Ma grand-mère Thérèse était ouvrière des Tanneries de France.
Un personnage sorti tout droit d’un roman d’Emile Zola. Car cette Gervaise fut elle aussi une meneuse d’une gouaille formidable et bénéficia sa vie durant d’une aura formidable auprès de ces contemporains.
En plus de son travail éreintant, elle trouvait le temps de pratiquer multes trocs et combines. L’une d’entre elles était la transformation de peau de vachette pleine fleur en jolis objets de maroquinerie.
Aussi ai-je toujours eu des accessoires en cuir, depuis la petite besace à goûter BN de la maternelle portée en bandoulière, en passant par le cartable à boucle dorée, la serviette plate à tirette Eclair et plus tard le très sérieux porte-document à bouton pression. Un vrai luxe embaumant bon la cire d’abeille qui m’a donné à jamais le goût des matières nobles…