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Jean M. Ollivier | all galleries >> Scraps et souvenirs >> Secret pin's >> Dans le secret des Ollivier >> Compilé des meilleurs écrits et récits >> 14genealogie > Oncle Paul Sarrailhé (1873-1945)
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05-MAY-2011

Oncle Paul Sarrailhé (1873-1945)

Voilà un cas typique de disparition volontaire au grand désarroi de son épouse et
de sa famille en général, qui se sont rongé les sangs durant un siècle jusqu'à ce qu'une
arrière-arrière petite fille de ce Paul confirme qu'il n'était rien
arrivé de fâcheux, bien au contraire,
à cet ailleul.
Mais on ne connaît toujours pas les raisons profondes de sa fuite.

Année 1873

Année de naissance de Joseph Philippe Paul Sarrailhé, dit Paul
(26 Mai 1873 – 24 Avril 1945, décédé à 72 ans), fils de Marie
Anna Laslandes, 20 ans, et Joseph Sarrailhé, 32 ans.
Perrine Joséphine Olivier est alors âgée de 35 ans et son fils
Joseph Jean-Marie Ollivier de 6 ans.

Joseph Philippe Paul Sarrailhé

La vie de Paul fut longtemps une énigme, un mystère,
et déboucha sur un roman.

La mère de Paul est à peine âgée de 20 ans lorsqu’elle donne naissance
à son fils Paul, une pure lumière pour elle, qui illumine sa vie et sera
toujours son préféré malgré l’abondante progéniture qui suivra. C’est ce
qu’a transmis la tradition orale. La réalité est peut-être tout autre.
Paul suit une stricte éducation, à la fois religieuse et littéraire,
au collège de l’Immaculée Conception [celui de mon père Robert, le mien,
celui de mes filles Isabelle et Joséphine, ainsi que partiellement celui
de Soanne, fille d’Isabelle - elle vient de faire, en 2020, la même bêtise
que moi en 1957, 63 ans plus tard, de troquer l’Immac contre le Lycée Louis
Barthou, déjà une pétaudière infâme à mon époque, laxiste et dégénéré à
l’époque actuelle (tout le monde a le bac avec mention très bien)]. Paul
était, paraît-il, un élève doué. Avec un sens artistique développé qui
n’avait pas échappé à sa mère, qui l’incrivit à l’Ecole de Musique de Pau
[J’en avais préparé le concours d’entrée lorsque j’avais 10 ans, sous la
férule bienveillante de Claire Lévy laquelle croyait en mes dons musicaux –
elle me voyait déjà chef d’orchestre ! (voir en 1952 Claire Lévy, mon prof de piano)].
Jeunesse studieuse, donc, bien dans les clous. Tout pour faire plaisir
à Marie Anna, sa mère. A 25 ans, le 21 Octobre 1898, il se marie avec (une
amie d’enfance ?) Jeanne Piquemale, une bérnaise. Elle est divorcée et déjà
mère de deux enfants. Selon les informations recueillies par Jennie Sarrailhé,
l’arrière petite fille de Paul, ce dernier finit par se rendre compte que
cette Jeanne était plutôt difficile à vivre, avec un caractère très
autoritaire. Une personne pour laquelle on ne revenait jamais sur un passé
révolu [le sien ?] et bloquait toute discussion allant dans ce sens. On
ignore en outre quelles pouvaient être les relations de Paul avec les enfants
de sa femme. On peut se douter qu’il n’avait pas droit au chapitre, concernant
leur éducation par exemple. Elle a fini par lui sortir par les yeux. Egalement
sous l’emprise de sa mère, une maîtresse-femme traditionnaliste, il ne pouvait
envisager le divorce, catastrophe honteuse pour elle. Coincé, il décida de
profiter de la moindre occasion pour mettre les voiles. Intelligent et sensible,
il préféra s’éclipser plutôt que de s’affirmer avec une autorité qu’il ne
possédait pas et avant d’avoir un enfant avec la duègne. Peut-être aussi avant
d’en arriver à des actes irréparables causés par la colère, la colère des faibles.
Aux environs de 1900-1901 l’occasion se présenta. Musicien et créatif il
entretenait des relations épistolaires avec d’autres musiciens en France et
aussi à l’étranger, en Angleterre en particulier. Ce dernier lui signala un
évènement musical exceptionnel devant se dérouler à Londres et qu’il ne devait
manquer à aucun prix. Voilà donc une occasion à ne pas manquer en effet. Sur
place, loin des contraintes étouffantes de la famille, il avisera. Il avait
enfin le sésame. Maman Anna, informée, accepte de financer cet important voyage
de son fils chéri. Il règle les affaires courantes, se procure les papiers
nécessaires et à 27 ans, sous les regards envieux de ses frères et sœurs il part
seul pour l’Angleterre, et disparaît à tout jamais de l’horizon familier
des Sarrailhé. Plus aucune nouvelle de lui ne parvient à ses proches. Tout
le monde le croit mort quelque part dans la perfide Albion. Tout le monde
pleure, mère, frères, sœurs, neveux, nièces, un torrent de larmes qui déferle
dans la profonde vallée des regrets et se répand dans les méandres du temps.
Plus le temps passe, plus il est sanctifié, déifié. Si beau, si intelligent,
avec un si bel avenir devant lui. Oui, pourquoi lui ? Le meilleur d’entre ses
frères et sœurs selon Marie Anna qui ne cache plus ses préférences dorénavant
– pensant peut-être que cela va le faire revenir. 70 à 80 ans après sa
disparition du cadre familial, ma mère, l’une de ses nièces, Marie-Thérèse
Cabanne, alias Maïté, en parle encore en termes émus (elle ne l’a pourtant
pas connu) et évoque à nouveau le grand désarroi de sa mère Marie Anna,
devenue veuve perpétuelle de son enfant-roi, oubliant tous les autres pour
ne se consacrer à de vaines recherches qu’elle met en oeuvre par l’intermédiaire
de détectives et même de radiesthésistes et autres mages…
Lassée d’attendre, étant persuadée, comme tout le monde que Paul est
mort et (peut-être) enterré, Jeanne Piquemal, la femme de Paul, réclame
le divorce et l’obtient le 13 Octobre 1911 à Pau, après 10 ans d’attente
stérile, avant d’être trop vieille pour se remarier et avoir des enfants.
On ignore de quoi elle a vécu en l’absence de son mari. Elle fut quelque
peu oubliée, semble-t-il par les Sarrailhé durant cette période et,
contrairement à Paul, cette Jeanne, simple élément rapporté selon eux,
qui n’était pas dans les petits papiers de sa belle-mère ne bénéficia
d’aucun geste mémoriel. Ah oui ? Paul était marié lorsqu’il est parti ?
Tout le monde l’avait oubliée et ne reparla plus jamais de Jeanne
Piquemale jusqu’à ce que…
Coup de tonnerre en 2001, un siècle après le départ triomphal de
Paul Sarrailhé pour l’Angleterre. Enfin des nouvelles que l’on n’ose
plus dire fraîches après tout ce temps. Paul ne pouvait imaginer que
l’une de ses petites filles (Jennifer Claire Sarrailhé alias Jennie,
voir l’année 1963) lèverait le lièvre de sa disparition (et non le
voile sur sa disparition) que l’on peut qualifier aujourd’hui de
volontaire. Paul s’est débinné, il a fui sa femme, sa mère et son père
– surtout sa mère ?, il a fait le mort, au mépris de la peine et des
douleurs qu’il a générées, et, en toute bonne conscience et toute honte
bue, s’est refait une nouvelle vie loin des Sarrailhé du Béarn et
d’ailleurs qu’il a effacés de sa mémoire, peut-on croire. Ce sont
les premières idées qui viennent à l’esprit. Et s’il y avait autre chose ?

NB. Le cas de Paul Sarrailhé n’est pas si rare, l’exemple de
Philibert Fougère (voir année 1949) en est un exemple criant.
Ne dit-on pas qu’en France, sur environ 20000 disparitions
signalées chaque année la plupart est due à des disparitions
volontaires. La famille n’est pas forcément ressentie comme
un hâvre de paix par tout le monde. Elle contient parfois des
ferments répulsifs ou générateurs d’indifférence. Même dans les
familles que l’on pense très unies. La mère de Philibert n’était
pas aussi « gentille » qu’on aurait pu le penser.

Grâce à la petite fille de cet « infâme » Paul, animée par
une grande curiosité, on a pu recueillir quelques informations
essentielles sur la vie de Paul après les Sarrailhé. Fait
curieus, il n’a pas changé de nom. Merci pour lui d’avoir
laissé inconsciemment ou non, ce petit caillou sur la piste
obscure de sa vie.

En Angleterre Paul Sarrailhé s’est lié à Angelique
Louise Lucrèce PEETERS. Des jumeaux sont nés alors qu’ils
n’étaient pas encore mariés, le 8 Avril 1902 [il l’avait donc
niquée en juillet 1901 sans doute peu de temps après être arrivé
en Angleterre il n’a donc pas perdu de temps le frangin]. Sont
nés : Eulalie Blanche, qui est restée célibataire jusqu’à sa mort
en Angleterre, le 1er Février 1971 ; et Paul Raymond qui a vécu
jusqu’au 16 Février 1978. Il est mort en Australie. Leur père
Paul Sarrailhé a fini par se marier avec Louise Peeters à Bruxelles
le 14 Juin 1918.

Paul Raymond Sarrailhé, l’un des deux enfants de Paul Sarrailhé,
né en 1902, se marie en Angleterre le 9 Juillet 1927 avec Winifred
Mary Webb (31/12/1897 – 20/07/1967), née et morte en Angleterre).
De cette union naitra Stuart Raymond Sarrailhé le 29 Avril 1929,
petit fils donc du renégat Joseph Philippe Paul Sarrailhé, enfui du
Béarn en 1901 et toujours en Angleterre. Stuart, que j’ai connu, est
mort en Australie en 2009à confirmer. Il s’est marié en Angleterre avec
Elisabeth Anne Morris. Deux filles sont nées de ce mariage : Sarah
Bridget le 21/11/1960 en Angleterre et Jennifer Claire alias Jennie
le 07/05/1963 (décédée le 8 Novembre 2015, d’un cancer du pancréas à 52 ans).
En 1963 la famille Sarrailhé of England émigre en Australie et
amène avec elle un nom que les naturels du pays auront beaucoup de mal
à prononcer. Même Jennie, après plusieurs année en France. Nom qui,
dès le départ, lui a semblé bien mystérieux. Nous lui devons toute la
recherche généalogique des Sarrailhé exposée ci-dessus, faite à partir
des archives qu’elle a elle-même consultées à Pau et ailleurs.

N.B. Stuar,t que j’ai eu le bonheur de connaître, était ingénieur dans
l’aéronautique. Il participa au lancement du projet Concorde, avion
supersonique ultérieurement construit par la France et l’Angleterre.


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