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08-APR-2017 jmo

PhotoImpressionnisme - Ma saga des coteaux de Jurançon

Ma saga des côteaux de Jurançon -

[ Loulou (25-26 ans à l’époque), début des années 1950, qui
m’attend à la sortie de l’Immac et me transporte sur son vélo
dans un pays inconnu de moi et qui m’enchante, à la recherche
de champignons et de chataignes. Avec un bref arrêt dans une
ferme pour quémander de l’eau fraîche et des renseignements et
dégustation d’un Jurançon rouge, fabrication domestique, un peu
rapeux, mais offert avec tant d’insistance que nous ne pouvons
résister.
Visite en famille dans les années 1940 du couple Roucher,
lui prof d’Allemand, elle, dite marraine (invention de Mam je
pense), petite femme aussi rieuse que son mari est sérieux et
un poil compassé, dans la première maison qu’ils ont habitées
sur les côteaux et baptisée du nom du chemin qui y conduisait,
Camardon, qui était une ancienne maison paysanne d’une certaine
allure. Puis dans les années 1950, dans la villa que les Roucher
ont fait bâtir sur une crête qui domine Pau [pour rejoindre cet
endroit la petite route passe devant l’institution Mont Vert
qui fera parler d’elle dans les années 1960]. Des jumelles de
marine, énormes, posées sur un rebord de fenêtre, permettent de
lire l’heure à l’église Saint Joseph (notre paroisse, baptêmes
et autres..), église bien visible depuis la rue du Pin où habitaient
nos grands-parents Alexandre et Mammie Cabanne…

Ces petits voyages sur les côteaux m’ont permis d’avoir une
idée de la fortune de ceux qui ont fait bâtir El Patio, dans ce
qui était à l’époque la campagne du Nord de Pau. El Patio,
résidence secondaire d’une résidence principale sise sur les côteaux,
non loin de chez les Roucher dont la maison aurait pu être la modeste
conciergerie de ce château qui ne dit pas son nom, celui des Lindbauch,
hollandais. Début des années 1950 alors que j’étais louveteau-
scout,

Souvenir d’un « jamboree » important avec concentration de loupiaux venus de
partout, assez jeunes pour être managés par des cheftaines sympas avec
eux, et particulièrement avec moi. Certaines de ces cheftaines avaient
le béguin pour moi, assez grand pour mon âge, et ne s’en cachaient pas.
Particulièrement une petite cheftaine, moins grande que moi et qui
m’aurait bien amené dans les bois voisins. Quel plaisir pour moi d’être
désiré à ce point par des « grandes personnes » aussi belles et
charmantes. Euhhh, ce n’était pas le but recherché par le jamboree,
mais au moins je me souviendrai longtemps de celui-là !

Au cours des années 1950, à l’issue d’une importante chute de neige,
nous avions décidé, mon copain Henri Abadie et moi d’aller faire du ski
sur ces coteaux. Nous attachons les skis sur les vélos et partons à
la recherche des plus vastes pentes enneigées que l’on peut trouver
sur ces reliefs. Malheureusement la neige est lourde et pas suffisamment
épaisse pour recouvrir complètement les hautes herbes. Les schuss
se terminent en général par une chute spectaculaire. Mais peu importe.
Nous nous amusons bien plus que dans la foire d’empoigne des stations
de ski comme Gourette ou La Mongie. Quel beau soleil ici, quelle
tranquillité ! Que de joyeux souvenirs !

Dans les années 1960, on peut citer en vrac, l’épopée Maïky à partir
de Mont Vert, les essais moto avec Bernard Borneuf, le mari de Christine,
les balades en moto avec Chantal, le Mont Doré où Chantal enseigna,
Un feu se rallume avec Mélanie. C’est à la fois délicieux et coupable.
Avec l’impression d’être un bateau emporté par le courant sans que l’on
y puisse rien avant la chute d’eau terminale. On souhaite freiner pour
ralentir le cours inéluctable, mais il arrive un moment où l’on ne peut
plus aborder. Alors à Dieu vat !
Je ne sais pourquoi j’ai pensé tout d’un coup à ce stupide frangin,
Pierre, qui est allé disperser les cendres de Maïky à Mont Vert sans
mettre personne au courant. Qu’
avait-il à voir avec elle, ce con ?]

Et aujourd’hui avec mon arrière-petite-cousine Jennie, je retourne
sur les lieux des racines des Sarrailhé, lieux qu’is ont quitté
définitivement, selon Jennie, en 1841. Cent ans avant ma naissance,
moi jm, l’année de celle de mon arrière-grand-père Joseph Sarrailhé.
[C’est peut-être l’année où les Sarraihé ont quitté leurs terres pour
monter un commerce à Pau dans le négoce des vins de Jurançon – toutes
choses à confirmer.]
Jennie me mène au fond d’un vallon étroit, très encaissé, isolé de tout.
Un lieu bizarre où l’horizon se limite à des pentes boisées toutes proches.
Un lieu d’où l’on ne peut imaginer l’immensité du monde… Combien de
générations se sont succédées ici ? Rien n’a été conservé de l’antique
ferme. Les terrains ont été vendus (à qui appartenaient-ils ?), les ruines
rasées pour construire à la place deux petites merdes modernes. Pas même
une petite stèle pour perpétuer la mémoire de ceux qui ont trimé ici durant
des siècles. Le paysan, le manant doivent s’effacer à jamais. Qui était
le seigneur des lieux avant la Révolution ? [En 1986 et années suivantes
j’ai pu observer le même phénomène aux environs de Lahourcade, avec ce
que j’ai nommé la Maison Mystérieuse, une superbe demeure à l’origine,
tombée en ruine faute d’héritiers, et qui fut rasée dans les années 1990
pour laisser la place à une villa quelconque.]
Je pense malgré moi aux randonnées en vélo dans ces collines étranges
dont m’ont parlé les Russell, ébouriffés par les coefficients fabuleux des
côtes. Je me rends compte que je connais mal ces collines. Avec Julie,
nouvelle page, je les explorerais en vélo [pas encore fait en 2020 qui se termine !]


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