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28 septembre 1960 JMO

Les deux compères au pied de la SE du Grand Pic. Sept 1960 à l'Ossau

Ossau - Pyrenees

Tout ce qu'il ne faut pas faire
Un joyeux condensé de tout ce qui pouvait aller à l'encontre des préceptes et des principes qui m'avaient été patiemment, généreusement et abondamment enseignés pendant des années.
27 au 30 septembre 1960
(Le texte intégral figure à http://www.pbase.com/image/94653973 )

Septembre va s'achever, noyé sous des torrents de pluie, balayé de vents froids qui font neiger sur les montagne, eh oui le mauvais équinoxe est bien là cette année.
Ce n'est pas juste. Voilà 10 jours j'affrontais à Bordeaux les dernières épreuves du bac maths et il y a deux jours je rentrais d'une jolie face Est de l'Ossau par le Doigt de Pombie avec Hervé. Cet apéritif m'avait mis en appétit et je pensais récupérer une partie des vacances perdues pour la montagne pour cause de révisions. Las !
Mon ami Jean-Pierre a lui aussi envie de se dégourdir les bras et les jambes. C'est plutôt un spéléologue, mais il ne dédaigne pas parcourir la montagne, en soulevant à chaque pas tous les cailloux qui passent à sa portée – ce qui n'est pas rien – à la recherche de petites bêtes. A part ça c'est un très agréable et stoïque compagnon. Et il est d'autant plus fréquentable que la récompense de sa réussite au bac est une voiture, une rutilante 4CV ! Quelle aubaine !
Nous choisissons l'Ossau, où tant de choses restent à faire pour nous. Avec la voiture ça va être de tout repos. D'habitude en effet le moyen de locomotion est plutôt le vélo. Ainsi en juin, avec tout le barda sur le porte-bagage, je suis monté à Aneü, en compagnie de mon ami Hervé pour parcourir quelques voies d'escalade dans le massif.

Mardi soir 27 septembre 1960, dans la soirée, nous embarquons deux énormes sacs, l'un tout en hauteur et l'autre tout en largeur, remplis d'une montagne de nourriture et d'affaires diverses, de quoi tenir plusieurs jours et plus s'il le faut.
Nous arrivons au Pourtalet allégrement et sans fatigue, à la nuit. Les CRS et douaniers des Eaux-Chaudes se demandent quels peuvent bien être nos projets. Car la pluie nous accompagne depuis Pau de façon intensive. Un brouillard épais a remplacé la pluie à Aneü. Nous interprétons cela comme un indice très clair de la tendance du temps à aller vers une amélioration.
Boussole d'une main, lampe électrique de l'autre nous attaquons les pentes d'herbe, après avoir failli nous vautrer dans le torrent, fort grossi par les pluies d'automne. Nos sacs volumineux et lourds ne nous facilitent pas la tâche !

NB : en 1960 les contrôles douaniers et de police se faisait à Eaux-Chaudes et le col du Pourtalet était fermé la nuit. Le Parc national n'existait pas. Le balisage et les sentiers étaient réduits à leur plus simple expression. Pas de pont non plus sur le torrent. L'aventure, quoi.

Péniblement, à pas lourds, deux ombres titubantes, dérapant à tout moment sur l'herbe mouillée, grimpent directement la pente qu'elles trouvent bien longue et bien raide. Jean-Pierre ressent comme une fatigue de fin de journée et éprouve le besoin de s'arrêter souvent pour souffler. Au fait quelle heure est-il ?

(Suite à la prochaine image)


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