop mal. De mon côté j’essaie la fissure directe au-dessus
du bloc coincé. A chaque cm gagné Hervé doit me bloquer. Pour finir je suis
obligé de me tirer sur la corde. Le surplombant de ce passage en fait
certainement du VI.
En progressant vers le sommet on élimine quelques buis gênants, dont le damné
buis de la Cheminée Carrée, ainsi que divers buissons de ronces auxquels
on met le feu et l’on sort.
En bas chacun s’active à différentes besognes et nous rentrons tranquillement
à Pau.

Suit un croquis pleine page de la zone comprise entre le dièdre du bloc
coincé et la fissure oblique surplombante, avec la Virgule ( ?) entre
les deux. Il est fait mention de la Z [ce nom sera attribué à une autre voie].