Photo : Bious Artigues des années 50 avant sa noyade par un lac artificiel
Mercredi 19 Août au Mardi 26 Août 1953 – Camp familial à Bious-Artigues.
Robert (partiel), Mam, Jean, Christine, Pierre, Hélène.
Bious-Artigues, pays enchanteur
Vendredi 21 Août 1953 – Visite des lacs d’Ayous, au-dessus de Bious-Artigues.
Robert, Mam, Jean, Christine, Pierre, Hélène
Samedi 22 Août 1953 – Bious.
Mam, Jean, Christine, Pierre, Hélène
Robert se carapate, il a des choses importantes à faire à Pau,
surtout le dimanche en effet. Ce samedi il retrouve Popo, ouf
enfin. Ils vont camper du côté de Troumouse et niquent certainement
à en faire peur.
Lundi 24 Août 1953 – Bious en famille
Mardi 25 Août 1953 – Bious, vision fatale
La belle vision de l’Ossau a disparu derrière des brumes
persistantes. Un brouillard épais, aux froides gouttelettes,
est tombé sur les splendides prairies de Bious. Il y règne un
silence sépulcral. Tout le monde est réfugié sous les tentes
dans l’attente que ça se lève. Ça ne fourmille pas de distractions
dans le coin par ce temps.
Le père Ollivier, n’y tenant plus (de quoi ?), me propose de
l’accompagner pour une courte balade afin de se dégourdir les
jambes et prendre l’air. Personne d’autre n’est invité, ou ne
manifeste le désir d’affronter la brouillasse humide. Quel intérêt ?
Nous montons rapidement au plateau supérieur de Bious, ou
Bious-Dessus, à travers lequel serpente un gros ruisseau,
ménageant des creux d’eau assez profonds dans les coudes
surcreusés par le courant. Le brouillard est toujours là ;
il fait froid, mais la montée nous a réchauffés.
Mais quelle n’est pas ma surprise lorsque mon père propose de
prendre un bain dans cette eau froide ! Vraiment pas un temps
pour ça. Dans un lac de montagne, sous un beau soleil, passe
encore, nous l’avons fait souvent, mais ici, maintenant ?
Habitué à ne pas contrarier le paternel, j’opine du chef sans
enthousiasme. Est-ce bien nécessaire ? Mais sans attendre, le
paternel se met à poil en moins de temps qu’il ne faut pour le
dire, alors que je n’ai même pas délassé mes chaussures. Et que
vois-je passer devant moi, de profil ? Une énorme bite turgescente
en pleine érection pointant vers l’avant, un vrai rêve impossible
de jeune fille comme disait Hervé lorsqu’il contemplait
l’interminable organe de son âne. A 11 ans, peu aux fait des choses
du sexe, je reste abasourdi et en vient à me demander ce que fait
mon père pour que cette chose incroyable reste discrète dans son
pantalon – pensant que c’était son état permanent. Je n’avais pas
encore subi les affres de l’adolescence, pour moi l’organe des
garçons reste un « pissou » comme le nommait ma mère, assez modeste
mais bien plus pratique que celui des filles « qui en met partout
». Je n’avais pas encore été confronté à une érection, la mienne
en ce qui me concerne, à une exception près, mais si ancienne que
le souvenir s’en était allé (voir en fin de texte).
Encore heureux que mon père ne soit pas pédophile, car vu son état
d’excitation j’étais bon pour la casserole, sans y rien comprendre
et traumatisé à jamais. Rien que d’imaginer la chose on frise la
syncope Il ne s’est peut-être pas assez dépensé à Troumouse, avec
la jeunette Popo au sexe rose si accueillant et aux fesses si rebondies
(je les ai vues – elles donnaient envie de jouer avec, comme avec un
ballon) qu’elles invitent immédiatement au repos du guerrier, si l’on
peut dire. Qu’est-ce donc alors qui a pu, au camp, le mettre dans cet
état ? Voilà déjà longtemps qu’il ne regarde plus sa femme et ne la
baise qu’en cas d’extrême abstinence insupportable, à défaut d’autre
chose. Et voilà justement ! Emoustillé par son WE avec Popo, sans doute
plus orienté escalade que gaudriole (contrairement à ce que j’ai noté
plus haut, ses sens quelques instants escamottés se sont réveillés
brusquement, et de façon intolérable. Et comme il n’en est pas encore
arrivé au point de baiser sa femme au vu et au su de ses enfants, dans
notre petit camps surpeuplé, il a préféré calmer ses ardeurs dans l’eau
glacée du ruisseau de Bious, en m’infligeant cette vision préhistorique.
Il s’est rattrapé plus tard, et sans vergogne, avec Christine à Gavarnie
où il s’est enfilé Maïky quasiment devant elle, et à Nice, si près de moi.
Il avait coutume de dire que son gros nez était un indice de forte
animalité, une bête de sexe oui, sans foi ni loi quand ça lui prenait
et inhérent à sa personne. Ce sont peut-être ces « antiphéromones » qui
ont mis Maïté, qui en était inconsciente, dans un état permanent de colère
et d’agressivité en sa présence, le reste n’étant que prétextes accessibles
à la raison et qui semblaient logiques (l’adultère avec Popo par exemple).
Ceci s’ajoutant au mauvais caractère de Maïté, on a vu ce qui est arrivé.
Mercredi 26 Août 1953 – Départ de Bious pour Pau.
La famille au complet
Véhicule : 402 ?
Année 1954
Juillet 1954 – Camp familial (sans Robert) à Bious-Artigues – Maurice Raillat.