Année 1838
Perrine Joséphine OLIVIER
Perrine Joséphine Olivier (31 Mai 1838 – 11 Novembre 1884)
est mon arrière-grand-mère paternelle. Villipendée, lorsqu’elle
n’était pas oubliée, et en tant que membre à part entière
de la famille, sa mémoire mérite d’être évoquée et réhabilitée.
N’oublions pas que chaque Ollivier possède en lui ou elle
un peu de Perrine au travers d’une part de ses gènes.
Ainsi le veut la nature. On commence à connaître la puissance
de la mémoire génétique.
Lorsque les filles, qui ne meurent pas en bas âge, sont
devenues une charge car n’ayant aucune possiblité de travail
sur place et surtout n’ayant pas trouvé de mari, leur famille
s’en débarrasse et les expédie dans la capitale comme bonnes
à tout faire, cuisinières, nourrices (pour les jeunes mères),
baby sitter etc. chez les bourgeois fortunés. Je pense que
c’est ainsi qu’elles fêtent leur majorité, à 21 ans en ce
temps-là. On a beaucoup parlé des petites bretonnes venues
en tant que bonnes à tout faire dans la capitale, en oubliant
plus ou moins volontairement que beaucoup venaient de Mayenne
ou de départements limitrophes non bretons. Ma famille (branche
Robert Ollivier) s’enorgueillissait du fait qu’elle avait des
ancêtres parisiens et bretons. Tout faux ! Les Froment étaient à
l’origine des paysans de Passy, loin de la gentry parisienne,
l’arrière-grand-père Antoine était tout simplement représentant
en mercerie (il vendait des boutons disait avec mépris ma mère
Maïté) lorsqu’il s’est marié et Perrine était simplement Mayennaise
et de très modeste extraction. Mais il n’y a pas de mal à ça,
de mon point de vue. Les richesses potentielles ne demandent
qu’à s’épanouir au fil des générations si elles y mettent le
prix et si les conditions s’y prêtent (voir la cascade des Pierre
Olivier pendant des siècles, tous restés laboureurs, au même
titre que les bêtes de somme, et analp
habètes, ce qui les maintenait en fait au bas de l’échelle sociale,
taillables et corvéables à merci).
Jeudi 31 Mai 1838 – Naissance de Perrine Joséphine Olivier, fille
de Pierre Olivier et Jeanne Beauvais
Perrine est née dans la Mayenne, dans le hameau de Villeneuve sur la
commune de Montenay, sixième enfant d’une famille de huit enfants, dont
plusieurs sont morts très jeunes.
Son père, Pierre Olivier, issu d’une longue lignée de Pierre, est né
le 3 Décembre 1791. Il s’est marié à Jeanne, Marie, Julienne Beauvais,
fille de Pierre Beauvais (Jeanne est sans doute plus jeune que Pierre
Olivier), le 4 Fructidor an 10 (22 Août 1801).
Les frères et sœurs de Perrine : Pierre François Jean, 1829, Pierre
François et son jumeau, Jean Baptiste Marie, 1833, Julien Baptiste,
1835, Jeanne Renée Perrine, 1836 [Perrine Joséphine, 1838], Marie Perrine
1841, une fille non nommée, 1843, a vécu 15 minutes).
Acte de naissance de Perrine Joséphine Olivier, mère de Joseph Jean
-Marie Ollivier, et grand'mère de Robert Ollivier (le second "l" est
une erreur d’écriture, volontaire ou non du préposé à l'enregistrement
de l'état civil.)
Jeudi 31 Mai 1838 - Naissance de Olivier Perrine Joséphine
Copie de l’acte de naissance de Perrine Joséphine Olivier
Copie faite main le 24 Mars 1884, de l’Acte de Naissance de Perrine
du 31 Mai 1838, retrouvée parmi les papiers familiaux en 2000, après
116 ans de mise au secret et d’archivage. Cette copie a pu être sollicitée
par Perrine elle-même, à la demande de l’hôpital où elle aurait
été admise, afin de connaître son âge – et éventuellement son état
civil. Joseph, son fils avait 17 ans. C’est lui qui a conservé ce
document qui a traversé les âges grâce et s’est retrouvée dans le
coffre-fort que Blanche avait fait installer à El Patio. Lequel
coffre-fort émigra dans la résidence Aspin de son fils Robert et
protégea son contenu, dont l’Acte de Naissance, de l’incendie provoqué
par Maïky Bornard-Ollivier en plein délire au cours de la nuit d’enfer
du 9 au 10 Juin 2000 qui a clos définitivement l’ère Maïky débutée en 1961.
L’original de l’Acte se trouve dans les archives départementales
de la Mayenne, à Laval. Vérifié en 2001.
Texte de l’Acte
Extrait de l’un des registres des actes de l’Etat civil de la commune
de Montenay, déposé au greffe du tribunal civil de Mayenne.
L’an mil huit cent trente huit, le trente-un Mai, à quatre
heures du soir, pardevant Nous, René Boissel, maire, et officier
public de l’Etat civil de la commune de Montenay, canton d’Ernée,
arrondissement de Mayenne, département de la Mayenne, est comparu :
Pierre Olivier, laboureur, âgé de quarante-cinq ans, domicilié de
cette commune ; Lequel nous a présenté un enfant de sexe féminin,
né d’aujourd’hui, à une heure du soir*, au village de Villeneuve,
en cette commune, de lui déclarant, de Jeanne Beauvais, son épouse,
et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Perrine Joséphine.
Lesdites déclarations, présentation faites en présence de Joseph
Olivier**, laboureur, âgé de trente six ans, et de René Lepescheux,
journalier, âgé de soixante sept ans, domiciliés de cette commune,
étant les père et témoins, déclaré ne savoir signer le présent acte,
après que lecture leur en a été faite.
Le registre est signé : R. Bouessel
Pour extrait certifié conforme au registre
Le greffier
Vu pour légalisation de la signature Delaunay
Greffier près ce siège, apposée ci-dessus par nous jugé,
Pour le Président du Tribunal civil de Mayenne, empêché.
Mayenne, le 24 Mars 1884.
* Sans doute une heure de l’après-midi
** Un frère de Pierre Ollivier
10 Novembre 1884 – Décès de Perrine Joséphine Ollivier
Acte de décès de Perrine Joséphine Olivier [établi] le 11 Novembre 1884
Tiré des Archives Départementales de Paris [Transmis par SP Généalogie],
côte 5 Mi3/1180.
Photo : village actuel de Montenay
Acte Olivier 2164 - L’an mil huit cent quatre vingt quatre le onze
novembre à midi. – Acte de décès de Joséphine Olivier, âgée de
quarante huit six ans, Domestique, née à Montenay (Mayenne),
demeurant à Paris, rue Saint Placide n°21, décédée rue de Sèvres
n°42 [l’Hôpital Laennec], hier matin à une heure ; fille de père
et mère dont les noms ne nous sont pas connus. Célibataire.
Dressé par nous Ernest Pierre Brouardel, adjoint au Maire,
officier de l’Etat Civil du septième arrondissement de Paris, sur
la déclaration de Eugèe Champeaux âgé de cinquante trois ans, et
de Joseph Deshors, âgé de vingt six ans tous deux employés demeurant
rue de Sèvres 42, qui ont signé avec nous, après lecture
Champeaux Deshors Brouardel