Photo : la Petite Maison façade nord et entrée principale la veille de son abandon
1958jm : 16 ans-17 ans – Le 7 Février ma grand-mère Blanche,
très malade cet hiver, décède dans des circonstances que je
décrirai plus loin.
Cette année-là, suite au décès de Blanche, grand déménagement
de la famille de la Petite Maison vers El Patio. Mam traîne les pieds.
Un malheur se profile en effet à l’horizon en cette période 1957
-1958. La ville de Pau veut construire une nouvelle école avenue
Trianon et il lui faut du terrain. Le nôtre ! Ce terrain merveilleux
qui a vu défiler toute la jeunesse des enfants Ollivier. Et la Petite
Maison où nous sommes nés et avons grandi doit être détruite.
1938-1958, seulement 20 ans !
Il en est un qui se réjouit secrètement de l'affaire, le père Ollive.
Il n'a pas supporté que sa mère Blanche lui force la main en lui offrant
une demeure proche de son domicile, afin de profiter, sinon de son fils
mais au moins des petits enfants à venir.
A l'issue d'un mariage qui l'étouffe de rancoeur, sans le sou, un tel
cadeau ne se refuse pas. Ce sera toujours ça de pris sur l'héritage qui
tarde à venir.
Et tout d'un coup tout s'éclaire, la richesse se pointe à l'horizon.
Qu'on en juge : "grâce" à la mort de sa mère qui a traîné les pieds pour
rejoindre ses ancêtres (il n'y a plus de morale !) il devient propriétaire
de deux villas, d'un grand terrain et d'immeubles de rapport à Paris,
rue Vineuse. Quel choc attendu depuis si longtemps !
La Petite Maison c'est tout bénef. Enfin débarrassé de cette construction
qui n'arrêtait pas de lui rappeler que tous ceux qui lui étaient proches ne
songeaint qu'à le voler. Qu'en faire ?
La vente de la Petite Maison vient regonfler son portefeuille plutôt maigrichon.
La part légitime de Mam il s'en fout, et fait tout ce qu'il peut pour qu'elle
ne touche rien. Pensez donc, elle serait capable d'en faire profiter sa famille
de miséreux (voir le Cahier Vert).
Voyons voyons... que faire des quatre parasites qui orbitent autour de ma fortune
(ses enfants Jean, Christine, Pierre et Hélène) :
- Hélène est expédiée au pair à Draguignan, puis en Angleterre
chez des gens affreux qui la réduisent en esclavage sans contrepartie
A grand mal elle réussit à s'enfuir et gagner Paris. Son bagage linguistique
lui permet de devenir serveuse au Red Lion proche de Champs Elysées.
Malade, désespérée, elle abuse de médicaments et d'alcool et perd la vie
en . c'est sa mère Mam qui, après moult tentatives téléphoniques
infructueuses l'a découverte décédée
Son père es monté à Paris pour s'assurer que ce décès n'était pas une
galégeade de plus de cette famille encombrante.
- Pierre : Devenu par goût musicien talentueux et ayant créé un groupe de Rock
(Les Diamants), reconnu pour sa qualité, s'étant produit avec succès
à l'Olympia (Paris), se vit signifier par son père "d'arrêter de faire
le singe" en public et de songer à faire enfin des choses sérieuses.
Allez Oust ! A l'armée ! dans laquelle il restera envers et contre tout
jusqu'à la retraite. Sa correspondance de cette époque laisse songeur. D'un
côté c'est "cher papa chéri" et de l'autre il refuse, injures à la clé
d'aider un tant soit peu ses frère et soeurs (surtout le frère !) pour secourir
Mam, sa mère, tombée dans une profonde dépression.
- Christine : C'est vraiment la calamité que je pressentais lorsque, à deux ans, je
basculais son berceau pour récupérer mes affaires.