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12-OCT-1963 jmo

Un certain Penemedaa, 12 Oct 1963. Récit de François.

1356 Gourette

Involontaire
Première
ou
Mésaventure
au
Pènemédaa

par François FOUGERE


C'est en descendant de «Sestograd City» (Arudy et son rocher d'escalade), avec Jean et Hervé
que ce dernier me posa la question traditionnelle : « Qu'est-ce qu'on fait demain ?... » ce à
quoi je lui répondis : « On pourrait sortir ... mais où ? » - « à Gourette ! C'est pas loin;
et on pourra faire une petite course de façon à être rentré sur le coup de huit heures ».
Je me méfie un peu de notre « chamoniard » dont l'enthousiame le pousse à vouloir tout casser
dans les petites Pyrénées... Enfin, c'est d'accord, à demain, 7 heures !

En rentrant chez moi, je trouve Philippe Fauville « le toubib ».
Il est là pour m'annoncer mon succès éclatant mais non prématuré au « PCB ».
On décide d'arroser ça le lendemain soir; en rentrant, nous serons tous réunis.
Mais au fait, pourquoi ne pas inviter Philippe à notre petite balade; il
n'en a jusqu'ici qu'un avant-goût donné par Arudy ; l'affaire est dans le sac…
Je passerai le prendre demain à sept heures moins le quart. Philippe arrive à
point pour freiner
les ardeurs d'Hervé. Et c'est en me félicitant de cette géniale idée que
je m'endors profondément.

Ah ! si J'avais possédé un don de divination, colorée on non, mon sommeil
eût été moins calme. Mais, nous n'en sommes pas là.

Six heures et demie du matin; debout ! Tout est bien réglé, je passe prendre
mon Philippe, qui, tout fringant, vêtu d'un petit blazer bleu, monte en voiture.
A sept heures, nous sommes chez Hervé. Celui-ci, assez surpris de voir arriver
le « docteur Schmull », n'en perd ni le boire ni
le manger et engouffre son petit déjeuner à une allure impressionnante.
Tirés par nos 425 cm3 (de la 2CV), nous nous ruons vers Gourette; un temps magnifique. L'or
brûlé des hêtres contraste avec le vert sombre des sapins; le moral est au plus haut ; on
projette déjà, au retour de passer par Castet et par les petits villages de l'autre côté
du gave et chacun pense aux libations du soir.
Le temps d'aller remplir nos gourdes chez Jeannette, de choisir notre « artillerie », et
nous bondissons en direction de la «canaule». Nous avions pensé à la face ouest du Pène
Sarrières mais Hervé trouve la voie trop dure pour notre débutant et nous optons
pour la face nord-ouest du Penemedaa, voie normale. Un petit bâtard de chien nous
suit, avec force manifestations de joie, jus-qu'au pied de la face.
L'histoire montre que ce chien a un souffle à toute épreuve; au moins autant qu'Hervé,
qui court comme un dératé, chose que mon état débile de « post-examiné » m'empêche
d'apprécier a sa juste valeur. Notre ami Schmull, mettant en pratique toute une théorie
chèrement acquise, s'efforce de faire des exercices respiratoires : 3 pas, une longue
expiration (la plus bruyante possible), une inspiration brève, suivie de 3 autres pas,
et le tout assaisonné d'une notice explicative.
A une vitesse record nous sommes au pied de la voie, et, après ce jour, nul n'osera,
j'espère, parler de « lambins, traînards, musardeurs, myrtilliers
(on a la preuve : http://www.pbase.com/jmollivier/image/167972886),
baffreurs à chaque tournant de sentier,boit sans soif», et autres adjectifs dont
on nous a trop souvent gratifiés.

La voie, au-dessus de nous, parait évidente; Hervé sort le guide, et le compulse
rapidement «franchir les banquettes herbeuses, se reporter au n° 140 ». Il n'y a
pas de banquettes herbeuses, et puis, "la barbe !", il faut sauter d'un numéro à
l'autre, c'est trop pour un seul homme, et la voie, comme je l'ai dit, est évidente.
Pourquoi se "biler" maintenant, on aura bien le temps tout à l'heure (Oh oui, alors !!!).
Notre chien-chien est toujours là à remuer la queue, à folâtrer. Brusquement une
idée : pourquoi ne pas l'emmener ? Idée qui traduit assez bien notre état d'esprit ;
déjà le sac d'Hervé s'entrouvre, puis en réfléchissant "non, gentil toutou, tu
resteras en bas". S'il avait pu savoir, il aurait fait des bonds de joie, en pensant
à ce qu'il avait évité… Mais il est dit que les chiens sont moins intelligents que
les hommes, et longtemps il nous regardera grimper.

C'est avec trois quarts d'heure d'avance sur l'horaire (dixit Hervé), que nous attaquons.
La première longueur est facile, le "pape du gratton" ne fait pas mentir sa réputation ;
Philippe le suit, assure ses prises, tant et si bien, qu'il va même jusqu'à détacher
un énorme bloc, une maison, qui, à grand bruit, me passe à côté, épargnant de justesse
notre "cordon ombilical", l'unique corde de 60 mètres que nous possédons ; ouf !… et
on continue.
Il fait toujours aussi beau, et il doit être 11 heures, la deuxième longueur va nous
donner du fil à retordre, le pape s'abaisse à planter force clous ; serait-ce dur ?…
ou sommes-nous un peu froids ? - C'est dur !… Oh que oui ! on débouche sur une dalle
lisse comme le crâne d'un chauve ; heureusement, elle a la gentillesse de nous garder
un tout petit trou qu'un "Cassin" viendra combler, seule prise de toute la dalle (si
on veut bien ne pas considérer comme prises les minuscules aspérités qu'elle a
d'ailleurs le culot de cacher pudiquement).
Ouf !…Manifestement notre bréviaire ne parle pas de cette dalle. Philippe, pendant que
je me bats avec le piton (un piton d'Hervé qui tient…) a la gentillesse de me tirer.
Arrivés à un relais confortable, nous nous regardons ; peut-être faudrait-il consulter
le guide ? Je le passe à Hervé, et brusquement ce dernier se retrouve plongé dans une
littérature qui dépasse son entendement ; il lui faut sauter d'un paragraphe à un autre
et essayer de faire un parallèle entre les caractères d'imprimerie et la configuration
torturée du massif ; il peste, râle, et me tend ce sacré bouquin, que j'enterre dans
une de mes poches. Et puis, "pas de temps à perdre, ça ne peut être que tout droit…"
Le Pape bondit, franchit sans sourciller un ressaut. Schmull l'assure. On arrive sur
une zone un peu plus plate, le socle du Penemedaa est passé. Le chien en bas nous regarde.
Nous expliquons à Philippe la façon de faire des anneaux, et nous passons le replat.
Puis la paroi se redresse, et l'escalade reprend ; il y a bien à notre gauche un couloir
d'éboulis, mais combien plus élégants le mur et la cheminée barrée par un surplomb, que
nous avons au-dessus de nos têtes; et puis, si le fait de tourner les pages d'un guide
manque d'achever Hervé, l'escalade difficile, au contraire, décuple ses forces.

Il attaque ; Philippe, installé sur un minuscule replat cherche déjà la position idéale ;
moi, je l'ai trouvée ; installé sur une selle de calvaire, je chevauche un gigantesque
coursier; Hervé est sous Ie surplomb, déjà il a planté moult pitons, et il continue,
cherchant où fixer ses étriers de compétition en jurant beaucoup. Un magnifique juron
en béarnais vient clôturer son exhibition, sûrement le passage aura été dur. A toi
Schmull; mais Schmull ne veut plus y aller, ses jambes sont pleines de fourmis.
Enfin c'est parti ; il arrache tout, donne force coups de pieds, déclenchant, de
véritables avalanches, il ne me laissera plus une seule prise ! je mets mon sac
sur ma fête. E! ça siffle...

Par curiosité, je lève la tête ; Philippe, les bras en croix, les jambes écartées
plane à une vingtaine de mètres au-dessus de moi, ca vaut le coup d'oeil : « il joue
les hommes volants ». Mais il ne volera pas...
Engourdi moi aussi par le froid, j'abandonne, non sans regret, ma place. Par un malin
coup du sort, il a fallu que la corde se coince. Je grimpe donc les dix premiers mètres
à la corde, et j'aime pas ça !
Mais je n'ai pas fini de hurler. Les deux premiers pitons se sortent, bien sûr,
sans opposer beaucoup de résistance (ah, ce "Pape") ! ...

Mais après, c'est autre chose... D'abord, les pitons tiennent mieux ; puis il faut
voir la position : le pied droit relevé en arrière au niveau de la nuque et enfilé
dans un petit anneau de corde ; quant au pied gauche, le pauvre, il est lancé en
avant, si loin, qu'on en voit à peine le bout. Et je puis assurer, qu'avec des
fourmis en supplément, je ne savais plus où se trouvait mon pauvre petit peton.
Si précaire que fut ma position, elle m'offrait, deux points d'appui ; or, comble
d'infortune, il fallait que je les supprime. Et je n'en avais pas envie, mais pas
du tout !
Cris, hurlements rien n'y faisait, et les étriers élastiques ne m'aidaient guère
dans mon travail.

Grâce aux encouragements fraternels d'Hervé, je peux enfin me hisser sur la plate-forme
de relais.
Nous soufflons un peu. Hervé me redemande le guide ; mais là, nous tiquons un peu ;
depuis le début (et il est trois heures), Hervé a, par acquit de conscience, regardé
le guide à plusieurs reprises ; mais manifestement la face Nord-Ouest du Penemedaa
ne passe pas par là ; dès le départ nous avons emprunté une voie logique, directe,
mais qui n'a rien a voir avec la voie projetée. Et ainsi, la voie facile, pour
débutant fatigué et non entraîné, etc, etc…. se métamorphose en "Première". Ce
simple mot redonne du courage à notre toubib, sa première course est une Première….
Il savoure tout le charme du terme ; mais, une "première", c'est dur en général ;
du coup, Philippe voudrait bien l'arêter là ; il trouve que, pour aujourd'hui, nous
en avons fait assez. Tant pis, le vin est tiré, il faut le boire ; même si celui-là
râpe un peu le gosier.
Des dalles en pente douce nous emmènent à un deuxième mur. La blague à tabac et la
pipe de Philippe nous quittent, la poche révolver de son pantalon ayant été arrachée.
Au-dessus, Hervé dressé sur un anneau de corde, plante des pitons. Brusquement, sans
avertir, l'anneau cède ; sueurs froides d'Hervé ; mais les pitons ont tenu ; un coup
au moral malgré tout.
Notre progression continue, peu rapide, mais pas trop lente tout de même. Philippe,
débutant, franchit bien les passages équipés, mais il est plus lent en terrain facile.
Vers quatre heures, on commence à en avoir plein les pattes. La cheminée terminale
semble toute proche, ce n'est qu'une apparence. De temps à autre, je regarde Schmull ;
il me dit avoir peur, être fatigué (on le serait à moins), et puis mon esprit n'a
pas encore admis cette première, il faut s'y faire… Un rien d'inquiétude plane, quant
à l'horaire surtout; il faut se" grouiller", on ne sortira jamais avant la nuit,
car elle tombe vite en cette saison. L'obsession inavouée du bivouac se fraie petit
à petit un chemin dans nos esprits ; il faut l'éviter coûte que coûte. On force l'allure ;
sur les genoux, on franchit un dernier mur avant la cheminée.
Encore un passage homérique ; après une traversée, la corde se coince sous un becquet.
Hervé a un mal fou à avancer et nous n'apprécions bien son effort que lorsque Philippe
passe à son tour, lui qui trouvait non élégant de s'aider des pitons ou de la corde,
est bien obligé d'en passer par là, et Hervé le tire de toutes ses forces. Passant le
dernier, je ne goûte pas à cette contrainte, mais la difficulté rocheuse me suffit
amplement, comment Hervé a-t-il pu passer ?
C'est en suppliant Schmull d'aller vite, en lui décrivant les affres d'un bivouac
dans de telles conditions, en lui criant un peu après aussi, que nous arrivons au
pied de la cheminée.
Philippe, malgré tous ses scrupules, se sert de la corde pour effectuer un très joli
pendule.
Nous sortons sur l'arête, déjà le soleil se couche derrière le Ger ; dans une demi-heure,
il fera nuit. C'est à nouveau la marche forcée ; les anneaux à la main, nous montons
et descendons les multiples pointes de l'arête ; constamment, je tire Philippe qui
hurle parce que je vais trop vite ; moi, je hurle parce qu'il ne va pas assez vite
et Hervé hurle pour nous faire taire. C'est un concert d'imprécations qui chemine
en ombres chinoises le long de l'arête. On ne voit presque plus rien, j'ai peur
de laisser passer la barre utilisée pour le rappel. Enfin, je la trouve ;
on souffle un peu ; théoriquement c'est fini, on ne risque plus le bivouac ;
il est sept heures, on pourrait être à Gourette vers dix heures; c'est encore
une heure convenable. Quand j'arrive au pied du rappel, il fait nuit, une belle
nuit noire, beaucoup d'étoiles, mais pas de lune ; la corde en nylon, au moindre
frottement émet une gerbe d'étincelles ; c'est féérique. Schmull et Hervé me
rejoignent et nous commençons alors une traversée périlleuse ; en pleine face
de l'Eiger nous n'aurions pas pris plus de précautions ; nous arrivons à un relais
qui nous paraît affreusement exigu ; nous nous blottissons sur cette esplanade ;
nous rampons, constamment en perte d'équilibre tels des aveugles non entraînés et
sans canne. Le premier repas de la journée a lieu dans ces conditions. Nous ne
savons quelle direction prendre, entourés que nous sommes d'abîmes insondables.
Comme des larves nous nous vautrons sur des surfaces plates, persuadés qu'il
s'agit là de murs verticaux. Nous multiplions les relais, nous posons des guirlandes
d'anneaux de corde. Nous atteignons sans doute les dix mètres à la demi-heure.
J'annonce à Philippe un relais confortable ; mais lui, titubant, rampant,
trouve l'endroit inhabitable, et, fidèle à ses principes, il distribue des
coups de pied partout à la ronde ; mais comment voulez-vous, dans un pierrier,
faire tomber toutes les pierres croulantes…
A ce régime, le fond de son pantalon rend l'âme ; heureusement il fait noir...
De temps à autre il me lance des appels déchirants : « François, attention
à cet à-pic ! » - il s'agit en fait d'un pierrier avec au maximum 25° de dévers;
oui bien : « fais gaffe », "regarde ce trou sans fond"; ce n'est qu'une touffe
d'herbe. Nous sommes en plein pays de rêve, d'hallucinations, tâches noires sur
fond sombre, petits névés brillants qui semblent perdus à des cen-taines de mètres,
alors qu'on a déjà un pied dessus. Au bout de quelques heures, ca devient affolant;
d'ailleurs, la notion du temps elle-même se perd dans le noir. Notre trajectoire
doit être une immense sinusoïde sans foi ni loi; on contourne un petit caillou
à profil matterhornesque, on remonte pour échapper à l'attirance d'un vide inexistant.
Notre démarche titubante doit être regardée, avec un rien d'ironie, par les c
onstellations, là-haut, qui de temps à autre, en guise de sourire, nous gratifient
d'une étoile filante.

Nous savons qu'il faut, en descendant, appuyer sur notre gauche. Philippe ayant
peur de me voir disparaître happé par les noires ténèbres, ne laisse que très
parcimonieusement filer la corde; à chaque longueur, même comédie, je l'accable
d'injures et tire très fort fort pour avoir un peu de mou ; ah ! je ne risque
pas d'aller bien loin, en de pareilles mains...

Alors que nous nous livrons à de vains pronostics, aussi erronés les uns que
les autres, pour évaluer la distance qui peut bien nous séparer du bas de la
pente, nous marchons, avec béatitude, en terrain plat. Béatitude qui aura une
fin, et cela très vite. Un coup d'oeil a la montre suffit pour nous ramener
aux réalités : il est une heure du matin. Au point où en sont les choses, on
s'arrête pour manger un brin : pain, jambon, pommes, un peu d'eau, et notre
gourde est vide. On pense aux festivités qui auraient dû avoir lieu la veille
au soir, à la bouteille de bière qui est en bas ; puis le froid met vite un
terme à ces pensées bassement viscérales. La descente sur Gourette s'effectue
sûrement, mais lentement.

Nos jambes sont molles, notre tête vide, la démarche éthylique, à la queue-leu-leu,
nous zigzagons. Enorme tache blanche, Philippe; petite tache sombre, Hervé.
On s'arrête un peu; Hervé très sérieusement nous indique l'étoile polaire au sud,
nous protestons mollement. Le froid pince, on repart. Des cailloux blancs, des
embryons de sentiers, des dolines prudemment contournées, la gare intermédiaire
des « oeufs » qui émerge de l'ombre comme un grand navire silencieux, scintillement
de Lacq dans la vallée, scintillement des étoiles au firmament, une vue inondée de
silence sur le Ger, sur le Penemedaa, sur le Sarrière. Nous arrivons à la « bergerie » ;
là, prodige de l'équilibre, le corps groupé les bras étendus, nous parcourons tout
le mur d'enceinte, prenant son faite pour un étroit sentier...
Nous appuyons a gauche, pour ne pas aller trop à droite... Nous soupirons après
la « canaule », pour aussitôt vouer au diable les infâmes "dynamiteurs"**de Gourette,
qui ont semé sous nos pieds toutes ces pierres qui roulent...
A cinq minutes de la voiture, Schmull veut se reposer; à l'entendre, ça parait
indispensable; il veut se débarrasser de tout l'acide lactique que ses muscles
ont pu produire; mais je ne l'attends pas. Alors, renonçant à son projet utopique,
il me suit, et nous arrivons tous trois a la voiture.
Nous sommes dimanche matin, il est cinq heures...
Hervé somnole, Schmull tête sa bouteille de bière; moi, je ne vois pas grand-chose,
rapport au brouillard, et je rage - j'ai perdu mes portefeuilles. A mesure que nous
approchons de la civilisation, je mesure mieux l'étendue du désastre.
Six heures : Pau, nous mettons Philippe au lit. Puis, c'est au tour d'Hervé,
à Montardon.
On n'a pas idée d'habiter si loin, phrase que je rumine en tombant en panne
d'essence trois kilomètres plus bas... Il est six heures et demie, voilà deux
jours bien remplis : une première, la perte de mes portefeuilles, une nuit de
marche, une panne d'essence, il ne manque plus à l'inventaire que le raton laveur...
Sans oublier les sept kilomètres que je fais pour arriver chez Jean Ollivier,
ayant eu quelque scrupule à réveiller Hervé dans son premier sommeil.
Le pauvre Jean, lui ne s'est couché qu'à quatre heures, ayant accompagné mon père
à Gourette; il faut vous dire que la veille au soir, une inquiétude légitime
assaillait ma famille, et mon père. en
compagnie de Jean, était monté à Gourette, pour essayer de nous localiser.
Ils étaient redescendus, bredouilles, vers quatre heures.
Devant un merveilleux, et paradisiaque café, j'explique à Jean notre aventure.
Après, ce sont les embrassades familiales. J'ajouterai que Schmull refuse
maintenant toute escalade, à moins évidemment que ce ne soit une Première...

François FOUGERE
Altitude n° 3 - Novembre 1963

** Déjà, en 1963 ! Et tous les ans ils remettent ça. Depuis plus de
quarante ans la montagne est grignottée, rabotée, aplanie, défigurée.
Tout ça pour quelques mois de gli-glisse. Ah oui, il faut que la Vallée vive…













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