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HOSTELLERIE de GIVERNY, LE GARDENIA

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Page extraite de l'album GIVERNY AUTREFOIS
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Texte d'André Buffet
Photographie, texte et mise en page de Jean-Michel Peers
Cartes postales et photo des barques de la Terra Foundation for American Art,
excepté la carte de l'en-tête, de Claude Landais et la
seconde photo des barques, collection Roland Sorin.
Carte publicitaire "Hostellerie de Giverny", coll. Edith Buffet.
Carte publicitaire Lalonde, de Jocelyne Legendre.
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L'Hostellerie de Giverny et un établissement de grande classe fondé en 1924 par Madame CENAC.
Il y eut plusieurs propriétaires successifs. Outre les archives municipales, qui font état
de Madame Durand, puis Jean Fournet (1930), nous avons trouvé la trace de
M.Lalonde, qui affiche sur sa carte publicitaire le nom d'origine et lui adjoint
"Le Gardénia". Ce sera le nom retenu par Julienne Lapierre qui en
prend possession le 27 mai 1934.
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La Grande Guerre prend fin : le pays se relève de terribles privations et de dures batailles.
Les français demandent à profiter de la vie; l'époque charleston et l'émergence d'une
jeunesse originale, font oublier les souffrances endurées . L'heure est à l'exubérance.
Ne manquons pas cet après-guerre prometteur, cette époque étourdissante.




Six ans après la fin de la guerre, l'établissement de Madame Cénac, confortable, voire luxueux pour
un petit village convient parfaitement pour accueillir les nouveaux vacanciers. Les premières
plaques de rue, don de Mme Cenac, font leur apparition dans le village.

A l'Hostellerie, chaque pièce a son chauffage individuel, comme en témoignent
les 10 cheminées qui, de nos jours, surplombent encore le toit.








Cette demeure construite dans le style "Ile de France" contraste avec l'habitat régional de l'époque,
qui utilise la pierre, le bois et la tuile. L'ardoise affine sa silhouette; réhaussées de décor de briques
colorées côté jardin, les nombreuses fenêtres accentuent la légèreté de la construction. L'ensemble
est moderne, raffiné mais aussi "très campagne", comme cette salle à manger bien rustique.




L'HOSTELLERIE de GIVERNY et son parc enchanteur sont nés.







Propice à la détente, le parc orienté sud enivre le promeneur par une multitude de rosiers dont
les tiges, courbées sur les arceaux, forment une venelle ombragée, appréciée pour une sieste méritée.
Les nénuphars et autres plantes aquatiques sommeillent dans de petits bassins.
En fait, les deux élégantes femmes, que nous voyons ici, sont peut-être ces deux jeunes américaines,
pensionnaires de l'hôtel qui ont pour habitude de déguster au petit déjeuner des filets de harengs à l'huile,
avec pour garniture de la confiture de groseille, le tout arrosé de champagne! Pourquoi pas?

Les appartements sont installés avec le plus grand confort....pour l'époque.
Dès l'entrée dans l'hôtel, une réclame rassure le visiteur de son bon choix, avec des chambres équipées
de cabinets de toilette avec eau froide, eau chaude, et électricité. Et pourtant l'eau n'arrive sur les
lavabos et les éviers du village qu'au moyen de pompes à bras de conception particulière (*).
L'argument est convaincant. L'aménagement intérieur, soigné, luxueux sans excès, relève du bon goût.
L'intimité du décor de la salle à manger engage le touriste à profiter d'un séjour hors du commun.
Le tourisme a repris. De belles années se préparent. Les confortables berlines Panhard-Levassor,
les somptueuses décapotables des grandes séries remplacent les poussives De Dion Bouton
du début du siècle. Ce n'est pas loin de Paris. En train, depuis Saint Lazare, il faut compter
1 heure et quart. En voiture, sans doute un peu plus. Une carte publicitaire vantant le
charme et l'environnement de l'hostellerie, donne aussi l'itinéraire depuis Paris.






La "PIERRE AUX MALADES" - Le port de Giverny

Pour améliorer ses prestations, Madame Cénac tente d'orienter les loisirs de ses
pensionnaires vers les promenades en bateau, à deux pas en contrebas du jardin.







L'endroit est idéal, car presque en face de l'Hostellerie, il y a une langue de terre effilée,
appelée la "Pierre aux Malades", parallèle à la voie ferrée. Cette presqu'île est bordée d'un
côté par un bras de Seine, à gauche, et de l'autre par le ru communal ou "ru de Giverny",
issu de l'Epte. On peut imaginer le parti qu'on pouvait tirer de ces deux biefs longeant
une terre ferme où l'on accostait des deux côtés. La jonction du bras de Seine et du
ru de Giverny prend le nom de "Bras de Manitaux". Il rejoint la Seine 2 km plus loin.

Le site était familièrement appelé le "Port de Giverny"


14 janvier 2018, pendant une crue de la Seine

Ce lieu, apprécié des clients de l'Hostellerie, était, en tout cas, très convoité !
Monsieur Boyer (ferme Boyer à Manitaux), locataire de la
"Pierre aux Malades", sous-loue le 11 décembre 1924 à Madame Cénac. Pour des raisons inconnues,
Madame Cénac sous-loue à son tour à Jeanne Fétu qui, sans rien dire, avait l'intention d'y
édifier le 14 août 1927 un établissement commercial ! Explications, supplications, transactions,
Monsieur Boyer, premier locataire, sous-loue à Monsieur Cabrol. Quel imbroglio !


CHANGEMENT DE PROPRIÉTAIRE... CHANGEMENT DE NOM





M. Lalonde, prenant la suite des propriétaires ayant acheté à Madame Cenac, L'Hostellerie
devient "Le Gardénia". Ce n'est certainement pas par hasard que ce nom a été choisi. Il est en
rapport avec le port généreux de cette plante exotique, dont la fleur d'un blanc immaculé
implante ses pétales en un tourbillon organisé. Les hommes élégants à la mode,
ne portent-ils pas le gardénia à la boutonnière ? C'est très chic !

Le Gardenia prend ensuite un nouveau départ en 1934 avec Julienne Lapierre et Monsieur Adam
aux fourneaux. L'hôtel garde sa renommée au vu des antécédents professionnels du nouveau
propriétaire. En effet Monsieur Adam avait servi à la Cour de Belgique. Mais il n'était pas
facile "Monsieur Adam" ! Parfois même un peu violent! Un guichet en forme de
passe-plat sépare les cuisines de la salle à manger,
Monsieur Adam est aux fourneaux, Madame Lapierre aux mains de son aimable clientèle.
Passant la tête par le guichet, Madame Lapierre:
- Chéri, une tomate !
Puis, aussitôt, impatiente:
- Chéri, une tomate te dis-je!
C'est vrai, la clientèle piaffe. En retour elle prend en pleine tête, ravier, sauce, et tomate.
Ceci est une anecdote vécue, que m'a racontée mon ami André Picard; grâce à lui,
j'ai recueilli les renseignements concernant Le Gardénia.

Après une activité d'une douzaine d'années, les hôteliers cèdent leur affaire à un particulier.
Le nouveau propriétaire donna à sa maison le nom "Le Boquet", du nom de la ruelle qui
longe le jardin côté est jusqu'au chemin du Roy, en contrebas.



(*)Le fonctionnement des pompes du village est décrit sur la page Le Vieux Logis.
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