Le calme plat; puis soudain, sans qu’on n’y voit, le vent survint.
Eole, tantôt invisible et muet,
Comme pour révéler un vibrant secret,
Haussa le ton bien sympathiquement
En sifflotant à travers les roseaux,
Donna la parole aux quenouilles à l’eau,
Suppléa aux criquets et aux cigales
En modulant son timbre automnal
À leur diapason, souvenir d’été.
Puis, ouvrant le bal avec conviction
Anima les arbres et les buissons
Qui l’applaudirent de leurs feuilles entêtées,
Voilà que notre hôte, l’égo et les poumons bien gonflé,
D’une fugace et menue tornade,
Avant de s’enfuir avec le butin,
N’épargna dans sa parade aucun fétu ni aucun brin,
Pas plus que mon foulard et mon chapeau
Comme afin de m’avertir que bientôt
Il me faudra changer mon beau veston pour un chaud vison !