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18 juillet 1962 jmo

5, 7, 8 juillet 1965 Tour de l'Ossau - Retour aux Pitons de la Fourche

Près du petit pin "Hervé" au col de Mondeils

Photo :La corde Butel-Ollivier en 1962 faisant le tour de
l'Ossau au plus près des parois
Page 126 du Carnet III

Lundi 5 Juillet 1965 – Tour de l’Ossau au plus près.
Chantal-Jean
500cc RGST

Visite des faces Nord de l’Ossau et retour par le col de Peyreget.
D’incertain dans la journée le temps vire au beau dans la soirée.


Page 472 du Carnet II

Mercredi et Jeudi 7 et 8 Juillet 1965 – Retour aux Pitons de la Fourche.
Hervé-Jean
500cc RGST

Nous avions en travers, comme on dit, l’échec de Juin lié à un
manque d’organisation et de moral. Et nous étions curieux d’en
savoir un peu plus. Le succès de la voie ouverte au Sarrières avait
rechargé nos accus. Il nous restait du temps avant les vacances
d’été, il fallait en profiter.
Mercredi 7 Juillet nous montons directement à notre quèbes des
faces Nord et y dormons. Le lendemain nous remontons assez facilement
la portion de paroi déjà gravie.
Vers 15h des nuées inquiétantes ont envahi le ciel et le tonnerre
se fait entendre. Une mer de nuages épaisse s’est formée au pied des
faces Nord. La confrontation entre les deux armées de nuages est imminente.
Le feu des éclairs en haut, le froid glacial des nuées du NW en bas.
Et nous entre les deux ! Il n’en faut pas plus pour nous décider à
quitter les lieux d’un commun accord et au plus vite. Nous n’avions
aucune envie de subir une tempête en étant attachés dans cette paroi
paratonnerre, comme des porte-clés, minuscules fêtus de paille secoués
par d’infernales décharges électriques. L’expérience vécue par les
premiers grimpeurs du Pilier Sud de l’Ossau en Juillet 1959 nous avait
servi de leçon. Il est vrai qu’ils étaient à proximité du sommet,
mais peu importe.
Rappels, récupération de quelques affaires à la quèbes et direction
Pombie où nous passons la nuit dans le refuge, désert. Au mois de
Juillet ! En ces temps-là nous avions pris l’habitude d’être tranquilles
en montagne. Peu ou pas de grimpeurs tout temps frénétiques, point de
randonneurs infatiguables sur la piste du GR10 et encore moins de touristes
-promeneurs désireux de prendre un pot à Pombie. Ah la belle époque qui
n’avait pas encore connu les montagnes d’immondices accumulées à proximité
du refuge et même sur les sommets, et les odeurs fétides qui vont avec !
Il n’y eut pas de tempête. La nuit fut calme dans le refuge et le
lendemain le soleil éclairait à nouveau les parois et leurs lichens
multicolores. Avant de quitter les lieux, lieux d’amour indéfectible
pour nous, nous allâmes déambuler au pied des grandes parois qui nous
réservaient encore bien des mystères à résoudre et qui, déjà, nous
renvoyaient à nos souvenirs.
En d’autres temps nous ne nous serions pas échappés aussi vite.
Cette paroi des Pitons de la Fourche n’était pas pour nous. Pas encore.
Ce n’était pas l’heure. Nous l’avons hélas abandonnée aux prédateurs
sans vergogne, véritables playmobils de la montagne et destructeurs
des nids de choucas. Casseurs de rêve aussi. Nous ne sommes jamais
retourné dans ce Pilier de l’Embarradère, comme il sied de le nommer
aujourd’hui.
Sept ans plus tard, en 1972, je gravissais avec Chantal la face NW
des Pitons de la Fourche, escalade ridiculisée par les grimpeurs branchés
modernes mais pourtant bien plus belle que le gouffre à pitons que nous
avions ambitionné de gravir suite à un délire de pointillés inachevés.
Créer une belle classique est bien plus subtil que suivre un pointillé
fictif sur une photographie.
Les Ravier, auxquels rien n’échappe, avaient déjà pensé à cette face NW,
rendons-leur cet hommage. Et il est certain, les connaissant, qu’ils
auraient tôt ou tard exploré cette facette originale de l’Ossau.

Juillet 1965 – La lettre d’Anne après sa visite aux Ravier à notre demande.
Ayant appris par je ne sais quel canal que les Ravier avaient
enlevé de haute lutte les piliers de la Fouche, j’ai l’idée de demander
à Annie, qui habite Bordeaux et en accord avec François, d’aller aux
nouvelles auprès des Ravier et de récolter quelques informations. Démarche
innocente en apparence et qui va démontrer combien les Ravier peuvent
être rancuniers.


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