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Françoise Renaud/Barbara Heide, publication de ma photo avec un texte créé par Françoise Renaud
Seaside
Il avait marché sans musarder, poussé par l’envie de savoir où s’achevait la terre. Combien de temps, c’est difficile à dire. Peu de repos dans l’imminence du danger. Tant qu’il le pouvait, il avait emprunté le fil de la rivière — aucun homme de sa tribu n’était allé si loin. Gorges abruptes, chaos granitiques, régions de taillis infranchissables. Un jour il avait entendu des cris d’oiseaux, juste après une rumeur étrange, comme un souffle.
Au sortir des forêts, régnait la clarté. Alors il l’avait vue.
D’abord de loin.
Il s’était assis au sommet de la dune, avait mâchonné un bout de viande séchée trouvé dans sa musette, histoire de s’habituer. Elle lui faisait peur. Il avait fini par se lever, peu à peu s’était rapproché d’elle :
limpide, l’eau des flaques,
les premières vagues,
au loin la houle
et
l’infini tremblement jusqu’à l’horizon.
On aimerait suivre l’homme dans sa vision, dans sa lente découverte, ce serait là l’objet d’un livre entier. Les hommes d’aujourd’hui ont oublié… ce choc de la mer… la première fois.
françoise renaud