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1961

Hervé et Marie-Jo Butel dans le grand pierrier de Sesto après l'escalade

Dimanche 8 Octobre 1961 – Escalade à Sesto
Equipe : Hervé, Marie-Jo, Jean.

Hervé est de retour des Alpes. Grande joie de retrouver ce vieux copain dans la sereine quiétude de sa famille, qui est pour moi comme une seconde famille. Leur joie qui se lisait sur leur visage lorsque je leur ai annoncé ma réussite à MPC. Ce fut mieux fêté chez eux que chez moi où rien n’a été fêté.
Il faut donc fêter ce retour par une virée à Arudy. Mr. Yves Butel nous accompagne en 2CV à Arudy, avec Marie-Jo au volant. Il viendra nous reprendre à 16h30. Nous disposerons d’assez de temps pour qu’Hervé se remette dans l’ambiance Arudy.
Marie-Jo est donc de la partie et nous rejoignons tous les trois le bivouac de Sesto. Le temps n’est pas fameux et se répand en averses fréquentes, mais heureusement courtes. La vie est belle, profitons-en. Nous allons d’abord refaire l’Hyper-Verte que j’ai ouverte avec Jo le 10 septembre dernier pour faire connaître la voie à Hervé et récupérer les pitons.
J’arrive très vite au relais dans la niche. Marie-Jo arrive facilement cette fois, très décontractée. Elle s’habitue vite [la présence de son frère y est peut-être pour quelque chose]. Au relais elle s’occupe des manœuvres de cordes pour faire venir Hervé. Lequel passe un temps fou pour enlever les pitons. Ou je les enfonce très bien ou il ne sait plus les enlever.
Je propose ensuite à Jo de faire la Verte après être descendus en rappel au départ de la voie. Au moment de se lancer elle est saisie de peur et aucun argument ne peut la décider. Elle a de plus en plus peur, elle se crispe, rien à faire. Elle va jusqu’à en pleurer mais tout de suite elle récupère et redevient charmante. Exquise. Elle a un caractère heureux. On ne la voit jamais faire la tête aux autres sous prétexte d’embêtements personnels. En or. Une sorte d’Hervé féminin, avec je crois, quelques qualités en plus et peut-être aussi quelques petits défauts personnels. Qui n’en n’a pas ? Et encore.
Après nous être restaurés au bivouac et avoir signé le « Livre d’Or » (un cahier fraîchement déposé au bivouac), nous allons tous en cœur à la « Voie du Tarbais » [ ? du côté de la Soupir]. Le dièdre est du bon V et Marie-Jo n’a pas encore la technique suffisante pour le passer. A l’abri d’un bloc pour échapper à une grosse averse, je la hisse littéralement. L’escalade se poursuit par la traversée sous la Cheminée Carrée. Marie-Jo s’en tire admirablement. Elle qui disait qu’elle ne serait jamais alpiniste pourrait justement en être une excellente, et d’ailleurs elle allait le prouver peu après.
L’heure a passé très vite, et si l’on veut rentrer à Pau ce soir il s’agit de nous presser. Nous atteignons la voiture de papa Butel au moment critique.
Ces jours sans nuages sont vraiment doux à vivre, et ils sont si rares. Et ils vont se poursuivre avec les derniers jours de ces très longues vacances… la plus belle course de ma vie.


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