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jmo

L'orchestre de la formation des "Diamants"

Installé ici dans le grand "hall" de la villa El Patio.
Pierre à l’Olympia
Pedro Olympia
Mars1964: 1ère "expédition" parisienne: Olympia et Concert Pacra.

L'Olympia fut l'aboutissement d'une longue sélection régionale
dont mon orchestre (Les "Diamants") est sorti premier et s'est vu
donc qualifié pour disputer la finale nationale sur la scène de
l'Olympia.
Pour la p'tite histoire, les chanteurs n'étaient pas conviés à
concourir; le notre, de l'époque, un dénommé Sikora, avait bien
participé aux sélections et m'avait permis de me "distinguer" sur
la partie guitare solo de la chanson qu'il interprétait, à savoir "Les
bras en croix". En effet, au moment de jouer ma partie, j'ai passé
ma guitare derrière la tête en tournant le dos au public. Aucun
couac, tout s'est bien passé (j'avais déjà vu un guitariste d'un groupe
connu faire ça). Et ça a payé: l'effort de présentation a été relaté dans
la presse et nous avons remporté la qualification.
Pour revenir au chanteur de l'époque (Jean-Claude Sikora), nom de scène
Dany Morgan, fan et imitateur de Johnny Halliday (chanson "les bras en
croix"), il faut savoir que cet imbécile a cherché, par dépit sans doute, à
disloquer la formation. Il ne pouvait mieux s'y prendre pour que ça se
retourne contre lui.
Les faits: nous étions devant chez lui, occupé à je ne sais quoi, quand il
s'est approché de moi et m'a dit (sic) "il parait que tu dis rester avec moi parce
que j'ai le matériel (un ampli Fender, racheté d'occasion à la formation "Les
Chenapans")"; ce à quoi je lui ai répondu "oui". Aussi sec, il me dit: "t'es viré".
J'en fait part aux autres et, du coup, comme on n'avait pas besoin de lui à
Paris, c'est lui qui a dû dire adieu à la formation. Il ne s'en est jamais remis;
son projet de devenir chanteur professionnel a été stoppé tout net
La formation, préparatifs avant le départ, costumes de scène offerts par Lapasserie,
magasin situé en angle de rue, Place Clemenceau, face à la Préfecture.

Photo

De gauche à droite: Alain Mougne, batteur; moi , guitare solo, André Lapasserie,
patron de la boutique; Jean-Pierre Ribeaudeau, guitare basse et Raoul Vérez,j
pianiste - organiste.

Séjour parisien, quelques souvenirs en vrac.
- Logés à l'hôtel, repas au restaurant, je découvre les vibrations et le bruit sourd
provoqués par le métro.
- premier contact avec la scène de l'Olympia, répétitions des formations à tour de
rôle. Disposition assez surprenante de la scène: chaque formation à dû emmener
sa batterie; elles sont toutes réunies sur une estrade. Les amplis sont communs à
toutes les formations, et c'est ma propre "chambre d'écho" qui est retenue pour sa
simplicité d'utilisation (certains groupes refuseront de s'y brancher...). Pour ma part,
ça me convenait tout à fait et j'ai pu la régler moi-même avant de jouer.
Sur proposition des "Rangers de Bordeaux", on fait échange des guitares basse et
solo pour une question de présentation. Notre bassiste possède une Fender basse
(4 cordes), le nec plus pour l'époque, et le leur, une Kent Hagstrom, même marque
que la mienne. Ainsi donc, je me retrouve à jouer avec une Fender de même couleur
que celle du bassiste (à titre info: la Kent valait 650 francs de l'époque  contre 3000
francs pour une Fender -que je n'ai jamais pu me payer...).

Soirée de la finale du championnat de France de guitare électrique.
- passage sur scène à l'appel de notre groupe, "Les Diamants de Pau".
Décontractés, pas de stress, je règle la chambre d'écho, la guitare pèse un peu plus
lourd que la mienne. La scène est en légère déclivité face au public et on voit bien
les premiers rangs. Raoul Verez, notre pianiste organiste avait mis au point un code
visuel qui nous permettait de démarrer en mesure et sans couac.
1er morceau: "Pony Express" (si mes souvenirs sont bons). Tout se passe bien, je ne
suis pas dérouté par la guitare, dont le manche présente les mêmes repères que la
mienne. Morceau connu du public, essai réussi.
2ème morceau: "Cascade", composé par Raoul Verez, première présentation en public.
C'est là, en particulier, que le code mis au point a joué, car le morceau débutait par une
courte séquence batterie.
Tout se passe bien, je fais quand même une petite erreur d'un demi ton en dessous de
la note en question, mais ça cadre avec une altération qui pouvait être voulue. Pas de
panique, tout se termine bien.
J'avais une légère impression que ma guitare n'était pas exactement accordée avec les
autres instruments; le pianiste me l'a confirmé et a apprécié le décalage à 1 coma (un
neuvième de demi-ton) Fallait avoir l'oreille fine pour s'en apercevoir.
Notre prestation terminée, nous descendons au sous-sol, dans un bar, en attendant les
résultats.
Surprise, au bout d'un moment je suis invité à retourner sur scène. J'y suis attendu par
une superbe créature, plus grande que moi. Je suis désigné meilleur guitariste soliste de
la soirée et reçois un prix de 1.000 francs de l'époque, qui m'est remis, dixit, par la
belle-sœur du Président du Brésil de l'époque. Une superbe jeune femme et les spectateurs
de réclamer "la bise, la bise". Ce qui fut fait, elle devant se pencher et moi de me mettre sur
la pointe des pieds.
Le classement est donné. Notre formation est classée 4ème car non conforme du fait de la
présence d'un pianiste organiste et non d'un guitariste accompagnateur. Elle remontera à
la place de 3ème, une formation ayant été disqualifiée car comportant un musicien
professionnel.
Le moment d'euphorie passée, retour à l'hôtel et dodo. Le lendemain, le père de Raoul
Vérez, qui était du voyage, nous servait de cornac et manager, m'appelle et me rappelle
qu'il avait été décidé de partager tous les prix, quels qu'ils soient. Il se comptait bien sûr
dans le lot. Et je dus, à contre cœur, lui remettre 400 francs. Je pensais à la chambre
d'écho que je n'avais pas fini de payer (j'étais connu dans les magasins d'articles musicaux
à Pau -2 à cette époque- et ils me faisaient confiance). Pour le reste, je me le suis donc
gardé.
Dans la foulée, prestation au concert Pacra; Raoul Vérez s'avance vers le micro pour
annoncer un morceau de sa composition, il se met à bafouiller...mal aux tripes pour
s'empêcher de rire.
Retour à Pau avant les autres; Radio Pau me contacte pour une interview en me demandant
de jouer un morceau de guitare...Ce qui fut fait.

Prochain épisode: évolution de la formation; expédition parisienne pour le Golf-Drouot et
le studio d'enregistrement Eddie Barclay (spécialisé dans la mise au placard des formations
à ne pas promouvoir - je ne fus pas concerné).


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