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Jean M. Ollivier | all galleries >> Scraps et souvenirs >> Secret pin's >> Dans le secret des Ollivier >> Compilé des meilleurs écrits et récits >> 13personnes > 16 et 17/9/1964 Sesto, Hervé, terreur à Sesto
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1991 jmo

16 et 17/9/1964 Sesto, Hervé, terreur à Sesto

Croquis : Groupe de Sesto : secteur du Bloc Coincé

Page 74 du carnet III

Mardi 16 Septembre 1964 – Visite d’Hervé.
Chantal, Jean, Hervé.

Hervé est arrivé le matin. Qu’a-t-il fait tout le temps où nous
ne nous sommes vus ? Mystère comme d’habitude. Ce sont donc
des choses très personnelles car il est bien plus bavard
lorsqu’il s’agit de courses en montagne !

Samedi 17 Septembre 1964 – Télé.
Chantal, Jean

Après cinq jours de travail sur un parquet récalcitrant dans
son appartement de la rue Bayard, nous dînons à El Patio
et nous « esglachons » bêtement devant la télé.
Faut-il que nous soyons crevés !

Vendredi 18 Septembre 1964 – Sesto. La grande terreur
des frères Bourdeau
Chantal-Jean, Charles et Jean-Paul Bourdeau, François.

Véhicules : Mobylettes (Chantal et Jean), 4 CV (les frères
Bourdeau), 2 CV (François).

Il ne nous reste que les Mobylettes pour nous transbahuter !
Les vélos ne sont pas loin, mais Chantal n’en dispose pas.
Et pourquoi faut-il qu’au sommet de la côte du Mourre mon pneu
arrière éclate en charpie. Chantal va acheter un pneu neuf
à Arudy. En l’attendant je vois passer les frères Bourdeau en
4 CV. Ils s’arrêtent un instant puis s’avancent vers Arudy. C’est
la loi des séries avec les Bourdeau ! Ils ne nous quittent plus.
Le pneu changé nous rejoignons Sesto où les frères sont aux prises
avec la voie du Bloc Coincé-Vire. Ils n’ont pas l’air très à leur
aise. L’un d’eux (Charles) est sur le Bloc et son frère Jean-Paul
cafouille pour prendre pied sur la vire.
Nous les laissons là en train de se dépatouiller tout seuls et allons
attaquer une voie nouvelle à droite de la Jaune.
Je n’ai pas fait la moitié de la voie que nous parviennent des cris
de terreur qui semblent venir du Bloc Coincé justement. Un mort ?
- « A l’aide, au secours !! Il ne peut plus ni avancer ni reculer,
il n’en peut plus, il va tomber !! Au secours !! Viiiiiite !! »
Je réalise que ce sont les frangins qui se sont mis en mauvaise
posture. Il faut rapidement aider celui qui « ne peut plus ni
avancer ni reculer ». Dans cette position on ne tient pas longtemps.
Je leur demande de rester calme, et leur dis que j’arrive le plus
vite possible pour les aider.
Pour ce faire il n’est pas possible de remonter la voie jusqu’à eux.
Il y aurait embouteillage et aucune efficacité, excepté le soutien
moral. Je redescends au pied de la voie que j’étais en train de
grimper, ravale et plie la corde en vitesse. Nous montons au sommet
de la falaise, Chantal et moi, par la voie normale. Elle m’assure
pour la descente de la partie terminale de la voie du Bloc-Coincé-Vire.
J’arrive rapidement au niveau de la vire.
Je vois Jean-Paul, plutôt blême, cramponné, tremblant de tous ses
membres, à l’endroit où il faut quitter la vire, endroit très aérien

Page 74 du carnet III

Mardi 16 Septembre 1964 – Visite d’Hervé.
Chantal, Jean, Hervé.

Hervé est arrivé le matin. Qu’a-t-il fait tout le temps où
nous ne nous sommes vus ? Mystère comme d’habitude. Ce sont
donc des choses très personnelles car il est bien plus bavard
lorsqu’il s’agit de courses en montagne !

Samedi 17 Septembre 1964 – Télé.
Chantal, Jean

Après cinq jours de travail sur un parquet récalcitrant dans
son appartement de la rue Bayard, nous dînons à El Patio et
nous « esglachons » bêtement devant la télé.
Faut-il que nous soyons crevés !

TERREUR A SESTO (bis)

Vendredi 18 Septembre 1964 – Sesto. La grande terreur
des frères Bourdeau
Chantal-Jean, Charles et Jean-Paul Bourdeau, François.
Véhicules : Mobylettes (Chantal et Jean), 4 CV (les frères
Bourdeau), 2 CV (François).

Il ne nous reste que les Mobylettes pour nous transbahuter
! Les vélos ne sont pas loin, mais Chantal n’en dispose
pas. Et pourquoi faut-il qu’au sommet de la côte du Mourre
mon pneu arrière éclate en charpie. Chantal va acheter un
pneu neuf à Arudy. En l’attendant je vois passer les frères
Bourdeau en 4 CV. Ils s’arrêtent un instant puis s’avancent
vers Arudy. C’est la loi des séries avec les Bourdeau !
Ils ne nous quittent plus.
Le pneu changé nous rejoignons Sesto où les frères sont aux
prises avec la voie du Bloc Coincé-Vire. Ils n’ont pas l’air
très à leur aise. L’un d’eux (Charles) est sur le Bloc et son
frère Jean-Paul cafouille pour prendre pied sur la vire.
Nous les laissons là en train de se dépatouiller tout seuls et
allons attaquer une voie nouvelle à droite de la Jaune.
Je n’ai pas fait la moitié de la voie que nous parviennent des
cris de terreur qui semblent venir du Bloc Coincé justement. Un mort ?
- « A l’aide, au secours !! Il ne peut plus ni avancer ni reculer,
il n’en peut plus, il va tomber !! Au secours !! Viiiiiite !! »
Je réalise que ce sont les frangins qui se sont mis en mauvaise
posture. Il faut rapidement aider celui qui « ne peut plus ni
avancer ni reculer ». Dans cette position on ne tient pas longtemps.
Je leur demande de rester calme, et leur dis que j’arrive le plus
vite possible pour les aider.
Pour ce faire il n’est pas possible de remonter la voie jusqu’à eux.
Il y aurait embouteillage et aucune efficacité, excepté le soutien
moral. Je redescends au pied de la voie que j’étais en train de
grimper, ravale et plie la corde en vitesse. Nous montons au sommet
de la falaise, Chantal et moi, par la voie normale. Elle m’assure pour
la descente de la partie terminale de la voie du Bloc-Coincé-Vire.
J’arrive rapidement au niveau de la vire.
Je vois Jean-Paul, plutôt blême, cramponné, tremblant de tous ses
membres, à l’endroit où il faut quitter la vire, endroit très aérien
mais sans difficulté particulière. Il est paralysé sur place en proie
à une panique extrême liée au vertige. Je renforce mon assurance en me
vachant à un piton et descends à sa hauteur pour le prendre par la
main et le tirer vers la sortie. Il s’effondre alors, pleure toutes
les larmes de son corps, et se détend peu à peu pendant que je fais
venir son frère Charles. Lequel a littéralement saucissonné le bloc
coincé avec de nombreux anneaux de la corde d’assurance, ne faisant
pas confiance au piton du relais [qui avait pourtant résisté au dévissage
prodigieux d’Hervé]. Il est encore tout pâle lorsque il nous rejoint
sur la plate-forme de relais. Les deux frères n’en reviennent pas
d’être encore en vie. Mais ils ont tendance à tout exagérer, surtout Jean-Paul.


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