Photo : Marie dans les années 1960
Dimanche 8 Décembre 1963 – Si près de Marie (19 ans).
Participants : François, Marie, Jean et JP Leire
Voiture : 2 CV
Aujourd’hui c’est Leire qui se fait transporter. Marie nous
accompagne. Nous attaquons tout de suite, qui à la
Da Doo Ron Ron (François et Leire), voie qui a été
franchie en solo par Debat hier, qui à la Céphalode 1
(Marie et moi). Marie la grimpe en bon style. Et moi,
au lieu de lutiner Marie (qui me plaît bien, c’est vrai),
j’avise un épouvantable surplomb et je n’ai de cesse de
le grimper. Ce que je fais, assuré du haut par François
qui vient d’arriver avec Leire. Et ça passe !! La forme
est excellente, sans doute boostée par quelque hormone
vagabonde liée à la présence de Marie, charmante blonde
aux yeux bleus parfois amoureux. La corde, jalouse, m’y
a peut-être un peu aidé, mais si peu. Voilà un beau VI, au moins.
Ce surplomb permet aussi de nous entraîner à encaisser
le choc produit par un vol issu d’un dévissage. Pour
ce faire nous sautons dans le vide. L’envol est
spectaculaire. Et si la corde s’était rompue ? Scénario
non envisagé, confiance aveugle absolue. Tout cela opéré
sans baudrier ni casque, comme toujours à cette époque. Banzaï !!
Cette voie au surplomb épouvantable est nommée « Vol-au-Vent ».
François proposait aussi : « Mur du Chat Perché ». Ni lui ni
Leire ne parviennent à la franchir. Encore un compte à régler
pour Leire. Cela lui rappelle qu’il en a un à régler avec la Microde.
Cette fois il la réussit !
Je me fais ensuite assurer pour grimper le mur situé à l’aplomb de
la Microde. Nous l’appelons de suite la Porte-Voix ou Porte-Voie,
car la communication vocale avec le haut est très difficile et il
faut un intermédiaire pour transmettre le message, un porteur de voix
en quelque sorte. Elle manque un peu d’intérêt et sera vite oubliée.
Après un rapide repas nous fonçons au Grand Capucin. François poursuit
le défrichage du site pendant que je pose le golo non sans mal. J’équipe
le reste du passage correctement et l’essaie en tête depuis le bas. Mais
c’est triché écrivè-je à l’époque.
Pendant que François et Leire se font les dents sur le Grand Capucin,
j’emmène Marie parcourir l’Arête Est malgré la nuit – ou à cause peut-être –
qui se fait menaçante. Elle nous prend rapidement, mais je peux équiper
Marie d’une lampe frontale fort heureusement. Seuls dans le noir, tout
près l’un de l’autre, chacun sentant la respiration de l’autre, pourquoi
n’avons-nous rien fait ? Ni elle, ni moi. Un effleurement et la vie
n’aurait plus été la même, j’en frémis encore aujourd’hui. Cette
interrogation a toujours été sans réponse formulée. Il y en a forcément
une, voire plusieurs.
Une petite pluie nous accueille au sommet. Nous allons prendre une
collation au bivouac et discutons fort avant dans la nuit. De quoi ?
Il est dommage qu’il ne reste aucune trace de ces conversations.
Marie a peut-être noté quelque chose.
François raccompagne Leire à Pau et il ne nous laisse pas partir
tant que nous n’avons pas goûté son génépi. Nous battons tous les
records de rentrée tardive de dimanche soir ! De quoi s’écrouler de
sommeil durant les cours de fac du lundi matin…
Notes de Marie prises sur son agenda pour ce Dimanche 8 Décembre 1963
messe au hameau
puis vers 11 h françois jean
et moi partons pour Arudy
en prenant J.P. Leire.
il fait gris puis beau
un peu de pluie.
journée formidable.
je fais avec jean la « ? » 1
et l’arête Est. En
rentrant nous entrons
chez Leire pour boire un
peu. délicieux.
retour ici vers 11h …
j’en rêverai longtemps
Lundi 9 Décembre 1963 – Foufouland.
Uniquement d’après les notes de l’agenda de Marie, retranscrites
comme l’a écrit Marie sur son petit carnet, sans majuscules.
anniversaire de Cécile 17
jean est là pour déjeuner
Il revient pour dîner
Il offre à Cécile un gd
disque la symphonie
du nouveau monde.
on écoute cela très
tard. Je tombe de
sommeil.
moi je lui ai offert son
premier collier.
Bleu