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Pierre Devianne - 9 août 1962 : départ des Fougère pour Lequeitio. Tristesse d'Olympio

Jeudi 9 Août 1962 – Les Fou-Fou partent en vacance à Lequeitio en
Espagne, côte Cantabrique (Biscaye).
Avant-garde Fougère : Mr. et Mme Fougère, Catherine, Cécile, Philibert,
Edouard, Nicolas, Claire et Odile. Je n’ai pas noté leur moyen de
transport. Ils sont partis quelques jours avant l’arrière-garde.
Arrière-garde : Abbé Pierre Devianne, Marie, Hervé et François.
Véhicules : la 2 CV de l’abbé Pierre, Super-Néocide de Jean.

En deux cargaisons les Fougère gagnent Lequeitio en l’Espagne, au-delà
de St-Sébastien. Le convoi le plus important est déjà parti quand je
retrouve au Foufouland ceux qui seront transportés par l’abbé Pierre.
Evidemment Marie a choisi cette voiture car Hervé est du voyage.
J’aurais pu moi aussi faire partie du voyage, mais les examens ratés
en juin pour cause d’accident m’attendent au virage. Je reste donc à
Pau pour bosser au lieu d’aller me dorer sur les plages espagnoles
encore surveillées par les gardes civils à cette époque pour cause
de bonnes mœurs [Quand on pense qu’aujourd’hui l’Espagne est l’un des
rares pays où se promener nu dans l’espace public n’est pas interdit –
magie du progressisme libérateur].
Je fais tout de même un bout de chemin avec eux puisqu’ils empruntent
la route de Bayonne et passent par Pau et Orthez. Du côté d’Orthez
nous nous perdons, et après avoir dépassé Orthez j’attends au bord
de la route, ne sachant pas s’ils sont devant ou derrière. Ils
finissent par apparaître. Nous passons quelques minutes agréables
ensemble avant de nous quitter. Un lourd sentiment de tristesse me
tombe alors dessus quand je les vois disparaître au bout de la route.
Un peu comme un gosse abandonné qui croit que ses amis, presque ses
parents, ne reviendront jamais.
C’esr dur et indigne du guerrier que je crois être. Car j’ai des
objectifs dans la vie et mon âme ne sera pas au repos tant que je ne
les aurais pas atteints. Je mets le maximum de chances de mon côté
pour y parvenir, quitte à écarter ce qui peut les diminuer. J’ai
cette particularité, inhérente à mon caractère et sans doute à mon
éducation, que je ne lâche pas un projet tant qu’il n’est pas arrivé
à terme. Ma vie future va abonder d’exemples de ce type.
Hervé, aussi insouciant qu’inconscient de mon point de vue, charmeur
et inconstant, s’arme d’un optimisme que j’estime artificiel pour
laisser à la vie le soin de choisir pour lui. C’est la nième fois
qu’il tente le bac sans succès. La cession de septembre peut encore
lui offrir une chance de réussite. Il accompagne Marie qui a tout
fait pour qu’il vienne, il a bien le temps de s’occuper de cet examen
qui ne veut pas de lui, lui qui rêvait – il y a déjà des années – de
se passionner pour l’ethnologie. J’aime Marie, ses yeux bleus faussement
ingénus, ses cheveux blonds et le charme qui émane d’elle. J’ai vite
compris que c’est Hervé et personne d’autre pour elle. Je ne veux pas
parjurer le serment que nous avons faits Hervé et moi à propos des
filles et des femmes. Pour le moment je préfère l’amitié d’Hervé à l’amour
envahissant d’une femme, surtout si cette femme est en quelque sorte
ma sœur, par choix de famille pour moi. Mais quand même ! Un homme est un
homme ! Et mes sentiments profonds pour Marie n’ont jamais changé. Marie,
c’est un creux à l’estomac dès que j’entends son nom, Marie je l’aime
encore. J’ai toujours gardé une photo d’elle dans le bureau où je travaille.
Suis-je bête.
Ecrasé de peine et de remords je retourne à Pau retrouver mes livres
et mes cours de fac…..

Tristesse f'Olympio
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste, Et le jour sera pour moi comme la nuit. Victor Hugo.


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