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L'ÎLE AUX ORTIES et la PLAGE

Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS

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Texte, photographie et mise en page de Jean-Michel Peers.
Huiles sur bois (anonymes, début 20ème, collection particulière).
Un grand merci à Albert Pillon pour sa
précieuse contribution à cette page.
La plage, photo de 1952, de Jacqueline Marinello
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Ci-dessus, l'emplacement probable de ce qu'on appelait l'île aux orties du temps de Claude Monet.

Situation actuelle (hiver 2017)

La noue ne laisse plus passer les eaux de l'Epte et la bande de terre
s'est soudée à la plaine. Il n'y a que lorsque l'Epte est en crue et que
le niveau de la Seine est haut, que la noue se remplit. On retrouve
alors ce qu'était l'île aux orties du temps de Monet.



Survoler l'île aux orties



UN TEMOIGNAGE

Le texte d'Albert Pillon, qui, adolescent, a bien connu l'île et ses environs,
décrit l’ambiance de ces lieux qui furent une source d'inspiration pour
Claude Monet, comme en témoignent plusieurs de ses oeuvres.

"Il faut savoir qu’il se disait beaucoup de choses à propos de cet endroit, qu’il détenait bien des secrets,
et les vieux du village ne se privaient pas pour en exagérer l’aspect lugubre pour nous impressionner, tout
jeune que nous étions. C’est vrai que pénétrer dans l’ombre sombre des grands arbres en suivant un sentier
étroit et sinueux bordé par ces orties géantes qui ne permettaient aucun écart, il y avait de quoi avoir peur.
Mais le plus effrayant c’était lorsqu’un de ces énormes orages d’été éclatait. Les éclairs gigantesques
transperçaient la voûte des arbres et le tonnerre qui faisait un bruit d’enfer résonnait à l’infini.
Les lourds nuages noirs qui roulaient là-haut assombrissaient encore plus le lieu,
et à ce moment, dites-moi, qui n’aurait pas trouvé l’endroit sinistre et apeurant ?.



Mais cadeau du ciel, il y avait là la ¨cabane à Monet ¨, abri providentiel, et tous les orages du monde
pouvaient bien se donner rendez-vous en ce lieu étrange et presqu’inhospitalier, nous avions ¨notre¨ abri.
C’était ça notre légende de l’Ile aux Orties, et y penser de nouveau c’est évoquer de magnifiques souvenirs
de joie mais aussi de craintes enfantines. Cette cabane qui abritait une barque était fermée dans les années
1936 à 1939 lorsque mon Père m’y a emmené les premières fois pour pêcher. Par contre, plus tard, à partir
de 1941 lorsque nous allions là seuls, les portes étaient ouvertes et battaient aux quatre-vents. Il n’était rien
dedans autre qu’une vieille chaise et une seule rame de barque. Notre intérêt n’était pas d’y trouver quelque
chose mais de savoir que nous avions là un abri solide et sur. C’est ainsi qu’un jour de mois d’Aout 1943 quand
nous allions à la plage de la Seine à pied à travers les Ajoux sous un soleil de plomb, un orage nous est
brusquement tombé dessus. Nous avons couru jusqu’à la cabane où, à peine mouillés, nous avons pu
joyeusement assister aux fureurs du ciel sans revivre nos peurs d’antan.
Et puis, la Libération est arrivée en 1944 et nous avons délaissé ces lieux pour nous attaquer aux études et
ensuite nous lancer dans l’aventure du travail. Cependant, un jour, il m’a ¨fallu ¨y revenir,
et c’est lors d’une de mes visites en France dans les années 80 que je me suis rendu
au plus près de ce lieu...mais là, sans savoir pourquoi, je n’ai pas osé y entrer, sans doute
pour ne pas porter atteinte à ce souvenir merveilleux que je garderai toujours.


(Sainte Adèle, Québec, 6 janvier 2018)

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L'ÎLE AUX ORTIES et CLAUDE MONET

Claude Monet, acquéreur de l'île, fut séduit par l’ambiance de ce site
qui lui inspira plusieurs toiles, dont "L'île aux orties", en 1897.



Metropolitan Museum, NewYork


On y retrouve l'atmosphère lumineuse de ses oeuvres peintes sur la Seine en 1894,
comme "La Seine à Port-Villez", ce petit village de l'autre côté du fleuve, en face de l'île.



Musée des Beaux-Arts de Rouen


PORT-VILLEZ

Monet a peint aussi le village et la colline de Port-Villez depuis la berge de son île.
Cette toile de 1883, "Paysage à Port-Villez", est un témoignage intéressant, car on y
voyait des îles sur la Seine à hauteur du village. Elles n'existent plus aujourd'hui.



Museo Soumaya, Mexico

A la suite de Claude Monet, l'île inspira d'autres artistes, comme ce peintre amateur qui a
installé son chevalet sur l'île à l'embouchure de l'Epte pour peindre, lui aussi, la Seine
à Port-Villez, avec la petite église Saint-Pierre et la colline. On y retrouve les
îles peintes par Monet..



Anonyme, collection particulière

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L'ÎLE AUX ORTIES et les GIVERNOIS

Après la période des peintres, l’île aux orties continua à être fréquentée par les givernois.
Ce qui n'était plus vraiment une île devint un lieu de promenade et de distraction.






Comme on le remarque sur la photo, la berge de Seine reçoit les eaux chargées d'alluvions
de l'Epte. Il en résulte un ensablement sur 200 mètres entre l'Epte et le bras de Seine en aval.
L'accès à l'eau est une pente légère faite de sable gris sur une dizaine de mètres. Les abords
sont plats, en partie, boisés. Bien exposé au sud, ce que l'on appelait la "plage", était fréquenté
par les jeunes du village qui en avaient fait à l'époque leur lieu de rendez-vous des beaux jours.

Albert Pillon relate cela dans son livre (voir La famille Pillon)
A l'été 1943, avec l'arrivée de vacances qui s'annoncent chaudes, l'activité des jeunes
du village est centrée autour de la plage de sable fin sur la Seine. La présence de
Beppino Marinello, qui avait 14 ans à l'époque, et de ses copains est l'occasion
d'apprendre à plonger et de s'exercer à la nage pour ensuite, traverser la Seine!
Le défi se réalisa, en prenant bien soin de repartir 3km plus en amont,
afin de compenser la dérive due au courant.

Neuf ans plus tard, en 1952, on retrouve la famille Marinello , avec Angèle, Beppino et Jacqueline,
et, au second plan, Niba, la mère de Tranquille, et Lucien Jardin, le mari de Raymonde.






Ce site, remis en état et entretenu bénévolement par Gérard et Jean-Pierre Guillemard
a retrouvé tout son charme et reste un endroit remarquable du village.

© 2010-2024 GIVERNY AUTREFOIS - Reproduction interdite sans accord écrit des auteurs


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