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14 septembre 1986 JMO

Championnat de France d'escalade outdoor 1986 à Troubat (65370)

Troubat - Barousse - Pyrenees

Evolution ou Déviation ?
par Robert Ollivier
A-t'on jamais été tenté de considérer les purs skieurs de piste
comme des adeptes de l'alpinisme hivernal ? Il ne le semble pas :
pour eux, les pistes damées, rabotées, répertoriées, sur lesquelles
ils se précipitent tête baissée ne représentent qu'un terrain de jeu,
et la montagne, rien d'autre qu'un décor.
Les rochers d'escalade, sillonnés d'itinéraires de haut niveau,
sur lesquels de purs grimpeurs illustrent les progrès, tout à fait
remarquables d'ailleurs, réalisés dans cette activité, exercée sous
les yeux de foules admiratives, ne représentent pas, non plus, les
vraies montagnes des alpinistes.
Courses de descente à ski et slaloms d'un côté, escalade pure et
compétitions rochassières de l'autre, accompagnées de commissaires,
starters, juges à l'arrivée et chronométreurs appartiennent à des
disciplines particulières.
Elles sont, depuis longtemps, considérées comme telles en ce qui
concerne le ski, beaucoup plus récemment en ce qui concerne l'escalade
pure. Mais toutes deux présentent les mêmes caractéristiques : terrains
préparés à l'avance — damage d'un côté, pitons de l'autre — spectateurs
inactifs assis dans la neige ou sur l'herbe, ou braquant leurs jumelles
sur la falaise du Chemin de la Mâture.
Le récent Rassemblement International de la vallée de Barousse et le
succès qu'il a obtenu confirment bien la naissance d'un nouveau sport,
bien individualisé et consacré par la Fédération Française d'Escalade.
Serait-on fondé à voir des critiques dans les considérations ci-dessus ?
Certes non. On ne brûle pas ce que l'on a adoré. L'auteur de ces lignes
a pratiqué toutes les formes de compétitions a ski et obtenu quelques
succès en descente, à l'époque héroïque où les coureurs, après être
montés sur leurs jambes au départ, affrontaient en course des neiges
non damées, ou la croûteuse, la glace et la profonde tendaient des
pièges redoutables, souvent tous réunis sur le même parcours.
Les anciens pratiquaient aussi les rochers d'escalade, mais d'une façon
beaucoup moins systématique, sauf les parisiens à Fontainebleau.
Les Pyrénéens, eux, n'y cherchaient pas un entraînement sérieux,
mais plutôt un passe-temps quand la montagne n'était pas accueillante.
Car celle-ci représentait le but suprême et l'escalade était pratiquée
presque exclusivement en altitude La préparation minutieuse des grimpeurs
actuels est cependant a l'origine des progrès accomplis et leurs
prédécesseurs les apprécient à leur juste valeur, eux qui, pendant plus
d'un demi-siècle ont oeuvré avec acharnement pour la promotion des
grimpeurs pyrénéens. La fondation du Groupe Pyrénéiste de Haute Montagne
avait pour buts de « normaliser » les voies d'ascension difficiles,
de perfectionner la technique et de « réformer la réputation des Pyrénées
dans le monde de l'alpinisme » (Statuts d'origine). Ces objectifs
ont été pleinement atteints.
Pour en trouver de nouveaux, il faudra faire preuve d'un peu d'imagination
et non se contenter de considérer comme une évolution l'escalade en falaise.
Celle-ci n'est qu'un gymnase préparatoire aux olympiades de cette spécialité,
ou (et c'est son seul rapport avec l'alpinisme) à l'escalade rocheuse en haute montagne.
Robert Ollivier
Passe-Montagne, octobre 1986

Canon A-1 ,Canon 35-70mm f: 2.8-3.5 ssc

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